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La L.V.F. dans l’Ain :

Une tentative avortée par Jérome Croiyet, historien

Du P.P.F. se dégage dès 1941, sous l’influence collaborationniste de Doriot consumé par une haine universelle du communisme et de Robert Brasillach, une Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme.

Rapidement, elle passe sous l’influence des milieux allemands de Paris et sous l’autorité de Constantini qui en est président en 1942. Tout comme le P.P.F., la L.V.F. cherche à avoir des antennes dans les départements.

Dans l’Ain, l’activiste de la L.V.F. est un parachuté parisien pris dans l’entourage de Constantini, Becheler. Ce dernier, pilote d’avion, est lieutenant de réserve dans l’armée française. Avant la guerre de 1939, il travaille aux usines Caudron Renault comme réceptionniste et vendeur d’avions. Quand éclate le second conflit mondial, il est mobilisé comme pilote à Rennes puis à Tours et Agen. Dès l’armistice, il prend la voie de la collaboration et se lie d’amitié avec Constantini membre rémunéré de la L.V.F., il occupe d’abord un poste à Moulin avant d’être nommé pour les départements de l’Ain, du Jura et de la Saône et Loire.

Quand il vient à Bourg au début 1942, il loge à l’hôtel du Commerce. Sa première préoccupation est de trouver un local à son groupuscule afin de pouvoir faire de la propagande anti-communiste et collaborationniste. L’argent dicte rapidement la motivation des cadres de la collaboration, car si Becheler touche un salaire fixe de 4 800 francs par mois de la L.V.F., il perçoit aussi une prime sur les engagements. De plus, tous ses frais sont pris en charge par la Légion.

Malgré ses démarches, Becheler ne  trouve pas de local. “Le but poursuivi par la L.V.F. ne trouve pas une atmosphère bien favorable dans nos régions”3 et Becheler n’embrigade que 8 personnes. Devant l’hermétisme des bressans à voir s’installer un bureau de la L.V.F. à Bourg, Becheler envoie à Paris par le biais d’un nommé Pétrignani de Chalons sur Saône chargé de recevoir la correspondance des délégués de la zone libre, trois rapports sans qu’il obtienne de réponse du siège central.

Devant le mutisme de ses supérieurs, Becheler se rend le 20 Mars 1942 à Paris afin de porter lui-même ses réclamations et recevoir des instructions. Là, les dirigeants de la L.V.F. et du P.P.F. réunis décident que le bureau du P.P.F. de Marseille donnerait des ordres à la succursale de Bourg pour qu’un local soit mis à la disposition de Becheler qui, la mise en place effectuée, recevra une autre mission.

Ce dernier est de retour à Bourg le 25 Mars. Impatient d’obéir aux directives, il téléphone le 27 mars à Marsaux, délégations de Lyon et de Marseille pour mettre en place son bureau, mais celles-ci répondent qu’elles n’ont pas reçu d’instructions le concernant. Cependant, avec l’aide d’un ancien commissaire de Police, il ouvre un bureau 3 rue Gambette à Bourg. En 1943, le capitaine Batard prend le relais de Becheler. Afin de bien se positionner sur l’échelle de la collaboration, le bureau de la L.V.F. de Bourg se fait le relais de la pire des propagandes anti-sémites.