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Le mouvement “LIBÉRATION”

Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Jean Cavaillès, Lucie Aubrac et Georges Zérapha, rejoints par d’autres, de plus en plus nombreux au fil du désenchantement, ont appris à résister, à s’organiser pour lutter et à tracer la voie de la désobéissance.

Dans un café à Clermont-Ferrand, vers octobre-novembre 1940 Emmanuel, Emmanuel d’Astier de la Vigerie avec un petit groupe de personnes fondera ce qui va s’appeler d’abord la Dernière Colonne, puis Libération de zone sud (ou libération-sud), un des trois mouvements de la Résistance non communiste de zone sud.

Jean Cavaillès, le philosophe, Georges Zérapha, fondateur de la LIC(R)A, qui s’était fortement engagé dans les années 1930 contre les antisémites et Lucie Samuel, qui ne s’appelle pas encore Lucie Aubrac, ces quatre personnages vont penser une action de résistance, et c’est le début de l’engagement militant.

Autour de ce noyau viendront s’agréger d’autres hommes et d’autre femmes provenant de milieux divers, marqués notamment par un engagement antérieur dans la construction du Front populaire ou dans le mouvement syndical. Un des traits particuliers de Libération est le rassemblement dans un même mouvement de résistance de militants issus de la CGT tels Maurice Kriegel-ValrimontAlfred Malleret-Joinville, de la CFTC comme Yvon Morandat, des intellectuels, des militants de gauche sans appartenance partisane, Raymond AubracPascal Copeau ou des membres d’un des deux grands partis du Front populaire.

Le nom “Libération” aurait été tiré au sort et donné au mouvement à ses débuts par Emmanuel d’Astier et Kohan Abert.

L’activité première du mouvement Libération, est l’édition et la diffusion d’un journal, Libération, auquel le mouvement donnait son nom. En retour, le journal est la colonne vertébrale à partir de laquelle s’organise l’activité du mouvement.

L’organisation se structure en 7 régions qui couvrent l’ensemble de la zone sud. Parmi elles, deux sont particulièrement fortes : la région 3, autour de Lyon, nœud central du mouvement, et la région 6, autour de Toulouse. A la “propagande-diffusion” du journal s’agrège progressivement d’autres secteurs d’activité : le service des faux-papiers, le service social et le service de « l’action politique », dont le responsable est en fait le numéro 2 du mouvement. Ce fut d’abord Jacques Brunschwig puis Pascal Copeau.

En 1942, Raymond Aubrac demande à Maurice Kriegel-Valrimont d’organiser la branche militaire du mouvement.

Très tôt des contacts sont engagés entre le mouvement, émanation de la Résistance intérieure et Londres, où le général de Gaulle fait vivre la France libre. En mai 1942, Emmanuel d’Astier, le chef charismatique du mouvement fait le voyage de Londres et y rencontre de Gaulle. Quand celui-ci, en novembre 1943, crée le Comité français de la Libération nationale (CFLN), c’est d’Astier qu’il choisit comme commissaire à l’Intérieur. Cette nomination vaut au mouvement Libération une reconnaissance incontestable.

Plus d’info: http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/36.html