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+ Témoignage de F. Schneider Margaine

« Récit de la journée tragique du 18 décembre 1943 de Lamoura ».  Schneider était mendaté comme interprête au prés des Allemands, il était présent.

A l’origine, la trahison d’un ancien « maquisard » originaire de Normandie, Clavière, qui spontanément, dénonce le groupe, l’accompagne dans son repérage et l’exécution de trois victimes.

Sur les indications de Clavière, la Gestapo appuyée par des troupes de montagne allemandes, (au total environ 600 hommes), arrive à Lamoura qui est encerclé le 18 décembre 1943. Le boulanger, Charles Gruet-Masson, dénoncé par le traître, doit, sous la contrainte et la violence, diriger les troupes vers les installations des maquisards. Il paiera de sa vie (avec son frère Georges et un jeune lyonnais raflé à Lamoura, Albert Massièra), d’avoir volontairement égaré les Allemands, permettant aux maquisards de lever le camp. Le pillage du chalet (dans lequel les résistants entreposaient leurs vivres) par les soudards leur fait perdre un temps précieux, temps utilisé par les maquisards pour se replier dans la « Forêt du Massacre ». Quand les Allemands entreprennent, vers 8 heures du matin, un combat très inégal entre 600 hommes puissamment armés et quelque 80 maquisards insuffisamment armés, il est trop tard pour décimer des Résistants dont la plupart pourront gagner la Suisse où, arrêtés par les douaniers suisses. Ils seront incarcérés, mais sauvés.

Cependant, au cours du combat, protégeant leur repli, deux maquisards trouveront la mort : Louis Brunel et Simon Monnet. Une troisième victime, Lèon Grenard, un vieillard qui, malencontreusement, se trouvait sur le passage de la troupe allemande, il fut fusillé sur le champ. Le forfait de Clavière ne s’arrêta pas là. Il dénonça Claudius Chevassus ainsi que Jean Grosfilley. Le premier mourut en déportation, le second, dont la maison fut incendiée le 23 décembre, fut également déporté, et, s’il rentra des camps, les séquelles de sa déportation l’emportèrent rapidement.

Quant au traître Claviere, jugé à la libération, il reconnut sans hésitation sa forfaiture. Il fut condamné à mort, puis libéré, par recours en grâce, après 5 ans d’internement à la centrale de Clairvaux.