Un musée est essentiellement le rassemblement de collections exposées dans un ordre défini et dans un lieu donné. C’est cet agencement que définit la muséographie. C’est une véritable science, qui regroupe l’histoire, l’ethnographie, la science de la communication, l’esthétique, l’architecture intérieure, …..
Face à ces définitions, dont on peut débattre, la problématique de l’association était : nous avions un bâtiment, un sujet à traiter, aucune collection fin 1983. Notre budget était de 150 000 F soit moins de € 22 000. Cette somme devait servir à l’aménagement intérieur et à la muséographie.
Au-delà de collections, un musée est essentiellement le résultat d’une volonté, nous n’en manquions pas.
Cette Maison d’arrêt date du milieu du XIXème siècle. Son architecture est classique avec :
- en avant, l’entrée sépare deux pièces réservées à l’administration,
- au dessus à surface égale, le logement du gardien,
- en arrière un grand hall transversal ouvrant sur des pièces communes et des cellules, avec deux volées d’escaliers symétriques qui donnent accès à l’étage.
- en haut deux paliers opposés, unis par des coursives. Paliers et coursives ouvrent sur des cellules et le logement du gardien. Du palier nord un escalier mène à une pièce vitrée à mi hauteur réservée aux gardiens. (ce dernier élément est plus tardif).
Cette bâtisse est bien sûr en pierre, façade en pierres de taille comme tous les encadrements de portes et de fenêtres. L’immense hall central étant plus haut que le reste du bâtiment, le mur qui supporte le toit, au dessus de la double volée d’escaliers, est soutenu par trois arches prenant appui sur deux colonnes.
A l’intérieur tous les murs et pierres de taille avaient été chaulés couleur écrue et ornés pour certaines pièces, de frises.
Cette Maison d’arrêt, par toutes ses caractéristiques architecturales allait devenir une partie intégrante de la muséographie. Les fuites d’eau du toit avaient endommagé certains murs et planchers. L’ancienne prison, occupée par des associations sportives et autres, est en très mauvais état.
Nous avons financé :
- la démolition de la pièce des surveillants, construite plus tard au dessus du palier NORD
- la démolition de la coursive conduisant au logement du gardien. Cela permit de dégager les deux belles colonnes,
- le sablage des encadrements de portes et de fenêtres, et les colonnes,
- l’électricité,
- le doublage en Placoplatre du plafond du grand hall,
- la création de sanitaires.
Nous avons réalisé nous-mêmes :
- le décaissement sur 20 cm du sol du hall qui était en goudron (on s’en aperçu lorsque l’électricien voulût faire des saignées), compris évacuation des déblais,
- le ré agréage des pierres de taille avec les enduits des murs, 75 % réalisé par René Collet,
- la réfection de 15 m2 de plancher,
- les rampes lumineuses et le système des cimaises,
- les vitrines verticales dans les embrasures des portes condamnées..
- quatre vitrines horizontales en bois.
- quatre vitraux décorant le hall et les paliers.
- les décors des salles audio guidées.
- la présentation des documents.
Nous avons fait faire à faible coût :
- le doublage des plafonds sous les paliers et les peintures de l’ensemble des murs et plafonds,
- trois vitrines verre et aluminium par le Lycée professionnel d’Ambérieu.
- les fresques,
- les agrandissements photographiques.