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Les ilots de résistance

AIN  |  JURA

Ceux qui refusent la défaite, ceux qui refusent les lois portant sur le statut des juifs, ceux qui refusent la chasse aux sorcières qui excluent les communistes de l’administration, s’indignent d’abord individuellement. Ils se rassemblent avec des amis de même conviction, avec lesquels ils ont un lien : l’armée, le syndicat, le corps médical et autres…

Ces noyaux sont les embryons des futurs Armée Secrète (A.S.) de secteurs crées par le mouvement Combat en novembre 1942. La domination de ce Mouvement est telle que l’organigramme de Combat sera entériné, comme celui désormais de l’A.S., par le Mouvement Uni de la Résistance (MUR), dans l’Ain et le Jura au printemps 1943.

DANS L’ AIN

Le Général Charles Delestraint “Vidal”, nommé chef de l’armée Secrète par le général De Gaulle nomme dans l’Ain, Bob FORNIER “Virgile”, chef départemental de l’A.S . Son adjoint sera Jean PERRET “Homère”.

Mais si huit secteurs seulement dans l’Ain, comportent des organisations de Résistance, Ambérieu, Bellegarde et Oyonnax restent encore indépendants pendant encore de longs mois. Seuls, Bourg, Nantua, le Valromey, la Bresse et les Dombes se structurent dès le début hiérarchiquement avec des groupes d’Armée Secrète.

Secteurs de l’Ain
C1 -Le secteur de Bourg, s’étend à Jasseron, Ceyzériat, Lent, Polliat, est dirigé par Victor ECQUOY “Bernard”, où des sixaines et trentaines y sont organisées. Leurs spécialités seront la réception des parachutages (Section des Opération Aérienne et Maritimes : SOAM) et des sabotages.

C2 -Le secteur d’Ambérieu présente deux activités motivant l’esprit de Résistance: La base d’aviation avec son dépôt et l’autre “dépôt”, celui de la SNCF. Une forte densité de cheminots communistes fait supposer une opposition ardente, mais souvent partiale. Gaston BRUCHER, lorrain, ancien de “l’Aviation”, entré à la SNCF est vite accusé de gaullisme par ses camarades. Ce secteur fusionnera avec celui de Neuville et son chef est le chef SIGRAND. Le secteur de Neuville/Ain (Cf), essentiellement rural a d’abord relativement peu de volontaires. Jean PEILLOD, fin 1943 le développe et lui donne une autonomie.

C 3 -Le secteur du Valromey, comprenant les cantons de Virieu-le-Grand, Belley, Seyssel, Champagne et Lhuis, est confié par “Bob” à Paul DEBAT. A MORRIER  “Plutarque” est attribuée la mission du recrutement mais il devra repérer les terrains de parachutage. “Plutarque”  y réussit si bien que dès Janvier il est nommé responsable départemental du S.O.A.M. (Service des opérations aériennes et maritimes). En novembre 1942 à la création de l’A.S, il en devient le chef de secteur.

C4 -Le secteur de Bellegarde, garde une orientation syndicaliste, par la présence de Marius MARINET qui donne l’impulsion. A Seyssel, le docteur VUILLARD en prend la direction.

C5 -Le secteur de Nantua-La Cluse présente une grande importance, étant donné le nombre d’opposants de la région, regroupés autour du Docteur Emile MERCIER. On se contentait jusque là de propagande, de développer les contacts. Mais il faut s’organiser. Le docteur Emile MERCIER “René” est certainement l’un des plus ardents gaullistes. Bob Fornier le connait bien. En Novembre 1942, il accompagne le Général DELESTRAINT à Nantua; ils rencontrent le docteur MERCIER chez lui. Le Général DELESTRAINT le nomme chef du Secteur A.S. du secteur. Se jugeant lui-même insuffisant sur le plan militaire, il nomme un adjoint qui commande les groupes d’action paramilitaire, Auguste JEANTET. Un an plus tard, le 14 Décembre 1943, le docteur MERCIER, “René” est assassiné par les Allemands, sans jugement, sur simple dénonciation. Maurice Steiss “René II” lui succède à la tête de l’A.S. de Nantua.

C6 -Le secteur d’Oyonnax présente un caractère politique qui accepte mal l’action paramilitaire exclusive de l’A.S. Le comité clandestin ne s’intègre à aucun grand mouvement, Mr BOUDET (lieutenant “Curty”) est le chef de l’A.S. son adjoint est Gabriel JEANJACQUOT “Gaby”; il parvient à organiser des groupes paramilitaires indépendants jusqu’au milieu de 1943. Ce comité s’étend à Belleydoux, Echallon.

C7 – LE secteur de Montrevel, essentiellement rural, est commandé par BILLANDY, CHARVET, DELAIN; Pont de Veyle, Montrevel, le secteur comprend la région Nord et Est du département.

C8 -Le secteur des Dombes est particulièrement intéressant, car Bob Fornier a installé  un homme énergique, JEAN DECOMBLE. les MUR nommeront EDOUARD BOURRET, qui doit bientôt plonger dans la clandestinité à l’automne 1943, Jean Décomble lui succède jusqu’au 11 juin 1944 où il est tué. Paul Dubourg le remplace. Le recrutement de l’A.S. de ce secteur s’étend à Villars-les-Dombes, Vonnas, Chalamont, jusqu’aux rives de la Saône, Thoissey.

Ci-Le secteur de Gex est un lieu riche en Services de Renseignements. La Résistance y a sa place grâce au Lieutenant de gendarmerie MARIN. Ce secteur n’est pas rattaché à l’A.S.

DANS LE JURA

Deux lédoniens : Jean Larceneux et Louis Landré tissent un maillage de Résistants en créant des secteurs. Le besoin de s’intégrer dans une structure plus vaste, les pousse à rechercher des contacts. Ils aboutissent à Lyon et leur organisation adhère à « Combat » en janvier 1942. Louis Landré, “Lamy” et Jean Larceneux, “Senevez”,  en assurent la direction collégiale.

Le départ des frères Larceneux de Combat en septembre 1942, suit la nomination de Valentin Abeille comme Chef départemental de Combat ; ils entraînent derrière eux de nombreux sympathisants. Cette scission est à l’origine d’une lutte d’états-majors entre Combat (plus tard l’AS), le S.O.E. (Réseau britannique) et les F.T.P..

Les Mouvements Unis de la Résistance naissent dans le Jura de l’accord entre l’A.S. de Combat et une partie des membres de l’O.R.A. (organisation de la Résistance Armée) ; tout du moins une fraction qui a décidé de suivre le commandant Foucaud, ancien chef d’état major du 151ème  R.I. En mai 1943, Foucaud prend la direction de l’Armée Secrète des M.U.R.

Début 1944 le commandant Marielle-Tréhoüart, à la tête de l’ORA départemental accepte la fusion des deux commandements. Il raconte : « Foucaud avait des hommes, manquait de cadres, j’avais des cadres, aucun maquis ».

La création des F.F.I. sème le trouble au sein du bureau des M.U.R. constitué par les pionniers des mouvements. Les rapports se tendent entre civiles et militaires. Les M.U.R. sont divisés, les F.F.I prennent leur distance avec le directoire de M.U.R..

Secteurs du Jura:

  • Secteur 1 à Lons, avec Louis Landré, Brunner, Hebmann, Ricart, Vaisse, Jaillet, Petetin, Vincent, Seguin, Mathet, Mallet, Lamiel, Castaig, Quenot….,

  • Secteur 2 à Clairvaux et Pont de Poite, avec Claudet à Clairvaux et Grancher à Pont de Poite,

  • Secteur 3 à Saint-Claude, avec Ponard, Grenad et Duverne,

  • Secteur 4 à Orgelet et Arinthod, avec Pierre Vernay et Marcel Chamouton d’Orgelet.

  • Secteur 5 à Saint-Amour avec Clerc,

  • Secteur 6 à Poligny et Sellières, avec Volle et Simonin à Poligny et Arbez à Sellières.