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Contre le Maquis ”Korporal” Ain

Cette opération atteint le P.C. Départemental, les camps Michel, Verduraz,  Pré-Carré, Nicole, le Garage et le G.F. Marco.

Prélude à Ruffieu le 2 février 1944

Une équipe  de 17 hommes de Pré-Carré partie en opération sur Seyssel où sont cantonnés des G.M.R., tombe sur un convoi allemand en reconnaissance. Les Allemands redescendent du Col de la Lèbe, où ils ont ouvert la route enneigée.
Le « Père Seigle » qui commande le détachement, prend l’initiative du combat toute fuite étant impossible. Dix hommes arrivent à décrocher. Trois morts et quatre autres blessés, chez les maquisards qui sont sauvagement achevés par les Allemands.
Les pertes allemandes restent inconnues. Témoignge de Raymond Golin, blessé.

Le P.C. départemental

Le 5 février 1944, avant le lever du jour, les Allemands sont à Brénod. Le P.C. départemental est à la ferme du Molard, Romans est en Haute-Savoie.
Prévenu par Carrier, ordre est donné d’évacuer, le point de repli est la ferme de Machrieux. Une patrouille composée de Heslop “Xavier”, Henri Girousse “Chabot”, Marc Jaboulay “Belleroche” butte sur des Allemands au Monthoux . Ils assistent impuissants à la capture de Henri Chapuis, avancé imprudemment.
Dans la soirée Paul Johnson, ”Paul” reçoit un message radio : un parachutage est prévu, le soir même sur un terrain situé au Turriau, entre Evosges et Aranc ; Xavier, qui est muni d’un S.phone permettant de dialoguer avec le pilote, décide de diriger la réception.
Un agent de liaison prévient le camp Verduraz qu’il doit assurer la protection. Le pilote ne peut voir le balisage car le temps est couvert, mais largue tout de même ses containers après une discussion difficile avec Xavier.
Tout le monde pense à un échec, mais le parachutage sera récupéré à 5 km de là, par Hubert Mermet à Résinand. Xavier se blesse gravement à une jambe en tombant dans la forêt.
Au petit matin, l’équipe Chabot-Xavier se réconforte chez les Monnier d’Aranc. Ils acceptent de garder Xavier pour le soigner alors que Chabot retourne vers le lieu de repli convenu du P.C. à la ferme de Machurieux.
Jean Monnier d’ Aranc et Jean Chavant de Montgriffon s’occupent de Xavier qui passent 2 jours dans une grotte avant d’être hébergés par la famille Pey-Ravier de Boyeux Saint-Jérome.

Le 6 février, les Allemands de retour à Brénod se dirigent vers la ferme du Molard. Une vingtaine d’hommes du P.C. dirigé par Lamblot “Maxime”, abandonne le Molard se retire dans les bois.
Après une nuit passée dans une grange à Lantenay, les hommes rejoignent la ferme de Machurieux, le 7 au soir où ils retrouvent Chabot. Le 8 février à midi, le P.C. arrive à la ferme de la Montagne, évacuée la veille par Augé et son groupe qui se sont réfugiés dans les bois de Luisandre. Chabot et Maxime sortent pour repérer les emplacements de guet.
Un détachement allemand survient, Maxime a juste le temps de rejoindre la ferme, alors que Chabot coupé de ses hommes se dissimule dans les bois. | Témoignage vidéo de H. Girousse ”Chabot” 1’58”
Une vingtaine d’hommes subissent l’assaut de 250 allemands qui mettent en batterie un mortier, les maquisards ripostent vigoureusement, mais la situation devient intenable, la ferme est en feu. Ils décident d’une sortie, profitant de fortes bourrasques de neige. Si beaucoup d’allemands tombent, 10 hommes du P.C. sont abattus : Lesombre, chef de l’équipe de protection, Tintin, le pionnier de Chougeat, Julien Roche un des premiers à rejoindre le Maquis spontanément, Arbaretaz, Fougerard, Marmier, Dachaud, André Clerc, Palisson et Radio2. Il y a 3 blessés : Ludo grièvement atteint, soutenu par Paul (Johnson) peut à peine marcher, Alex est recueilli par un habitant de l’Abergement-de-Varey, et M. Joseph Grumod.
Les allemands du 10ème régiment de police SS Todt perdent 2 hommes : le lieutenant Wegman, le sergent chef Braun et un blessé, le sergent chef Conrad. Ce sont les seules pertes allemandes de cette opération.
Meurtris, les survivants du P.C. rejoignent, à travers bois Boyeux-St-Jérome où les rejoint Chabot.
Extrait des “Vagabonds de l’Honneur” Pierre G. Jeanjacquot

Le camp Michel

Le 5 février,  Le camp Michel est à Pray-Guy, l’emplacement de cette ferme toute proche, est connu des allemands, un agent de la Gestapo s’y est infiltré et vient de quitter le camp sous prétexte de maladie. Une expédition de G.M.R. menée le 26 janvier l’a aussi situé approximativement. (Voir camp de Granges dans Maquis)
Les instructions de Perrotot Montréal (ce camp est sous la responsabilité du Groupement Nord) sont clairs : en cas d’attaque, il faut tenir le plus longtemps jusqu’à la nuit puis décrocher, rejoindre le camp de triage à la ferme du Mont, au-dessus de Nantua.

Au Monthoux, le 5 février 1944, a lieu un violent accrochage se produit. Un petit groupe de Résistants du Camp Michel, en mouvement entre ”Pray Guy” et ”le Molard” croise un détachement Allemand à la traversée de la route départementale 31. (stèle): le groupe Ludo et la section Robert sont en patrouille ; en retournant au camp, Ludo et son groupe poussent une reconnaissance vers Brénod. La colonne allemande venant de Brénod surgit alors que le groupe rejoint le poste de guet tenu par le groupe Roger. Les deux groupes font feu instantanément. Alors que leurs camarades réussissent à échapper à leurs agresseurs en se mettant à couvert dans la forêt toute proche, trois jeunes Résistants:
Roger LUTRIN, Roger DESMARIS, “Le Suisse”, Germain CHEVROLET, tombent sous les balles allemandes. Un soldat allemand viendra réquisitionner deux habitants du village pour creuser une fosse ou leurs corps seront déposés, à proximité des maisons du Monthoux.
Toute la journée du 5 février, les maquisards du camp Michel sont harcelés par une force bien supérieure. Les fermes du ”Fort” et du ”Pray Guy” brûlent, ainsi que celle du ”Molard”, mais ils parviennent à décrocher et échappent à leurs agresseurs en disparaissant dans la forêt.

Au même moment un fermier de le Gouille prévient le camp. En limite de forêt Ludo et le groupe Robert tiennent tête à la colonne allemande tout en se repliant par bonds successifs. Ludo et Claudius Marbeaud blessés, sont coupés du camp. Mais le camp fait face, Michel organise la défense : la section Prosper fixe les Allemands dans les bois de Chevillard, Nicolas est embusqué dans la forêt des Moussières, la section Robert rentré au camp se joint au groupe Ludo et contre attaque à l’Ouest.
Il neige à gros flocon. Les obus s’enfoncent dans la neige et explosent comme des pétards mouillés. Le camp Michel tient tête aux Allemands, sans autres pertes. Les éclaireurs skieurs allemands n’ont pu s’infiltrer et déborder les maquisards.
Michel ordonne le décrochage, la ferme de Pray-Guy est abandonnée. Après une marche forcée dans 80 cm de neige, les hommes rejoignent la ferme du Mont, au-dessus de Nantua. A l’aube du 5 février, le camp Michel est en prise avec les Allemands
Aprés avoir crapahuté dans plus de 80 cm de neige, les hommes du camp Michel rejoignent le soir même le camp de Triage au-dessus de Nantua. Harassés de fatigue, les hommes peuvent enfin se reposer.
Le samedi 12 février, Jeanne Moirod, agent de liaison de Perrotot guide le Camp de Triage  et le Camp Michel d’abord près de Geilles à la Ferme de Lacoux, puis dans une feme prés d’ Emondeau..
Le jour même la ferme du Mont est détruite, canonnée depuis la place de Montréal.


Le Groupe Transport (le garage)

Installé à Macconod tout proche, le groupe Transport abandonne ses véhicules et décroche.


Le Camp Verduraz

Dès le début de l’opération le camp Verduraz est établi à la ferme de Terment, prés d’Aranc. (voir ferme de Terment dans Maquis) Il est coupé de tout contact avec le P.C. situé à la ferme du Molard. Alors qu’il voit le village de Rougemont et la ferme Marchat en proie aux flammes, Verduraz décroche avec ses hommes ; ils se réfugient dans la forêt, la neige qui tombe abondamment, devenue enfin leur alliée, efface leurs traces. Lorsque les Allemands arrivent à Terment, ils pensent que la ferme a été abandonnée, ils la font sauter et l’incendie, puis s’en vont. Les hommes du camp Verduraz aux aguets dans les bois se précipitent, ils parviennent à maîtriser le feu et récupèrent des denrées épargnées par les flammes.
La brutalité de ce premier contact avec les Allemands, la nourriture bientôt épuisée, ébranlent nombre de maquisards qui se voient menacés de toutes parts.
Les moins aguerris veulent abandonner et se réfugier dans une région plus calme. Verduraz peine à maintenir son autorité, il leur fait valoir que sans papiers, ils seraient immédiatement arrêtés et fusillés. Lacayo et son groupe de républicains espagnoles le soutiennent ardemment.
Errant dans le bois de Cros, prés de Corcelles, sans nourriture, dans le froid, sans abri, le camp Verduraz est face à un début de mutinerie fomentée par le groupe de Yougoslaves. Ils veulent résoudre le problème du ravitaillement en voulant faire une razzia sur les paysans d’Evosges.
La fermeté du groupe espagnol aide, une fois encore Verduraz à préserver l’unité du camp.
Le calme revenu, Verduraz et ses hommes retournent à Terment qu’ils aménagent comme ils peuvent. Début avril, le camp Verduraz part de Terment pour cantonner dans 2 fermes de Boyeux-St-Jérome.

Le Camp de Pray-Carré  

Le 6 février, à l’aube, le village d’ Hotonnes est occupé par les Allemands. Le camp de Pray-Carré, tout proche est isolé et coupé du Lieutenant Minet et de son camp Richard.
Boghossian envoie une patrouille surveiller les Allemands à Hotonnes et tenter de contacter Minet. Kleber, Gravert et 3 de leurs camarades poussent trop loin cette investigation et se trouvent face aux Allemands qui ouvrent le feu. Kléber est blessé, Travel plus sérieusement. Travel, ramené au camp, est soigné par un médecin emprisonné au camp, il est ensuite ramené chez lui à Chatillon-de-Michaille.
L’après midi, 2 agents de liaison de Minet arrivent au camp et transmettent les ordres de Minet qui chapote les camps de Pré-Carré et Richard: évacuer Pré-Carré, et rallier Saint-Germain-de-Joux puis Echalon.
A la nuit tombée, le gros du camp rejoint une ferme isolée, à 5 km de là et attend le retour de Boghossian. Ils emmènent avec eux 5 prisonniers dont le traître Avon (M. Houizot). Ce dernier profite de l’occasion pour s’échapper, il sévit au coté de Barbie au Petit Abergement le 8 février 44.

Personne parmi ces hommes ne connaît la région. Boghossian revenu se laisse guidé par un homme du camp Nicole qui se repliait également…., ils sont perdus. Boghossian arrive à repérer sa position: ils sont prés d’Injoux.
Livrés à eux-mêmes, Boghossian décide de diviser le camp en groupes. Le premier regroupant les étrangers au département, commandé par Gravert, Bail et Jeannot, tente de rejoindre avec armes et matériel Pré-Carré, un autre composé de bressans tente de rejoindre Bourg et d’attendre quelques temps dans leurs familles. Les autres essayent de rejoindre individuellement leurs foyers.
Boghossian prend le train à Génissiat le 8 février et va à Bourg. Là, par l’intermédiaire de Jean Coltice, un militant des Mouvements, il participe à une réunion organisée par Benoit, chef de secteur des Dombes où il retrouve Chabot, Maxime et Ravignan.
Les groupes épars dans la montagne sont sauvés par Gache instituteur, chef de l’A.S. de Brénaz qui les ravitaille jusqu’à ce que Boghossian reprenne contact avec eux.

Le camp Nicole

Le camp Nicole (Voir le Camp des Combettes, dans Maquis- Ain) est installé à la ferme de Marchat, prés de Résinand après sa création à la ferme des Combettes à l’automne 1943.
Le camp résiste avec vigueur, à l’attaque surprise des Allemands. (à vérifier) Il décroche après un violent engagement, laissant trois des leurs morts sur le terrain, Claude Bouteille d’Ambérieu, et 2 jeunes recrues, Frédéric Goldenberg et Jean Lachambre ; trois autres maquisards sont fait prisonniers. Nicole étant absent, ses hommes interprètent mal les consignes et éclatent.
Un certain nombre de maquisards se dispersent et cherchent refuge dans leur famille. Une quinzaine d’autres emmenés par Jean Zwingler et Tosi, errent et se cachent dans les bois au-dessus de Douvres, sans vivre.
Ils sont aidés par les A.S. locales d’ Ambronay et Douvres. Quelques hommes auront les pieds gelés, deux autres, des Italiens de Bellegarde repérés par les Allemands sont abattus.
Deux autres, originaires du Nord, à bout de force renoncent, capturés par les Allemands ils sont déportés.

Le Groupe franc Marco

La ferme du Rut est attaquée dans la matinée du 5 février en pleine tempête de neige, par une centaine d’allemands venue de Lacoux.
Le groupe Marcot, composé entre autres de Raymond Comtet, Michel Jacquet dit Jojo, René Guillemot, Charles Faivre, les frères Raymond et Jacques Mulard, Gégène…., les dix-huit hommes du groupe franc Marco résistent plusieurs heures, puis décrochent en direction de Rougemont, de Terment, de Corlier ou de Brénod. Louis Cini est tué, la ferme est incendiée à l’issue du combat.
Le G.F. se replie sur Villereversure, village qui leur est bien connu.