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Muséographie de 1986 à 1993.

Avant 1993 date de la Convention tripartite “Association-Commune-Département”

L’inauguration passée et bien passée, nous ne voulions pas en rester là. Le bureau valida une proposition de création de deux salles équipées d’un système d’audio guidage ; les thèmes prévus étaient « La vie au Maquis » et « l’Aide des Alliés ». Je proposais les scenarii de ces saynètes qui furent validés par le Bureau.

Nous avions le financement, à nous de réaliser ce projet.

La vie au maquis :

Le cheminement du visiteur proposé était : entrant dans cette pièce  

La vie au Maquis

 

  • Il avait en se retournant la sensation de sortir d’une grotte (la grotte de Chougeat prés de Matafelon fut un des premier camp de réfractaires), il faisait face à une cabane faite de branchage, où un maquisard préparait la soupe, puis il était entrainé par le son et l’éclairage vers
  • la fresque « lever des couleurs au camp de Granges » à coté d’un mannequin maquisard, ensuite vers un skieur, en avant d’un décor de montagne enneigé vers le « Crêt de Chalam », enfin,
  • une tente faite d’une toile de parachute en avant d’un décor mural de bois de feuillus au printemps. Dans cette tente où le visiteur devait entrer pour sortir de la pièce, sous cette tente il pouvait voir un maquisard agenouillé, effectuer un exercice de montage démontage d’une Sten, en aveugle.

Les commentaires, les séquences et la musique furent entérinés par le bureau.

Au travail :

  • la grotte fut construite avec une armature de bois, de grillage et de bandes de plâtre médical. L’entrée la traversait. Le président surestima ses capacités car il dut faire appel un ami artiste plâtrier.
  • la cabane donna l’occasion aux habituels qu’étaient Mr Molinati, Mr Névoret, Marco et bien sur René de faire une promenade au « Content » sur le plateau de Retord pour ramener un monceau de branches de noisetiers. L’assemblage démarra sous les conseils éclairés de Marco, il se rappelait de la technique. Le toit de paille fut réalisé à l’aide de vieilles pailles d’emballage de bouteilles de champagne.
  • le montage de la tente fut très simple.
  • tout cet assemblage fut lié par des fresques et décors peints par Robert Michel Beer, dit Bobby, ancien de la compagnie Lorraine. Il voulut bien faire le déplacement de Paris.

Nécessaire au commentaire, la chanson « C’est nous ceux du Maquis » fut enregistrée au studio de la Radio Christal à Oyonnax. Ce sont les habitués des réunions du mardi qui chantent.

L’Aide des Alliés :

La présence locale d’une Mission inter Alliés, les nombreux parachutages et atterrissages, la bataille de Maquisards aux cotés des Américains à Meximieux, rendait incontournable le développement de ce thème.

Le projet était :

  • le visiteur entrait dans la pièce et faisait face à la reconstitution d’un séjour où la famille Chapuis d’Hauteville écoutait à 8h00 les informations à la BBC,
  • l’éclairage et le son emmenait le visiteur plus loin, face maintenant à un grenier d’où René Bouvret, agent de la S.A.P. (Section Aterrissage et Parachutages du B.C.R.A.) transmettait des informations à Londres ; sur le point d’être arrêté, il se tira une balle dans la tête.
  • plus loin encore le visiteur se retrouvait pratiquement dans la carlingue d’un avion, lors d’un atterrissage clandestin le long de la Saône, le balisage s’éclairait. Le nom de code de ce terrain était Marguerite.
  • en se tournant, il apercevait un drapeau britannique (bricolé à la Libération) sur lequel se détachent les photos des membres de la Mission Inter Alliés.
  • le commentaire amenait le visiteur face un parachutiste au sol. Van Maurik (Patterson) fut parachuté dans la nuit du 6 janvier 44 dans la plaine d’Izernore. Sa mission le menait à Berne en Suisse, la résistance le pris en charge pour lui faire traverser la frontière après 8 jours passés au Maquis.
  • enfin, un opérateur au sol muni du S Phone guidait l’avion jusqu’au terrain de parachutage les balises s’éclairaient, par des diodes encastrées au sein d’une fresque : paysage nocturne par peine lune). La maquette de l’avion, fabriquée par Marco, était suspendue au plafond, un container et son parachute trainait au sol.
Au travail :

On trouva vite de quoi meubler le salon des Chapuis, chez les brocanteurs alentour. René réalisa le grenier des Bouvet. La façade intérieur et la partie avant du cockpit fut l’œuvre de Marco, une petite merveille, Denis et moi réalisâmes la maquette de la plaine de la Saône et le marquage du terrain à l’aide de diodes.

La Commune prit en charge la pose de grandes vitres protégeant ces saynètes.

La société spécialisée vint installer éclairage et son dans ces deux salles.

Le commentaire bilingue des cheminements étaient dits par Marco, pour ce qui concerne le français, et par Van Maurik, dit Patterson, pour l’anglais.

Présentation du musée par FR3 :

Aujourd’hui :

Depuis 1993, signature de la convention tripartite et encore plus depuis 2004, date où le Département prit charge totalement le Musée, la muséographie a bien évolué. Elle nous échappe aujourd’hui, mais la Conservation Départementale soumet à l’Association tout projet pour qu’elle donne son avis (consultatif) Nous avons obtenu que les salles décorées de fresques par Robert Michel BEER, ancien de la Compagnie Lorraine, commentées en français par Pierre MARCAULT, maquisard de la première heure, et en anglais par Van MAURIK, agent du SOE, tous deux disparus, soient conservées en l’état.

Le rez de chaussé a été complètement remanié. Le haut par manque de financement a peu varié. Les salles audio guidées restent en place comme on nous l’a promis. (sauf que depuis 2016, la salle de l’Aide des Alliés a subi les affres de la loi de mise en accessibilité des batiments publiques.)

Nous avons un avis consultatif au sein d’une Commission Scientifique, sensé valider les propositions de la Conservation.