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La compagnie Le Bugey

Au mois de mars AUGÉ (Gaston Gambier) est chargé de réorganiser les A S et camps du maquis dans le secteur. Il est secondé à Ambronay par Raymond Deshuelles et à Douvres par Le gros Durand. Et c’est dans cette commune que nait la Compagnie LE BUGEY . Elle est composée par d’anciens maquisards du camp Nicole, commandé par “Nicole”, dont certains ont participé au défilé du 11 novembre 1943.

Venant de Normandie, Marseille, il y a aussi des Polonais et Yougoslaves déserteurs de l’armée allemande. Mais aussi des locaux comme les frères Tenand Élie, Louis et Henri, Marcel Durand. Ces derniers connaissent parfaitement les lieux et sont des guides précieux pour la Compagnie Le Bugey. Ils installent leur camp au petit Morimont, à l’est de Douvres. (A cet endroit 20 ans après, la famille Mancuso installera ses cabanes pour la fabrication du charbon de bois.)

Les résistants de Douvres avec la famille Tenand au Mollard apportent tous le soutien nécessaire et utile à la compagnie. Nourriture, soins aux malades, messages. Alfred Tenand guide de nombreuses personnes au camp. Prés des Allymes, au lieu dit La Forêt, se trouve un chantier de charbonnage de bois (charbon destiné à la famille BOUTHOUX, fabriquant de produits pharmaceutiques à Villefrance sur Saône) dirigé par le Gros Durand. Les allées et venues de ces de tout ce monde passent inaperçues. Puis le camp s’installe un peu plus haut, au lieu dit La Tappière,dit la Tapie, au dessus de la source, fontaine Froide. (C’est dans ce secteur que l’Hermite de Saint Barnard d’Ambronay, se retira et construisit une chapelle)

Photo: Paul Linsolas, Georges Tosi, Louis Tenand, Henri Tenand, Pierre Boineau, André Servoz, Paul Sartory

Les maquisards cantonnent dans des cabanes en buis. Ils sont bien équipés en armes, munitions, explosifs, qui viennent d’un parachutage, entreposés à Douvres. Ils effectuent de nombreuses opérations de sabotage sur la voie ferrée d’Ambérieu en Bugey à Bourg en Bresse, entre Ambronay et Pont d’Ain. Ils ont une chanson, sur l’air de « Ces mauvais garçons ».

Un après midi, un groupe de maquisards se trouve chez Baptiste, Nicole Pierrot, Élie et d’autres. Ils se restaurent, les armes sous la table, quand ils aperçoivent trois soldats allemands, venant du château de Saint-Gras. Ils se saisissent de leurs armes, déjà prêt à tirer. Baptiste Tenand intervient et les calme, évitant le pire. Il envoie sa femme et une de ses filles au devant d’eux pour se renseigner. Les Allemands veulent simplement acheter des œufs qu’ils paient. Ouf!

Le 6 juin, des messagers arrivent d’Ambérieu en Bugey . Ils arrivent à Douvres, chez le Gros Durand pour l’informer que son A.S. est mobilisée cette nuit pour une opération de sabotage. Elle a lieu cette nuit, au centre ferroviaire d’Ambérieu en Bugey. Son rôle est d’assurer à distance la protection de cette opération compte tenu de la présence d’unités allemandes, stationnant au château de Saint-Gras, au Château des Échelles et au camp d’aviation. Ces unités pourraient être appelées en renfort. Une autre mission est confiée à la Cie Le Bugey: neutraliser tous les moyens de communication de la ville et d’actionner, la sirène annonçant un bombardement. Une section se rend à pied dans la nuit du 6 au 7 juin. Elle occupe la route principale reliant la ville d’Ambérieu en Bugey au quartier de la gare. Son rôle est de controler toute intervention des allemands logés au château des Echelles et de Saint-Gras. Elle neutralise le commissariat, investit le bureau de poste et télécommunication, coupe les fils de téléphone.

Et à 1 heure la sirène (déclenchée par la Résistance) retentit, l’opération de sabotage est lancée, 52 locomotives sont hors d’usage, une plaque tournante endommagée et de nombreuses machines outils sont détériorées. L’A S de Douvres est en arrière, en protection. Quand les premières charges commencent à exploser, la compagnie le Bugey regagne son camp en chantant « Le Maquis ». Avec elle, deux G.M.R. (Groupement Mobile Républicain) qui se trouvaient au commissariat, les rejoignent.

A la suite du débarquement de Normandie, le plan vert est mis en place le 8 juin. Branle-bas de combat à Ambronay, sous l’impulsion de Deshuelles, les jeunes contactés, sont appelés à partir au maquis. Ils ont rendez vous sur la petite place des Terreaux (aujourd’hui Place du Maquis) puis se rendent au village du Bellaton. Là de nombreuses armes, entreposées leur sont distribuées, ce sont 90 jeunes d’Ambronay, du canton d’Ambérieu en Bugey et voisins. Cette formation prendra le nom de Compagnie Florent, nom du maquis de Déshuelles.