”Les allemands arrivèrent à Nantua le jeudi 10 février au matin, la neige couvrait le sol.
Comme en décembre, ils cernent la ville…., une liste en main, ils parcourent la ville et procèdent à 20 arrestations. La police allemande possédait une liste de Nantuatiens suspects à arrêter. Les noms avaient été fournis par cette petite fraction de compatriote, qui voyait dans le Maréchal au de-là du vainqueur de Verdun. Les hommes menacés se sont cachés. Les allemands arrêtent leur femme ou leur mère, “nous libèreront les femmes lorsque les hommes se livreront », disent-ils. Les suspects sont conduits à l’hotel de France pour interrogatoire Les captifs, hommes et femmes sont enfermés au deuxième étage de l’Hôtel des Postes. Les hommes dont les femmes avaient été arrétées se rendent. Certains furent relachés mais 17 Nantuatiens, parmi lesquels six braves gendarmes de la Brigade de Nantua, qui avaient rendu tant de services à la Résistance, furent emmenés.
A la tombée de la nuit, arrivèrent des camions amenant d’Oyonnax d’autres prisonniers. Le samedi matin, la gare était le théâtre d’un nouveau départ : à 11heures le train partait…emportant 29 de nos compatriotes, il disparut, happé par la combe de Neyrolles.” (extrait de “De la défaite à la victoire …au pays d’Alphonse Baudin” Paulette Mercier. Nantuatiens arrétés déportés le 12
A Bellegarde ils furent chargés sur des camions, dirigés vers Lyon et la triste destination de la prison de Montluc, puis vers Compiègne.
Quelques semaines après, le convoi 1191 les emmenait à Mauthausen, puis dans ses Kommandos funestes.
Leur numéro de matricule des Déporté permit au camp de Mauthausen de franchir la barrière des 60 000.
Tous ceux de Nantua,qui partirent le 12 février 1944, moururent là-bas, à l’exception de René Roy. Nantua s’était vidé un peu plus.