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Contre le Maquis ”Frühling” Jura La Versanne

Combat de la Versanne

Les seuls Maquis dans le Jura ayant subsisté au de-là de l’hiver, sont les Maquis du Haut-Jura, issus du Service Périclès.

Le camp Martin en fait partie, il est composé de 5 goupes mobiles, avec le P.C. Martin il rassemble 78 hommes: le Groupe ”Brest”, le Groupe ”Spark”, le Groupe ”Rémy”le Groupe ”Basané” et le Groupe ”Garrivier”. Le camp Martin  est attaqué le 7 avril au matin.
D’autres camps du Haut-Jua situé dans le secteur volent à son secours.

Un convoi allemand part de Molinges à 6H 30 et monte vers Larrivoire depuis Vulvoz. Le convoi est composé d’une Traction avant avec trois officiers à bord, d’un véhicule tractant un canon de 37mm, de 5 camions. L’ensemble constitue plus d’une centaine d’hommes.

Ces troupes appartienent au  bataillon de chasseurs de montagne de réserve 99 (Res.Geb.Jäg.Btl. 99) aux ordres de Hauptmann Hans Schneider.

Au camp Martin, à 7H30, le camp est brutalement réveillé par ”Le Poil” Antonin Levesque, il vient de courir depuis Vulvoz où il soignait ses jambes envahies de furoncles.

La Flora Mayet qui tient une cabine téléphonique l’a alerté, ils avaient convenu d’un code avec Mlle Vermorel la receveuse de Molinges: celle-ci devait l’appeler et sans parler, taper avec son appareil en cas d’alerte. Cela a bien marché.

Au même moment… Forestier de sentinelle accourt affolé: les Allemands sont là, et sautent des camions et se dirigent vers le bois. Brans le bal de combat: Joseph Montagne, Aramis et Maurice Hénon, Mimeaux, sautent sur leur F.M. et balayent les uniformes verts.

Le camp réveillé en sursaut, chacun prend ses positions, tous les F.M. sont mis en action, les allemands qui sautent des camions alignés le long de la route sont fauchés. D‘autres tentant de décrocher un mortier d’un camion pour le mettre en batterie sont descendus aussi. Ceux plusavancé dans le pré menant au bois sont cloués au sol.

Un allemand blessé au volant de son camion, en essayant de se dégager retombe à chaque fois sur son klaxon, ce cri déchirant rythme ainsi la bataille.

Un autre allongé derrière la roue d’un camion se fait arroser dès qu’il essaye de se dégager. Il reste ainsi toute la journée.

Les Allemands parviennent enfin à mettre un mortier en batterie, les obus commencent à pleuvoir sur nos positions.

Bien abrité derrière une butte, ils arrosent systématiquement le terrain, mètre par mètre. Les obus cassent les branches, soulèvent la terre et les cailloux. ”Rémy” Henri Perceval,  , ”Duthet” Marc Léobon, ”Dugay” Henri Tardieu de la Pérouse, sont tués. ”Bonhomme” Marcel Boulanger blessé décède le soir même. Aramis et moi-même, Cara sommes blessés par des éclats.

Le vendredi 7 avril, Vendredi Saint, à 7 heures du matin. Le camp Pauly est réveillé par des bruits d’armes à feu, ils viennent du Nord-Est, grossièrement de la région de Vulvoz. Les hommes comprennent que le camp Martin est attaqué à la Versanne. Les hommes font leur sac en vue d’un départ au combat.

Le camp Cyrus installé au Chalet Sur le Leing, près du lac de Viry, est réveillé, brutalement par un bruit de rafales d’armes automatiques. Le camp Cyrus rejoint le camp Pauly, installée à la ferme de Rochetaillée toute proche.

Le camp Cyrus est divisé en 2 groupes mobiles, un dirigé par Jean-Paul Prat, Brumel, l’autre par Roger Barbaroux, Vial.
Prudemment les 2 camps prennent la direction de Choux en file indienne. Là, des balles sifflent au-dessus de leurs têtes. A travers bois les hommes cherchent à gagner une position dominant la zone de combat, il est 11 heures.

Le camp Pauly restent sur la crête et recherchent une position de tir, le camp Cyrus descendent dans la pente pour faire de même.

Les 2 camps restent en liaison par l’intermédiaire de Sacha du groupe Cyrus. Les maisons de Vulvoz sont visibles à travers le feuillage. Bientôt le camp Pauly « arrose » les Allemands depuis la crête, lorsque Sacha envoyé par Cyrus le rejoint. Les premiers obus de mortiers allemands sifflent et tombent heureusement derrière eux, au de-là de la crête.

Les allemands sont bloqués dans les fossés et derrière des rochers bordant la route sur laquelle sont alignés leurs camions.

L’après-midi avance alors que l’activité des armes automatiques faiblit par moment pour redoubler ensuite. Pauly renvoie, Sacha vers Cyrus pour l’informer qu’il décrochera à la nuit tombée. Sacha descend dans la pente et retrouve le groupe mobile Vial qui a peu tiré en raison d’une visibilité réduite. Le groupe Brunel, emmené par Cyrus est descendu beaucoup plus bas, à proximité de la route.

Vial décide de garder Sacha avec lui, la nuit tombe et le groupe retourne au chalet par le sentier menant à Choux. Il passe prés du camp Pauly où tout le monde est rentré sain et sauf.

Le groupe mobile Vial et Sacha rejoignent leur chalet : Cyrus et le groupe Brunel ne sont pas rentrés.

De son coté un groupe du P.C., installé au château de Vaux Ce n’est pas le château de Vaux mais la ferme de Vaux. Daty et des élèments de Conversy et du G.F. Yann se postent en embuscade le soir au Charavallet au-dessus de Molinges, sur la route Mollinges à Viry.

Là, ils accrochent encore des Allemands. Daty à l’aide d’une grenade gammon (grenade munie d’une poche remplie de plastique) fait sauter un camion remorquant un mortier. La bagarre est finie.

Les allemands ramassent leurs morts, plus de cent.

Hecquevard blessé, réfugié dans une petite bicoque, est soigné plusieurs fois par Dupré, le toubib du P.C.. On retrouvera son corps plus tard dans la forêt, une balle dans la nuque.

Deux autres qui ont fui, sont enterrés à Molinges.

Les autres blessés avec leurs éclats dans le corps ont pu suivre le gros de la troupe commandé par Daty et rompre le cercle d’acier dans lequel ils étaient enfermés.

Pendant 15 jours Daty et ses hommes errent dans la forêt, passent le Tacon et atteignent le plateau des Moussières.

En marge de cet engagement le fils d’un paysan, Etienne Perrier qui soutient les Maquis, est tué sur le Rocher du Becket alors qu’il assistait à la bataille avec d’autres, comme Roger Perrin de Mollinges qui comptait les pertes allemandes.

 

Le martyr de Jean Duhail, “Vallin”, chef du Maquis du Haut-Jura

com dt Vallin


Le 6 avril 1944 au soir, Vallin arrive seul à l’Hôtel Joly au Martinet (commune de Villard Saint-Sauveur). Une réunion importante est programmée rassemblant des chefs des maquis locaux, de l’A.S. et d’un officier britanique. Lemasson,”Agenda”, agent de liaison prend pension chez Joly depuis un certain temps. Devant la menace d’une attaque allemande, la réunion est annulée, les invités prevenus.

Le 7, Vallin est bloqué au Martinet par l’état de siège. Il fait part à plusieurs reprise à Paul Lançon, qui habite à l’hôtel, de son désir de se rendre à la tête de ses troupes à Viry. Mais Agenda, remarquablement tenace, arrive à le convaincre de rester en lui disant que sa sécurité exige qu’il ne s’éloigne pas car les dangers encourus sont importants…

Mardi 11 avril, des éléments du Bataillon de réserve 99. arrivent et contrôlent le hameau. Ils investissent l’hôtel et Fernand Joly, le propriétaire, est monté au premier étage. Il est vigoureusement assis sur une chaise par des soldats puis maltraité. Il est abattu en présence de son épouse d’une rafale de mitraillette. Vallin est capturé. Il et malmené. Il est emmené au siège de la gestapo à Saint-Claude.

Simultanément, à l’Essard (commune de Villard Saint-Sauveur) au domicile du maire, d’autres  éléments du Res.Geg.Bat.99. capturent  Joseph, Georges Kemler, “Kémi”, chef local de l’ A.S. . Agenda lui avait conseillé de ne pas sortir de son appartement.

Les Allemands arretent Monsieur Kemler malgré sa fausse barbe et une fausse carte d’identité au nom de Vincendon”(Témoignage André Monneret).           Le maire Robert Monneret est fusillé contre le mur de sa maison située au bord de la route.(stèle)

Au Grand Hôtel de France à Saint-Claude, siège de la Gestapo, Vallin est torturé. Le 13 avril, alors qu’ Agenda est relaché, Vallin est ligoté à l’avant d’ une auto-mitrailleuse à Viry, puis fusillé Sous le Rosay lieu proche de Viry. Lemasson “Agenda” a trahi……pour sauver un membre de sa famille !?

A Viry le 13, un jeune homme, René Mermet qui avait protesté contre les tortures infligées à Vallin, est emmené au chalet « Sous-le-Rosay » où il est interrogé, battu et finalement exécuté d’une balle dans la tête.

Les autres Maquis

Si  le camp Martin est seul inqiété dans la Jura  à La Versanne, il faut noter que des camps de refuge sont attaqués en mars: comme les attaques des camps forestier de Montrond et Mont-sous-Voudray le 27 février 1944, l’anéantissement des Maquis d’Alièze le 7 mars et du Pont-de-la-Pyle le 12 mars.