Né le 6 août 1912 à Collonges-Fort-l’Ecluse, Maurice Morrier fait ses études au collège Bichat de Nantua. Sportif accompli, il pratique le ski, le kayak, le judo et effectue son service militaire au 3e régiment de hussards à Strasbourg. Mobilisé en 1939 avec le grade de brigadier-chef, il obtient deux citations et retrouve la vie civile en juillet 1940.
Ingénieur des TPE (Travaux publics de l’Etat) pour la région du Bas-Bugey et du Valromey, il est autorisé à se déplacer dans l’Ain, ce qui lui permet de faire connaissance discrètement avec les pionniers de la Résistance départementale.
Il entre en contact, dès la fin de 1942, avec Paul Débat du Valromey qui seconde Rémond Charvet de Bourg-en-Bresse au sein du N.A.P. (Noyautage des administrations publiques). Au début de 1943, Maurice Morrier rencontre Bob Fornier “Virgile”, responsable de l’Armée secrète de l’Ain, et rejoint le mouvement Combat.
Il devient alors chef du secteur C3 de l’A.S. pour le Bas-Bugey et le Valromey ; là, il stimule lla formation de groupes locaux de l’A.S. dirigés par des hommes sûrs qui constituent des trentaines, il recherche des terrains de parachutage à faire homologuer, et organise le ravitaillement des premiers camps de maquis proches.
Sa profession permet à Maurice Morrier, “Plutarque”, d’entraîner derrière lui un certain nombre d’hommes des Travaux publics.
En juin 1943, il rencontre le capitaine Romans qui organise les camps de maquis de l’Ain. En septembre, il s’implique dans la préparation du coup de main sur le chantier de jeunesse d’Artemare, il transmet le plan des lieux et s’engage à neutraliser le central téléphonique de Virieu-le-Grand. Il dirige les réceptions de parachutages et l’organisation des sabotages ferroviaires sur les tronçons Tenay – Culoz et Culoz – Seyssel.
En 1944, le secteur C3 est durement touché par les attaques allemandes de février, juin et juillet, et, au cours de ces deux derniers mois, Maurice Morrier lance dans la bataille les groupes AS du secteur, les compagnies Parisot, Richemond, ainsi que le groupe franc Claude (à distinguer de son homonyme de Bourg-en-Bresse). En août, “Plutarque” envoie ses hommes saboter durablement la voie ferrée au tunnel de Virieu et repousser l’ennemi au-delà du pont de La Loi.
A la fin août, lorsque les Américains chassent les Allemands en Isère, il envoie des renforts F.F.I. (Forces françaises de l’intérieur) qui participent à la libération de Bourgoin et d’autres localités. Puis, après les combats de Meximieux, des FFI du C3 sont appelés à aider les Américains à l’est de Bourg-en-Bresse à Bohas, Jasseron, Ceyzériat, Revonnas jusqu’au 4 septembre. A la Libération, Maurice Morrier supervise l’incorporation des volontaires dans l’Armée des Alpes, et la constitution du bataillon territorial du Bugey chargé de traquer les derniers ennemis et de surveiller le camp de prisonniers de Thôl.
Pendant les hostilités, Maurice Morrier fait la connaissance d’une postière, Thérèse Crainquant, qui appartient à la résistance PTT de Virieu-le-Grand, et devient “Edwige”, agent de liaison homologuée à Londres ; ils se marient après la Libération. La paix revenue, Maurice Morrier préside le Comité d’érection du monument aux 700 morts des maquis de l’Ain et du Haut-Jura, au Val d’Enfer, à Cerdon, dont la première pierre est posée en juin 1949. Enfin, devenu maire de Cressin-Rochefort, il œuvre efficacement pour l’aménagement du Rhône dans son secteur.