Menu Fermer

Le S.O.E. Aide des Alliés AIN

Réseaux

Le réseau PIMENTO

Anthony Morris Brooks “Alphonse” pour le S.O.E. et “Tony” en France, chef de mission du S.O.E. est parachuté le 2 juillet 1942 prés de Limoges. La mission de  PIMENTO est de rencontrer des syndicalistes, enseignants et des gens de gauche, des groupes qui sont prêts à combattre et à accepter les directives pour le jour « J », venant du Commandement Interallié.

Le réseau se développe dès 1942 avec l’aide des frères Morandat, dont Yvon, membre du BCRA. Yvon Morandat est avant Jean Moulin, le premier représentant du Général De Gaulle, envoyé au prés des syndicats et des partis politiques clandestins. De Gaulle veut les rallier à la cause de la France Libre. Sa mission consiste à rallier les syndicalistes et les hommes politique à la cause du Général De Gaulle, elle durera un an, elle débute le 7 novembre 1941.

En novembre 1942, Yvon Morandat adhère à Libération SUD, dont il devient membre du comité Directeur. Il rencontre Paul Pioda, et le dirigeant de la CFTC de l’Ain César Monnet.

Son frère Henri exploite la ferme familiale à Polliat et assure le ravitaillement d’Yvon à Lyon. Yvon lui demande à de se renseigner sur l’existence de groupes de résistants en Bresse, susceptibles de constituer des équipes de réception de parachutages. Les terrains doivent être agrées par la R.A.F..

Yvon demande à son autre frère Roger d’organiser la Résistance-Fer, à Lyon. Ce dernier s’installe avec sa femme Paulette: une parfumerie, à Lyon, rue Récamier est sa couverture..

Pour “Tony”: un leitmotiv: pas  de force armée, mais des équipes qui vont ne s’intéresser qu’aux terrains de parachutage qui recevront les explosifs destinés à saboter les chemins de fer.  Anthony Brooks et Morandat se rencontrent fin juin 1942, Yvon propose son frère Henri pour rechercher des terrains de parachutage, et son frère Roger qui est en relation avec Résistance-Fer de Lyon, de mettre en place des équipes de sabotage.

Roger Morandat est homologué à Londres, comme agent du S.O.E., sous le pseudonyme Martinet, Il contrôle la Zone 1 et 2: elles couvrent la partie du Jura située au sud de l’ancienne Ligne de démarcation, le département de l’Ain et la région couverte par Bellegarde, Culoz, Chambéry et Thonon.

Ainsi naît le réseau PIMENTO dans l’Ain, il couvre aussi la région toulousaine. Il est opérationnel dès l’été 1942. Brooks organise  son premier parachutage en présence des frères Morandat, dans la nuit du 26 au 27 octobre 1942 sur le terrain Abricot, situé sur la commune de Polliat. Ses groupes francs sabotent, d’autres réceptionnent les parachutages d’armes et d’explosifs. Certains mêmes font les deux. Roger Morandat est arrêté le 15 mars 1943, condamné à 18 mois de prison, les allemands décident de le déporter, ce sera Dachau d’où il sera libéré par les Alliés.

Henri Gauthier “Jag” le remplace, c’est un militant actif de Libération-Sud. Ses équipes de réception sont de Polliat, Mézériat et de Pont-de-Veyle. Il en crée d’autres à Coligny avec Henri Groboz et Paul Cribeillet (F.T.P.), à La Cluse avec la famille Ritoux et Lacroix, puis plus tard avec Pierre Marcault “Marco” à Villereversure. Il s’assure avec son épouse Colette Lacroix du transport des explosifs vers Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse. Tony Brooks est surtout intéressé par les explosifs qui alimentent ses équipes de saboteurs. Jag devient le fournisseur en armes de pratiquement toutes les organisations clandestines dans le département.

Opération  Musc et Mission Interalliée

Des appels pressant de Jean Moulin et de  Charles Delestraint signalent à Londres, la création spontanée de camps de Réfractaires au S.T.O. qui s’implantent dans la montagne de R1 et qu’il convient d’armer. Londres décide d’envoyer une  mission d’inspection: OPERATION MUSC.

Vidéo : Opération Musc et le réseau Marksman: 4’37”

Deux hommes composent cette Mission Interalliée: Jean Rosenthal “Cantinier” officier du Bureau Central de Renseignements et d’Action (B.C.R.A.), de renseignement de la France Libre et Richard Heslop “Xavier”, officier de la section française du « Secret Operation Executive » (S.O.E.) du colonel Buckmaster. Ce service est chargé des réseaux d’action dans les pays occupés. Ils atterrissent clandestinement le 21 septembre 1943 sur le terrain Junot prés d’Arbigny. Voir Aide des Alliés: atterrissage – Junot.

Les deux hommes visitent des camps de Réfractaires de R1.

Le responsable du Service Régional Maquis témoigne, à propos de cette visite : « …un camp dans l’Ain (camp de Morez) : magnifique tenue, équipement parfait, armement assez poussé, moral très haut, deux camps dans le Jura : tenue parfaite, équipements et habillements très mauvais, pas d’armes, moral splendide. Détermination précise et visite de cinq terrains de parachutage. »

Les envoyés de Londres ont été très frappés par ce qu’ils ont vu. Ils ne croyaient pas trouver des camps aussi bien organisés, entraînés, équipés, des hommes si décidés, une organisation si complète. Le rapport d’inspection est très positif.

Les deux hommes repartent pour Londres le 16 octobre 1943 en Lysander du terrain « Aigle », prés de Manziat.

Deux jours plus tard, le 18, cette Mission est de retour, atterrissage sur Orion. Un officier radio américain, membre de l’O.S.S. Paul Johnson “Paul” et Reynolds ” Elisabeth” agent de liaison, les ont rejoints .

La Mission Interalliée, commandée par Richard Heslop, officier de la section F (réseau MARKSMAN) du SOE s’installe dans l’Ain. Sa vie au milieu des maquis de l’Ain est une véritable aubaine pour Romans : les armes, explosifs vont tomber du ciel.

Le rapport d’inspection est concluant, Xavier et Cantinier ont le feu vert du commandement interallié. Cantinier s’installe en Savoie, Xavier et Paul rejoignent le P.C. de Romans.

C’est une consécration pour Romans. Grâce à Xavier et Paul, Il peut recevoir une aide directe. Ces trois hommes resteront liés jusqu’à la Libération de l’Ain et du Haut-Jura, en septembre 1944, et au-delà.

Réseau Ditcher

Jean-Paul Archambault, canadien est parachuté au nord de Lyon le 8 avril 1944. Il est “Chico-APOTHECARY”, et devient l’un des adjoints d’ Albert Browne -Bartroli au sein du réseau “Tiburce – DITCHER”, dont il prend en charge la partie couvrant le sud du département de l’Ain. Il est secondé par W.J Hicks.

Ce dernier témoigne: “nous avons pu gagner l’ Ain sans ennui. Je présentais le capitaine Jean-Paul aux deux groupes que j’avais formés, celui de Jean Dargaud à Pont-d’Ain et celui des frères Decize à Saint-Rambert en Bugey. Nous avons travaillé ensemble jusqu’au Jour J, organisant des parachutages et formant nos recrues au maniement des armes et des explosifs. Le 6 juin, nous prîmes le maquis dans la montagne de Chartreuse, d’où nous pouvions attaquer nos objectifs, les voies de communication de l’Ain; et nous avons ainsi combattu ensemble jusqu’à mon arrestation par la milice, le 3 août …”

Jean-Paul est rentré en Angleterre après la libération”.

Aide des Alliés dans le Jura