Satisfait de la manière avec laquelle ce différend fut réglé, le maire proposa alors à Pierre MERCIER de prendre en charge le dossier du Musée de la Résistance qui piétinait depuis des années. L’enthousiasme de ses presque quarante ans masquait le monceau de difficultés se dressant devant lui. Désormais permettez au rédacteur d’utiliser le “je”.
Comment ? Quoi ? Où ? Combien ? Une réponse devait être apportée à chacun de ces adverbes. Pour l’instant le “comment” et le “quoi” étaient de mon ressort, le “où” et le “combien” celui de la commune. On verra que ceci serait, de fait, plus compliqué.
« Comment ?…» :
Ce projet devait être porté par une association rassemblant le monde de la Résistance, le monde de la Déportation et toute personne intéressée. La première difficulté fut de réunir ce monde, toutes ces personnes appartenaient pour la plupart à des associations de résistants différentes et à des associations de déportés différentes aussi. Les associations étaient doublées voir plus, en fonction de connotations politiques, ou claniques par rapport à un chef. Bref, ce monde se chamaillait, chaque association ayant son bulletin, commémorant les faits d’arme séparément…. et pourtant tous étaient des personnages hauts en couleur, charmants et le cœur sur la main. Ces personnes, vu leur engagement 40 ans plutôt avaient conservé un caractère bien trempé. Mon nom, Mercier, permit de réunir grâce au souvenir de mon père, un capital de confiance qui entraina progressivement une bienveillance autour du projet. L’Association des Amis du Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation naquit le 22 décembre 1983 lors d’une assemblée constitutive.
Plus d’infos“Quoi ?…”
L’objet était, bien sûr, la création d’un Musée de la Résistance et de la Déportation : donc la collecte de collections et la définition d’une muséographie, c’est à-dire la définition des thèmes traités.
Début 1984, l’association ne possédait que quelques pièces de collection.
Le 11 novembre 1983, avait commémoré le quarantième anniversaire du défilé du Maquis à Oyonnax, présidé par le Président de la République, François Mitterrand. Simultanément deux autres projets de musée se dessinaient. Un, bien sûr, à Oyonnax dont la mairie était l’initiatrice et un autre, dans le château de Dortan (haut-lieu de martyrs) conduit par une association de Résistants.
Il convient de reconnaitre que les associations des Anciens des Maquis de l’Ain et du Haut-Jura (AMAHJ) et des Combattants Volontaires de la Résistance (CVR) avaient immédiatement soutenu avec discrétion le projet dès la création de l’Association (mars 1984). Les autres se prononcèrent un an plus tard, après la décision du Conseil Général de l’Ain.
« Où ?…» :
Une étude « à la louche » faite par l’Association, montrait qu’avec un budget de 150 000 francs (€ 25 000) il était possible d’ouvrir 300 m² au public, muséographie comprise.
Le 24 août 1984 une convention fut signée avec la Commune, aux termes de laquelle la Commune :
- mettait à la disposition de l’Association des Amis du Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura l’ancienne Maison d’Arrêt, à coté de l’abbatiale.
- prenait à son compte les charges d’eau et d’électricité,
- contractait un emprunt de 150 000 F,
- s’engageait à refaire totalement le toit dévasté par les pluies.
L’association s’engageait à payer les mensualités de l’emprunt de 150 000 F contracté par la commune, mais aussi…..
- à réaliser les travaux pour adapter le bâtiment et à réaliser la muséographie,
- à gérer l’ouverture du Musée au public,
- à assurer la gestion du Musée.
Les communes suivantes soutenaient financièrement notre Association, en fonction de leurs moyens : Nantua, Montréal, Les Neyrolles, Saint-Martin du Fresnes, Vieu d’Izenave, Surjoux, Peyriat, Arbent, Chatillon de Michaille, Poncin, Bagé le Chatel, Cerdon, Saint Alban.
L’aventure pouvait commencer…