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Réact Milice à Vonnas, Mézériat et Châtillon

Réaction de la Milice

Motivé par la haine du communisme, de la République et pour répondre à un complot maçonnique, la Milice se donne les moyens de ses ambitions : le combat armé (mûries depuis plusieurs mois) aux opposants de la Révolution Nationale. Durant la seconde quinzaine de juin, les miliciens étendent leurs opérations à la campagne. Il s’agit dès lors pour eux d’une opération de nettoyage et de destruction des opposants au régime totalitaire de Vichy au moment où Romans-Petit précise aux organismes de la région châtillonnaise de procéder immédiatement à la mobilisation des groupes de combat et d’occuper les locaux administratifs des communes du canton de Châtillon-sur-Chalaronne. En particulier : Vonnas, Mézériat, Neuville-les-Dames, Châtillon, positions centralisées et sièges des groupements de résistance”. Les groupes du maquis s’emparent des collaborateurs : 40 à Vonnas et 30 à Châtillon.

La Milice se rend alors dans la région ouest du département à la recherche de résistants.
Le 7 juin 1944, ils sont à 15 heures 30 à Champagne, où ils arrêtent puis abattent Parisot.

Le 11, la Milice, sous les ordres de Dagostini, avec des Allemands du dépôt de Leyment et des troupes aéroportées de Bron sont à Châtillon la Palud suite à un accrochage le 9. Milice et le S.D. perquisitionnent. Les premiers armés et en uniforme menacent “en. . .montrant sa mitraillette chargée, que ses balles étaient pour tuer le maire et le secrétaire de mairie contre qui ils avaient des papiers compromettant”.
Ils mettent le feu au lieu dit la Grange du Bois et retiennent plusieurs personnes “contre le mur, les mains en l’air pendant une demi-heure”puis, les interrogent à l’hôtel Trolliet. Pendant ce temps, les autres personnes arrêtées font de la gymnastique pendant que les miliciens les frappent. Le maire est arrêté puis “emmené par un milicien habillé d’un complet gris clair et coiffé d’une casquette de chauffeur bleu marine”.

Le 12, La Milice, ainsi que 3 000 allemands, sont à 12h à Vonnas, suite à un affrontement avec le maquis dans la matinée.
Là, des réquisitions sauvages assimilables à des vols sont effectuées sur des civils dans la gare notamment et à midi. Aux hommes de Dagostini, se joignent des miliciens de Mâcon, armés comme une troupe en guerre et des troupes allemandes. Aidés par certaines personnes de la populations locales, les miliciens procèdent à des arrestations. La ville est mise en coupe réglée comme à la suite d’un siège. Les habitants ont le sentiment que la ville est “prise. . .par les boches et la milice à Pétain”.

À la recherche des fils Brun, requis par le maquis, 20 miliciens conduits par un chef se rendent dans la maison parentale où ils trouvent le père, Jean-Louis.

À défaut de trouver ses fils, ils se vengent sur le père : guerre de terreur psychologique : “Ces brutes lui ont dit : “vous allez vous mettre contre le mur. Comme mon mari protestait de son innocence, ils lui ont dit que l’atelier sentait la poudre. Sans vouloir entendre les explications de mon mari, deux miliciens l’ont maintenu pendant qu’un autre le fusillait à bout portant à l’aide d’une mitraillette. Atteint de deux balles dans la bouche, le malheureux s’est affaissé, tué sur le coup”..

La maison Brun est pillée sans autres explications que ses “fils étaient des amis des Anglais”. Le convoi où se trouve un véhicule cellulaire, se rend à Mézériat où un homme qui tentait de s’enfuir est abattu d’une rafale d’arme automatique.

Le lendemain, un détachement de miliciens de l’Ain sous les ordres de Dagostini, se rend à Marlieux, où, armés et en uniforme, ils réquisitionnent la marchandise, pillent la maison Maillard, et le camion d’un négociant en vins, puis après avoir opéré des arrestations à Marlieux, Châtillon et fusillés trois hommes et une femme de la Chapelle-du-Chatelard au cri de « du sang, il faut qu’il coule du sang sur cette place », ils rentrent à Bourg.

Simultanément des opérations sont de police sont montées dans la partie Ouest du département.

Le 13 juin, Klaus Barbie à la tête de SS de la Gestapo de Lyon opère des rafles à Châtillon-sur-Chalaronne et à Vonnas avant de décharger ses raflés à l’Hôtel de l’Europe à Bourg pour y être enfermés.

Le 14 juin, lors d’une opération de police à Saint-Trivier par les troupes allemandes, “trois individus vêtus en bleu et coiffé de casquettes bleues, sortaient de l’atelier de Mr. Rude. . .l’un était en possession d’une mitraillette”. Rude est emmené et à 17h30, “étendu à terre. . .un milicien le frappait avec une matraque ou un nerf de bœuf à coups redoublés, en l’insultant en ces termes : crève donc bourrique, t’as donc rien dans le ventre. Les coups s’entendaient à 150 mètres du lieu du supplice, qui a duré un quart d’heure environ”. À 17 heures 45, il est emmené à St Trivier de Courtes.

Le 19 juin 1944, une partie des effectifs de la Milice de Bourg réquisitionne Claudius Crétin pour les transporter de Bourg à Mézériat puis à Vonnas qui est envahi par les forces allemandes et miliciennes combinées. Là, des personnes sont emmenées à Bourg dont un docteur médecin juif réfugié à Mézériat, qui est durement torturé à l’hôtel de l’Europe à Bourg par la Milice. Dagostini, pour faciliter ses déplacements, réquisitionne sa 9 chevaux Citroën cabriolet.

Suite aux rafles furieuses du 6 juin, Dagostini, accompagné de Simide, est demandé à Vichy le 19. Là, il reçoit “des observations”sur sa conduite et celle des événements des jours précédents.

Au retour, le 27, leur voiture à un accident dans lequel Dagostini est blessé et Simide tué. De retour à Bourg, Simon prend le commandement de la Milice. Avec lui, comme nous l’avons vu, les objectifs des hommes de Darnand changent.