Menu Fermer

La compagnie Mazaud

Le 6 juin 1944, le camp des Enfants de Troupe de l’École d’Autun (voir Maquis-Ain) prend le nom de Compagnie Mazaud. Au lendemain de sa participation au sabotage des 52 locomotives en gare d’Ambérieu. Elle est commandée par Jean Signorini « Mazaud ». Elle est constituée de 52 jeunes et de 14 civiles.

Immédiatement elle a pour mission de paralyser le trafic routier dans le secteur de Pont d’Ain, elle cantonne à Chenavel au dessus de Jujurieux. Elle dresse des embuscades sur la RN 83 et 75 où elle accroche, épaulée par la Cie Sidi Brahim de Neuville et un groupe d’Espagnols, des véhicules allemands.

Elle s’établit à Corlier et a pour mission de contrôler la route de Poncin à Jujurieux, en creusant des fossés, participant ainsi à la ceinture de protection établie par Romans, chef des Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, autour de la zone insurrectionnelle.

Le 15 juin, les Allemands attaquent le Valromey. La Cie Mazaud est envoyée épauler la Compagnie Louison au col de la Lèbe et à Ponthieu reprendre le contrôle de l’entrée du tunnel de Virieu. Les combats sont rudes…, la Cie doit se replier sur Thézilleu, puis retourner à sa tâche première : surveiller la zone Poncin-Jujurieux.

Le 24 juin, la Cie Mazaud est rappelée à Virieu pour attaquer à 5H du matin, avec la Cie Lorraine et le Groupe Franc Benoit (ex Groupe Paul) les postes allemands des entrées du tunnel. La surprise est totale, les entrées du tunnel sont reprises.

Le 28 et 29 juin, la Cie Mazaud dresse des embuscade sur la route Virieu le Grand-Quevilly, attaque un poste allemand à Virieu et rejoint Corlier.

Le 11 juillet, lors de l’Opération allemande Treffenfeld, une forte colonne allemande venant de Pont d’Ain arrive à Neuville avec la volonté de franchir la rivière d’Ain, pour foncer sur Nantua, centre de l’Insurrection. Les Cies Mazaud, le Bugey, Girod, Mermoz et Sidi Brahim, sont postées en face sur les Roches au dessus de Bosseron dans l’alignement du pont et de la route. Toute la matinée les F.F.I. contiennent les Allemands, pourtant munis d’une automitrailleuse et de canons. Ils doivent céder l’après midi.
La Cie Mazaud est durement éprouvée, René Baril et René Chauchon sont tués. Bernard Gangloff « Popeye », Yves Mercier « Muchman », blessés et intransportables vont connaître le même sort.

Le 12 juillet la Cie Mazaud reçoit l’ordre de se replier sur Mérignat, Monratier, puis Corlier, compte 5 morts, 3 disparus, et 4 blessés.

Les ordres de Romans reliés par « Chabot » sont d’éclater et de se replier avec le groupement Sud, vers Arandas.

Le 15 juillet un parachutage à la Chartreuse de Porte leur fournit enfin les mitrailleuses 30 Browning et des P.I.A.T. (mi-mortier, mi-bazooka), si longtemps espérés. Une immense joie ! Les 3 disparus rejoignent le camp.
Les volontaires affluent, la Cie compte maintenant 110 hommes et 2 nouveaux groupes sont créés. Après le débarquement en provence, les armées alliées progressant rapidement, Romand ordonne le25 août de descendre dans la plaine avec mission de garder les ponts intacts de Loyettes et Port-Galland et d’occuper Saint-Vulbas.

Le 25 août, alors que de fortes unités allemandes pénètrent dans l’Ain, la Cie Mazaud est envoyée à Meximieux, sous les ordres du lieutenant Colin « Clin » d’occuper le séminaire.

Le 1er septembre, embarqués en camion, la Cie se rend au Camp de la Valbonne pour relever la Cie Girod, et soutenir la 5ème Cie des F.U.J. (Forces Unies de la Jeunesse) de Gérard Seutton « Philippe » et les Américains. Les F.F.I. font office d’infanterie aux côtés des blindés U.S. . Les Allemands pilonnent les positions des F.F.I.. Alors que le repli commence, un obus tombe sur un hangar, où ils récupéraient leurs sacs : la Cie Mazaud compte 11 morts et 15 blessés qu’il faut évacuer. Signorini et 20 hommes de sa Cie fonce vers Meximieux, « Rapace » et 30 des hommes de la Cie Ramon vont vers Port Galland.

La Cie Mazaud est de la bataille de Meximieux avec d’autres F.F.I., assiégée dans le séminaire, sous les ordres du lieutenant Colin « Clin ». Il refuse de se rendre.
D’autres forces U.S. arrivent, mais les Allemands ont évacué la zone.
Les blessés sont évacués vers l’hôpital américain de Rives (Isère), les rescapés de la Cie Mazaud se replie près de Vaux.