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De “réfractaire” à “maquisard”

Ce thème sera abordé par une carte interactive

Dans l’Ain :

Les camps formés avant le 14 juillet 1943 sont appelés “camp refuge”, ceux constitués après “camp du maquis”. Certains camps refuge disparaissent, d’autres  se transforment en “camp du maquis”. Le 14 juillet est le jour où Romans organise un repas rassemblant les camps de réfractaires à Terment. Des responsables de l’état major régional sont présents. Dès lors ces camps se “militarisent”, l’épopée des Maquis de l’Ain peut commencer. 

Dans le Jura, la distinction est plus complexe, certains camps restant des camps refuge, d’autres seront plus actifs sous obédience A.S., F.T.P. ou S.O.E. 

Le camp de Chougeat

DE MARS A JUIN 43 : Les responsables de Bourg pour résoudre le problème crée par le camouflage de réfractaires entreprennent de créer un camp. En Mars 1943 Bob Fornier (Virgile) et Raymond Charvet reconnaissent prés de Matafelon, une grotte située au Signal de Chougeat. Le chef de secteur AS, Bernard  Ecquoy, et un métallurgiste de Bourg, Perrin, militant de « Libération » requis au titre de la Relève y installe un premier noyau. Perrin, Maillat, un étudiant et quelques autres se terrent jusqu’au mois de juin dans la Grotte de  l’Ours humide et froide, ravitaillés par des militants de Bourg et quelques paysans de Matafelon et de Chougeat. Ce camp détient des armes et des explosifs réceptionné lors du parachutage 13 avril 43.

APRES JUIN  43 : Les ermites de la grotte à l’Ours, sont rejoints par d’autres réfractaires. L’exigüité, l’humidité et l’insalubrité de la grotte incitent ces hommes à s’établir dans une clairière, située au dessus. Les hommes construisent des cabanes de planches, séparées par de la mousse, camouflées par des branches de buis.

Bob Fornier a confié la responsabilité du camp à Hyvernat, Comis . Il a quitté un organisme vichyste « Jeunesse et Montagne », révolté par l’esprit qui régnait. Il est aidé par un jeune instituteur de Bourg Roger Pioud. Gouilloux et Rougemont, agriculteurs du pays recherchent des bêtes qui sont abattues et dépecées au camp. La viande salée et entreposée dans la grotte. Il faut aller chercher l’eau à la ferme du Revers toute proche. Les nouveaux venus sont encadrés par les anciens, souvent des ouvriers de Bourg comme Perrin Tintin. L’essentiel de l’activité des maquisards de Chougeat est consacré au ravitaillement. La base géographique du camp est régionale : Bourg et Oyonnax, le reste venant des communes de Chougeat, Izernore, Hautecourt…

Ce camp passe officiellement sous l’autorité de Romans le 6 aout 1943. Ce camp reçoit pour quelques jours des hommes du camp de Catane qui a éclaté; ceux-ci rejoignent le camp de Granges crée le 19 septembre 43.

Dès lors Chougeat cesse d’être un refuge pour devenir un véritable Maquis. Romans charge Jo Bondue, « Jo », (originaire  du Nord, il a été sous les ordres de  Lattre de Tassigny, c’est un prisonnier de guerre évadé) de l’instruction à Chougeat. Il est rejoint par Roland Lacuzon, lui-aussi, sous officier à Jujurieux, qui va participer à l’encadrement du camp. La rigueur militaire s’installe à Chougeat. 

Romans réorganise les camps après les opérations de février 44. Chougeat installé là depuis prés d’un an, est déplacé, devenu trop lourd, il est scindé en deux unités de 50 hommes chacune.

– le Groupe Franc Paris, dont le chef est André Parisot, Paris. Très mobile, ce G.F. nomadise autour d’Arinthod. A l’arrestation de Paris, le 9 avril 44, Roger Haller, Werner en prend la tête, désormais le G.F. est nommé Groupe Franc Werner. Il opère souvent alors avec la G.F. Pesce. On les retrouvera souvent sous l’appellation G.F. Werner-Pesce.

– le camp Rolland dirigé par Marcel Appriou, Roland, renforcé d’éléments issus du camp de triage de la ferme du Mont et du camp de Granges. Le camp Rolland s’installe non loin de Belleydoux.

LE CAMP DU “GROS TURC

De mars  à Juillet 1943: A Bellegarde, les mesures de réquisition pour le STO d’une quarantaine de jeune ne passent sans accroc. Marius Marinet (Libératon-Sud), Durand et Adhémar (les deux du mouvement Franc-Tireur) prennent les choses en main, aidés de nombreuses complicités dont celle de  Dubuisson, adjoint au maire de Vouvray, petite commune proche. Les réfractaires sont conduit dans la montagne. 

Ainsi se crée le camp du Gros Turc, dans la forêt du même nom, prés de la ferme de Chenet loué par R Dubuisson. Un paysan de Charix y avait remisé une quarantaine de moutons, l’eau et la viande sont ainsi fournies. En juin, la base du camp s’élargit. L’apport de la région lyonnaise est sensible, comme le retour de jeunes qui s’étaient réfugiés en Haute-Savoie. Ce camp connait de grosses difficultés, les hommes sont vêtus de loques, certains vont nus pieds.  Le manque de cadre est flagrant.

Juillet aout 1943: Romans a une entrevue avec les responsables de Bellegarde, il remet à Dubuisson une certaine somme pour parer au plus pressé. Des bavardages ont dévoilé ce camp à trop de personnes, Romans décide de le déplacer.

Pour accomplir cette mission, Jean Miguet, garagiste à Hauteville et membre de l’Armée Secrète, les conduit à la fin juillet sous un  violent orage à la Combe de la Manche où ils rencontrent Henri Adhémar (J3) et Robert Dubuisson qui les conduisent au Gros Turc où se trouvent les 43 réfractaires. Ils sont 43 loqueteux, ils restent peu de temps : un inspecteur de Bourg s’était infiltré dans le camp est a disparu mystérieusement.

Le 5 aout les GMR (Groupe Mobile de Réserve : ancêtre des CRS) investissent le ferme de le Manche proche. La menace est là, pas question de résister, les réfractaires ne sont pas armés. Le lieutenant Martin, réunit les hommes de Romans et fait par de sa décision : pas question qu’il y laisse des « plumes ». Il file en Suisse où il a de la famille et abandonne ses hommes.

Le camp erre dans la combe de la Manche, mais après une seconde incursion forces de l’ordre, Pierre Marcault prend les choses en main. Guidé par Din, communiste italien pourchassé par Mussolini,  il emmène le Camp en direction d’Hotonnes. Ils atteignent Morez le 10 aout.Pierre Marcault est nommé chef de camp, secondé par les sections de Charles Faivre, de Julien et Marius Roche, de Grelounaud. Tardy est chargé du ravitaillement.

L’ AVOCAT

En mars 1943 deux frères jumeaux de vingt ans, julien et Marius Roche, dessinateurs aux Ponts et chaussées, et Charles Faivre, employé à la préfecture de Bourg, décident d’entreprendre quelque chose. Ils ne sont pas touchés par le STO. Les Roche sont pupilles de la Nation. Faivre n’a pas été encore convoqué et peut se procurer des faux papiers. Il rencontre Paul Pioda qui leur déclare que rien de solide n’existe dans l’Ain, c’est pour cela qu’il les dirige vers la Haute-Savoie. Les Roche et Faivre se décide de suivre les conseils de Pioda. Auparavant ils pressentent un ami de fraîche date, Pierre Marcault, réfugié chez un minotier de Villereversure, Victor Froment.

Marcault « Marco » les convainc de rester dans l’Ain et ils s’en vont sac au dos, dans le bois de l’Avocat dominant Izenave, munis d’un revolver et d’un pécule de 3000 francs. Ils logent dans des abris de bucherons. Leur motivation est de se battre au contraire des autres réfugiés qui se cachent. Marcault assure la liaison.

Ils rencontrent bien vite dans ce même bois, Lucien Comtet et Hubert Mermet, requis au STO, de Villereversure, engagés comme bucherons dans un chantier forestier par Gaspard de l’entreprise Midol-Monnet de Jassans.

Julien Roche baptise ce camp « Bir-Hakeim »

Au mois de juin ils rejoignent tous la ferme des Gorges, emmené par Louis « Coco » Juhem fils d’un agriculteur de Corlier. Coco sera abattu par les allemands le 11 avril 1944 à Boyeux-Saint-Jérôme.

LA FERME DES GORGES 

Au dessus de Montgriffon, le camp des Gorges a été crée le 10 juin 1943 par un certain Henri Petit, capitaine de réserve qui deviendra bientôt le célèbre capitaine Romans.

Marcel Démia maraîcher à Ambérieu est rentré fortuitement en rapport à Saint Etienne avec Henri Petit, coupé des instances de la Résistance après l’arrestation de Jean Nocher.

Ils sont tous deux préoccupés par la nécessité d’aider les réfractaires.  Marcel Démia lui fait rencontrer Marius Chavant, agriculteur et adjoint au maire de Montgriffon. Il aidait les réfractaires en leur assurant gîte et couvert. Chavant met en relation H. Petit avec deux garagistes : Octave Tardy de Brénod et Jean Miguet d’Hauteville.

Henri Petit (Moulin) ouvre son premier camp le 10 juin à la ferme de Gorges sur recommandation de M.Chavant.

Les pionniers du camp de l’Avocat, conduit par Louis Juhem “Coco”  fils d’un agriculteur de Corlier, rejoignent La ferme des Gorges. (voir L’Avocat)

Témoignage de Marius Roche:

” Début juin 1943, Hubert Mermet nous signale qu’un capitaine aviateur cherche à regrouper les réfractaires réfugiés dans cette région. Louis Juhem (Coco), originaire de Corlier où toute sa famille est engagée dans la résistance naissante, confirme ce renseignement et nous conduit dans la nuit du 9 au 10 juin à la grange de Faysse où doit se tenir une réunion de l’Armée Secrète en formation. Il sera abattu par les Allemands le 11 avril 1944 à Boyeux Saint Jérôme.

Là se trouve une dizaine de jeunes réfractaires en provenance de Saint.

Rambert en Bugey, commandés par un jeune officier nommé Mauro-Martin qui ne fera pas carrière dans la résistance.

A la demande de cet officier qui réclame deux volontaires, Julien, Charles et moi donnons notre accord et nous sommes tous les trois conduits avec Hubert dans cette même nuit du 9 au 10 juin 1943 à la ferme des Gorges à Montgriffon.

Là nous rencontrons vers midi le capitaine Moulin qui a besoin de faux papiers. Julien lui établit une carte d’identité qui fait de Moulin le capitaine Romans, domicilié au 22 de la rue de Rozier à Ambérieu en Bugey, aujourd’hui rue de la République.

Les familles Marius Chavant et Marcel Démia d’Ambérieu en Bugey prennent en charge la subsistance de notre petit groupe. Nous organisons une garde permanente autour de cette ferme.”

Marius Chavant sera fusillé par la milice chez lui à Montgriffon le 9 février 1944.

Le capitaine Romans décide de créer la première école des cadres des Gorges dirigée par Pierre Marcault, instructeur en armes et explosifs. Ce sera le départ de la résistance armée dans les maquis naissants. Nous sommes le 10 juin 1943.Henri Petit troque son pseudonyme de Moulin pour celui de Romans.L’épopée du capitaine Romans peut commencer.

Il installe son P.C. à la ferme des Gorges, il est entouré du Lieutenant Mauro Martin, de « Coco » Juhem , des frères Roche, de Charles Faivre, de Pierre Marcault, d’Hubert Mermet, Marcel Grumault, de Pierre Bobenrieth « Bob » jeune alsacien  et de René Guillemot.

Ce camp se distingue des maquis refuge d’alors, par une volonté de se préparer à la guérilla. Les réfractaires disséminés sur le plateau sont dirigés sur le camp. Martin est nommé responsable  du camp.

Le ravitaillement est fourni par des familles d’agriculteurs : Turcs, Juhem, Chavant, et Monnier ; ainsi que deux hommes « d’en bas » Joannès Tarpin, hôtelier à Serrières et Marcel Démia.

Après la création d’un deuxième camp à la ferme de Terment, le camp de la ferme des Gorges  sera consacré à l’instruction et à la formation de cadres, sous la responsabilité de Pierre Marcault.

LA FERME DU MONT

En mars 43, une dizaine de réfractaires, soutenus par des résistants de Nantua et La Cluse, subsistent quelques semaines, à la ferme du Mont. Le manque de discipline, les jeunes descendent à Nantua courtiser les jeunes filles, le manque d’encadrement, le désœuvrement, entraînent la dispersion des jeunes.

Aux vacances scolaires, d’autres les remplacent, ce sont des jeunes qui ont suivi la filière F.U.J. (Forces Unies de la Jeunesse) Henri Guerchon, Bailly, chef régional des F.U.J., visite en compagnie de Thenon et Barange la ferme du Mont. Ils étudient la possibilité d’y créer un camp. Gérard Seuton est désigné pour créer une filière menant à Nantua, où après une rapide enquête, ils sont dirigés vers la ferme. Ils sont sept ou huit en juillet ; parmi eux des étudiants de Lyon envoyés par Gérard Seutton. Colette Lacroix, responsable FUJ de Nantua fait la quête dans le train pour leur procurer quelques subsistances.

Par la suite ce camp est pris en charge par les résistants de La Cluse, Jean Ritoux, le responsable du « Casino » veille.

LE CAMP DE NIVIGNE

En Juin 1943 des jeunes du village de Chavannes sont requis pour le STO. Un noyau de résistants locaux : le docteur Rosette, le garagiste M.Chambon, militant SFIO et de Perrier un communiste les dirigent vers le bois de Rosy dans la montagne de Nivigne.

Ces résistants de Chavannes sont en rapport avec les mouvements de Bourg. Ils s’organisent pour soustraire les jeunes au STO, sous l’impulsion de Jean Millet, fils du directeur de l’école. Elie Deschamp un de ses professeurs est aussi un responsable national du mouvement Franc-Tireur.

L’organisation prend forme sous l’impulsion de Jean Millet, secondés par les fils du Dr Rosette Marcel et Lucien, son beau-fils Jacques Meynal, Perrin, Maillet, Bouvet, Barbier, Reydelet. Quelques jeunes du village de Saint-Julien et de Montfleur les rejoignent. Ils vivent dans des huttes de branchages, proche d’un point d’eau.

En juillet ils sont une quinzaine. Des réfractaires de Bourg et de Lyon, ainsi qu’un « trop plein » du camp de Chougeat proche, sont aiguillés vers Nivigne. Le camp a pour chef Jacques Meynal.

Aux alentours des solidarités se manifestent, à Corveissiat de l’autre coté du plateau. Tribouillet, contre maître à la « Brasserie Régionale » a “branché” sur Chavannes son cousin Jean Curvat et Félix Maire, tourneurs sur bois. Ils assurent le ravitaillement.

Les affinités de chacun entraînent une certaine politisation du camp. Début septembre 1943, en compagnie de Didier Chambonnet le capitaine Romans se rend à Chavannes. Le Dr Rosette les emmène au camp de Nivigne. La décision est prise d’intégrer ce camp au dispositif départemental. La responsabilité du camp est confiée à Claude Perrin-Jassy qui habitait à coté, dans le château de Monfleur.

Perrin-Jassy « Mantin », officier issu de Saint-Cyr va s’efforcer de gagner la confiance des jeunes. La partie s’annonce ardue car d’une part subsistent des querelles de clocher entre Chavannes et Honfleur, et d’autre part la sensibilité royaliste de Mantin s’accorde mal avec les aspirations résolument de gauche des jeunes. Mantin pense que les antagonismes politiques peuvent être surmontés, il s’entend bien avec les communistes de Montfleur, mais considère le jeune Jean Millet comme trop fanatisé.

En septembre, à la suite d’une dénonciation, le camp évacue la forêt de Rosy, traverse le Suran pour s’établir prés de La Chanaz, hameau de Germagnat.Le 8 octobre 6 nouvelles recrues rejoignent Nivigne :

 – André Leduc « Dédé » et Michel Pesce « Durand », adjoint de Pioda, qu’il vient de faire évader de l’hôpital de Bourg,

 – Robert Venet et André Chiamberti, détenus politiques, que viennent de libérer Leduc et Pesce,

 – A.Pignier et Aimé Zurcher, prisonniers de guerre qui se sont échappés, qui se joignent à leurs camarades.

Les jeunes restent déçus, car ils ne reçoivent pas les armes qu’ils avaient espérées en contre partie de leur adhésion au dispositif départemental. Mantin désespère de pouvoir contrôler le camp.

 D’autre part Chavannes subit l’attraction de l’organisation FTP du Revermont. 

En novembre, Romans décide de transférer le camp sur le plateau d’Hotonnes. C’est la rupture : Jean Millet et une majorité refusent de s’incliner et  passent aux FTP.

Michel Pesce, André Leduc, Pelletier, Zurcher, Venet , Chamberti, Feltin, Durafour, Perret, Tampion, restent fidèle à Romans. Ils forment le Groupe Franc « Pesce » qui relève directement de l’autorité du chef du Groupement Nord, Noël Perrottot “Montréal”.  Ce groupe rejoint De Lassus à Pré Carré sur le plateau d’Hotonnes.

Témoignage du Dr Rosette: + D’ INFO

1940
Après les inscriptions séditieuses, avec Paul MILLET, Pierre FIGUET et quelques autres, M.R. commence à diffuser des tracts tapés à la machine et des photos de DE GAULLE ( en tenue de Colonel), qu’il se procurait dans un magasin sur le chemin du lycée, chez Paul PIODA, qui deviendra une grande figure de la Résistance dans l’Ain et succombera en déportation.
Jusqu’a la Libération, M.R. poursuivra une double activité résistante : à Chavannes-s-Suran les jeudi et dimanche ainsi que lors des vacances scolaires ; à Bourg, les jours de classe, à la fois au lycée et dans la ville.

1941
Sous l’impulsion de Paul PIODA, commence au lycée la diffusion des journaux : “Libération” et “Combat”. Fin novembre, à Chavannes, M.R. participe au transport de plusieurs tonnes d’armes entreposées par l’armée française en juin 1940. De la Chartreuse de Sélignat jusqu’à la ferme des “pies” appartenant a la famille LESCUYER, le charroi avec des boeufs durant plusieurs nuits.
À Chavannes, c’est Jean MILLET, étudiant à Lyon, qui forme le premier noyau actif de Résistance.

1942
Poursuite d’activités multiples à Chavannes et au lycée, notamment pour recruter de nouveaux résistants. Le 13 septembre, PÉTAIN vient à Bourg. Après la messe à Notre-Dame, il y a foule au Champ de mars pour l’acclamer. M.R. et quelques copains essayent de manifester mais ils doivent renoncer tant les bressans sont nombreux et chaleureux derrière PÉTAIN.
De novembre 1942 à juin 1943, M.R. prend part, au lycée Lalande, à la création du Mouvement FUJ. Diffusion de tracts et journaux : “Libération”, “Combat”,
“Franc-Tireur”. À l’initiative de leur professeur d’Éducation Physique, Marcel COCHET, avec sa classe, M.R. défile dans les rues de Bourg pour aller au stade en chantant : “Vous n’aurez pas l’Alsace et la lorraine”… à la barbe des soldats de la Wehrmacht.

1943
Le 18 janvier, premier parachutage d’armes est réceptionné au lieu-dit “vers Foix”, sur la commune de Chavannes. Les containers renferment des mitraillettes Sten, un poste émetteur, du plastique, des cigarettes et… du chocolat !
Après ce parachutage, M.R. participe, avec Jacques MEYNAL et Jean MILLET, à son premier sabotage : la mise à terre d’un pylône électrique sur la ligne CizeBolozon-Bourg. Nous étions devenus des “terroristes” pour les allemands.
Le 15 mars, à l’occasion du départ du premier convoi de jeunes pour le STO, M.R. participe à la manifestation organisée par Paul PIODA. À l’arrivée des “requis” pour le travail obligatoire en Allemagne, nous sommes environ 500 à manifester devant la gare et l’hôtel Terminus, siège de la Gestapo. Pourchassés par la Wehrmacht, nous nous regroupons au passage à niveau du “Mail”. Un certain nombre de jeunes s’évadent et après quelques abris clandestins, ce sera le maquis. A Chavannes-s-Suran, pas un jeune ne partira au STO.
Au printemps, M.R. aide à l’implantation du second maquis de l’Ain, sur le mont Nivigne, au dessus de Chavannes. Il faut construire la baraque et organiser le ravitaillement avec le concours des paysans et commerçants résistants.
Engagé dans ces diverses activités, M.R. quitte l’organisation des FUJ au lycée pour rejoindre l’ AS à Chavannes. En juin il passe avec succès les épreuves du 1er Bac et… en juillet et août il devient un des agents de liaison du Capitaine ROMANS dont le PC est situé à Port, au bord du lac de Nantua. À bicyclette, il rend visite à plusieurs reprises à Jean RITOUX à La Cluse ainsi qu’aux maquisards de Nivigne. Le 15 août, deuxième parachutage à Chavannes. Peu après, M.R. assiste au conflit des résistants de Chavannes avec le Capitaine ROMANS qui voulait leur imposer un chef inconnu dont la qualité de résistant restait à démontrer.
Dans le même temps, Eugène COTTON, responsable du “Front National”, dont les parents Aimé et Eugénie résidaient à Dhuys ( hameau de Chavannes ), propose aux maquisards de rejoindre le camp “Le vengeur” dirigé par Jean Martel. C’est ainsi que la masse des résistants de Chavannes et des environs, maquisards et sédentaires, ont rejoint les rangs du 1er Bataillon FTP de l’Ain commandé par le Capitaine GRILLON.

1944

Au début de l’année, depuis Chavannes, M.R., avec trois compagnons, vont à Bourg “récupérer”, dans un garage gardé, les deux voitures du préfet pour les besoins du maquis.
Le 3 mars “à Foix” et le 9 avril à “Arnans”, c’est la réception de deux nouveaux parachutages. Mais le 12 avril, après une première incursion le 12 mars, une unité de la Wehrmacht investit le village de Chavannes, brûle plusieurs maisons et arrête une quinzaine d’hommes. Grâce à son jeune âge, M.R. est relâché mais d’autres résistants sont déportés.
Le 5 juin ont lieu les épreuves de la seconde partie du Bac. Les miliciens, commandés par le sinistre DAGOSTINI, rassemblent les lycéens dans la cour d’honneur du lycée. Plusieurs d’entre eux, dénoncés par un milicien infiltré dans les rangs des FUJ, sont arrêtés, brutalisés et déportés. Tous reviendront des camps. M.R. qui ne figure pas sur la liste des FUJ, est relâché… et le débarquement ayant sonné, il file rejoindre le 1er Bataillon FTP à Bourcia.
Là, c’est une autre vie : sabotage de la voie ferrée Lyon-Strasbourg- l’Allemagne. Le 11 juillet embuscade organisée à Broissia, près de Montfleur. Avec le 5ème Compagnie, M.R. participe à l’attaque d’une colonne allemande qui vient opérer des représailles dans la vallée du Suran. Sévères pertes dans les rangs de la Wehrmacht et un blessé chez les maquisards.
Puis c’est la Libération. Le Bataillon s’installe à Coligny et peu après arrivent les troupes américaines.
Pour son activité dans la Résistance depuis 1940, M.R. reçoit en 1947 la médaille de la Résistance mais il dit que ses parents la méritaient avant lui et qu’il est injuste de ne pas les avoir honorés.

Le camp de cize

Les Résistants de Chavannes sont en relation avec Eugène Faury, boucher à Thoirette. Il connait bien la région, à travers ses tournées, il peut tâter le pouls de ses clients. Bien que connaissant Chougeat et Chavannes il tient à monter son propre camp. Il sait qu’il peut compter  sur quelques personnes à Cize-Bolzon.Il sait que des armes ont été entreposées dans une maison en construction, la villa Morin. Il pense pouvoir s’appuyer sur Madame Beaudu qui possède une villa à Chalour, sur sa sœur Madame Coignet et sur la famille Blétel, propriétaire d’une ferme exploitée par la famille Gauthier. Faury a appris par Pioda de Bourg que Charles Blétel milite au F.U.J.  (Force Unie de la Jeunesse). Un jour de juin il amène, à Chalour, deux réfractaires Charrière de Ceffia et Lemarquis de Marsonnas, tous deux fils d’agriculteurs. Il les cammouffle au- dessus de la falaise, qui domine la rivière d’Ain. Ils sont ravitaillés par leur famille, par l’intermédiaire de Faury, lors de sa tournée. Marcel Guerrier un ami de Loulou, rejoint le camp 11 aout 1943 ; il a pu s’échapper du train l’emmenant en Allemagne au titre du STO.

Début septembre le frère de Loulou, Charles vient à Chalour, il tient à lutter. Des lors, il va se consacrer entièrement à ce petit groupe, secondé par Marcel Guerrier ; Loulou assure la liaison.

Courant septembre des émissaires de Romans, Jeanjacquot et Montréal chef du Groupement SUD contactent Chalour, où ils sont reçus avec méfiance, c’est l’échec. Quelques jours plus tard, lors d’une nouvelle entrevue, toute suspicion est levée. Le camp de Cize  se place sous l’autorité de Romans.

Le chef du camp de Cize est Abel Louveau. Les hommes sont répartis en deux sections sous la responsabilité de Jo Bondue et Charles Blétel. “Jo” est sous officier de carrière, ancien chef de corps franc de de Lattre de Tassigny. Ils sont bien épaulés par Paul Sixdenier, Buffavent, Guillot, Bide, entre autres.

Un groupe d’une dizaine de réfractaires et volontaires de la région de Chatillon s/ Chalaronne (certains venant du camp de Catane) rejoignent le camp de Cize en septembre 1943. Ils sont précédés par Edouard Bourret « Brun » chef du secteur de l’A.S. des Dombes. Son activité débordante et son manque de prudence, le font remarquer. Dénoncé à la police, le sous lieutenant Bourret doit quitter son poste de chef de secteur et entrer en clandestinité. Romans le charge d’organiser un sous secteur de Maquis autour du camp de Cize. Il établit son P.C. à Chalour, et organise sont secteur et son équipe ainsi :

Secteur OUEST : Chef Edouard Bourret « Brun », Adjoint Charles Blétel « Charles », chargé des rapports avec la population et l’A.S.

Camp de Cize : Chef Abel Louveau « Abel », Adjoints : Marcel Bide « Marcel », et Marcel Guerrier « Le Gaulois ».

Agents de liaison : Louis Blétel « Loulou » et Paul Sixdenier « Paulo ».

Le soutien logistique :

– Corveissiat ; Chef Félix Maire, Adjoint Jean Curvat.

– Aromas : Chef Jean Buffavand, Adjoint Louis Delorme.

– Chavagna : Chef Auguste Guillot, Adjoint René Bernard.

– Chaléa : Victor Brun.

– Villeneuve-les-Charnoz : Louis Brun (fils de Victor).

– Cize : Maurice Lamothe pour le poste élèctrique, Léon Demoris pour le village et Mme Croisy pour la gare.

– Racouze : Ernest Salvit avec son fils Raymond et Marcel Bouvet.

Lors de la réorganisation des camps par Romans à la suite des opérations allemandes de février, le camp de Cize, trop lourd est scindé en deux :

– le camp Charles, animé par Charles Blétel, Charles, qui nomadise dans la région de Corveissiat et d’Arinthod.

– Le camp Jo, pour Jo Bondue, qui le dirige. Il s’installe dans la, même région entre Corveissiat et Arinthod.

Les deux camps opèrent souvent de concert. Le 23 novembre  1943, Abel et Brun sont victimes de tirs amis lors d’un contrôle à un barrage, tenu par leurs propres maquisards. Abel meurt sous le coup, Brun est indemne. Une tombe est construite à coté du camp où Abel est inhumé. Bide très affecté par la mort de son compagnon ne peut assurer sa tâche.

Montréal le remplace en janvier par « Jo » Bondue.

Les baraquements ont remplacé les cabanes de branchages.

Ce camp est à l’origine du coup de main sur l’usine du Creusot le 16 décembre 1943. (voir « sabotages »)

Charles Blétel est fusillé par les allemands le 14 juillet 1944 à Echalon.

Edouard Croisy lui succède. Le camp reste en place à Cize jusqu’à la fin de l’année 1943. Il est alors divisé en 2 nouveaux camps : le camp Charles (Blétel) et le camp Jo (Bondue).

SIEGES

Au-dessus d’Oyonnax, à Sièges, un jeune requis STO André Joyard et un ancien caporal d’active Pelletier, tous deux d’Oyonnax, ont construit une cabane en bois avec la complicité du maire. Ce sera l’amorce d’un petit groupe composé d’oyonnaxiens, lyonnais et bressans.

André Joyard, ouvrier d’Oyonnax se réfugie dans une cabane au-dessus de la ville. En mars 1943 Joyard avait participé, par solidarité (car non encore convoqué), à  Oyonnax à une manifestation où des jeunes requis avaient brûlé leurs papiers et leur convocation.

Il rejoint la ferme du Revers. Pas séduit du tout par l’esprit qui régnait dans ce camp, il revient à Oyonnax, où il se terre dans un abri au dessus de la ville.

André Vareyon, “Det” militant de cette ville le contacte et l’adresse au maire de Sièges, M. Juillard. Il rencontre là, un autre oyonnaxien, Pelletier, caporal d’active.

Après été avoir hébergés chez le maire quelques jours, les deux hommes bâtissent une cabane de bois. Des planches ont été fournies par un scieur de Viry.

Ils sont rejoints par Bésillon, Paul Veylon d’Oyonnax, Elie Marcoux de Lyon, Arbaretaz de Saint-Claude, un bressan Jules et quelques autres. Une filière « filtrée » est organisée par des résistants d’Oyonnax. Ils se ravitaillent au prés des paysans et glanent. Ils tuent de temps en temps une vache, qu’ils conservent salée dans un ruisseau. Ils attendent  un encadrement, ou de rejoindre un autre camp.

A l’été, ils rejoignent le camp de Chougeat.

FERME DU FLOGET

Une exception parmi ces camps de réfractaire : des militaires.

Un jeune officier d’active, évadé d’Allemagne De Lassus de Saint-Génies, réunit ses hommes lorsque les Allemands désarment des troupes d’armistice.

Ce lieutenant veut continuer à lutter et invite ceux qui veulent à le suivre, la plupart accepte. Ils se camouflent dans la forêt prés de Chambéry, après avoir enterré leurs armes.

En  décembre 1942, De Lassus, jeune marié, récupère ses hommes et les armes et les emmène dans l’Ain. Encadrés par des bucherons de métier, ils exploitent une coupe de bois, prés du col de Richemont. Ils sont hébergés dans une ferme désaffectée, la ferme de Floget. Apprenant que cette entreprise travaille pour les allemands, il sabote le câble téléphérique qui descend les grumes des coupes. L’équipe de De Lassus, poursuit ses activités en attendant mieux.

De Lassus s’installe à Hotonnes, en avril 1943. (Voir Le camp de Pré-Carré ). 

LE CAMP DE CATANE

Une quinzaine de réfractaires, réfractaires au S.T.O. s’installent dans des huttes dans le bois d’Illiat (à corriger sur la carte de Trégouet). Ce camp est fondé par Jean Decomble, Claudius Charvet et Aymable Chaynes. Ses fondateurs confient la responsabilité du camp à deux anciens, Prosper Mignot, secondé par Paul Pauget tous deux bressans.

Ils sont ravitaillés par Claudius Charvet de Saint-Julien et le père Givord de Vonnas. Ils logent sont des huttes de branchages. Pour tout arme les réfractaires ne disposent que d’un vieux révolver et d’un fusil de chasse. La consigne est de ne pas bouger. Ce camp est crée le 10 juillet 1943, jour anniversaire du débarquement allié en Sicile à Catane. Ce camp est baptisé Camp de Catane en cet honneur.

Le 1er août 1943, se déroule une prise d’arme en présence de Romans.

Devant les incursions répétées des GMR, décision est prise d’évacuer le Camp de Catane début septembre. Les hommes sont pris en charge momentanément par les familles, Léon Rey de St Julien, Léon Juillard, Claudius Charvet. Les autres chatillonnais pour le plupart, sont logés par les résistants de Saint-Triviers sur Moignans.

A la mi septembre, un tiers d’entre eux est regroupé dans la forêt de Béost, prés de Vonnas. Le 20 septembre 43, ils sont emmenés à Chougeat par Emile Carrier de Brénod et de Maurice Duclos qui ramenaient blé et farine.

Après quelques jours restés à Chougeat, ils évacuent et rejoignent un camp qui se crée au-dessus de Granges:le camp de Granges.

Le camp de Catane dans ses « Gros Bois » retrouve une grande activité, en mai 44. La compagnie Lorraine commandée par Boghossian, la compagnie Naucourt commandée par Pierre Chassé “Ludo” le réoccupe le 1er mai 44.

Le 30 avril 1944, 2 jours plus tôt le P.C. du capitaine romans est attaqué, à la ferme de Mons, alors que Jaboulet de l’Etat major régional est présent.  500 GMR du Groupe Franc Paul.  Ils sont une trentaine de maquisards, commandés par le lieutenant Maurice Colin “Clin”, pour repousser leur assaut. L’A.S. locale et celle de Saint-Trivier-sur-Moignans, commandée par Claude Perraud font diversion. 

Les GMR, se replient penauds, ils n’ont pas fait de prisonnier et ont eu deux tués et un blessé grave. (voire itinéraire du P.C.)

FERME DU REVERS 

Prés de Sonthonax-la-Montagne et dominant Thoirette et la vallée de l’Ain à la limite de l’Ain et du Jura, la ferme du Revers regroupe une trentaine de jeunes qui avaient manifesté contre le départ au STO, à Oyonnax début mars 1943. Ils rejoignent ce camp crée par Jean-Pierre Guyot, Jean Guerrin, le 10 mars. Les effectifs grossissent, des réfractaires  arrivent du Jura pour atteindre le nombre de 70.

Son existence est très vite éventée. Demay,le sous Préfet de Nantua veut réduire ce nid de dissidents. Le commandant de gendarmerie de Bourg est chargé de mener l’assaut. Le 26 mars, 100 Gardes Mobiles de Réserve, (G.M.R.), attaquent le camp. Prévenu par la gendarmerie d’Izernore, le camp éclate, mais les G.M.R  arrêtent sept hommes, alors que les autres se dispersent. Jean Pierre Guyot, Jean Guérin et Jean Roy, jurassiens sont arrêtés et emmenés avec leurs 5 compagnons d’infortune au Fort du Paillet à Dardilly. Ils sont expédiés en Allemagne avec un contrat de travail. Ils s’évadent du train dans les environs de Bourg. Commence alors pour Jean Guérin et ses compagnons la fabuleuse et tragique aventure du Groupe Franc Guérin à travers le Jura, pour s’achever en ce qui concerne Jean Guérin dans les bois de Pannessières, où l’on découvre son corps le 9 juin 1944. (Voir Groupes Francs)

Dans le Jura

Les querelles d’Etat-major se traduisent par le développement de maquis FTP, de maquis SOE, de maquis A.S., selon la terminologie propre au Jura. Pratiquement seuls les maquis A.S. puis FFI sont cachés dans des chalets ou autres abris dans les montagnes. Les autres sont plutôt des groupes de sédentaires locaux, ils vont nomadiser après le 6 juin.

Cette division n’apparaît pas pas à la base, des groupes FTP et SOE s’épaulent bien souvent. L’homme de base ne sachant pas toujours à quelle obédience il appartient. L’important c’est de combattre!

 MAQUIS FONTAINEBRUX  FTP

André Guipet « Francis » est militant communiste et agriculteur à Mouthier en Bresse. Il diffuse l’Humanité clandestine et réussit une série de sabotage sur la ligne ferroviaire Dole-Chalon. Il se réfugie à Cluny le 19 mai 1943, jour où les gendarmes viennent l’arrêter. Il est dirigé vers un maquis. Là-bas des amitiés se nouent et huit maquisards reviennent en juillet 1943 et envisagent de  créer un maquis localement.

Ce groupe Francis est constitué de : deux militants communistes, André Guipet et Jean Barbier, deux ouvriers lyonnais, membres des MUR, d’autres réfractaires.

Le groupe Francis, s’installe dans la forêt à proximité de Fontainebrux. Francis en connait les moindres sentiers. C’est Paul Buatois, agriculteur à Frangy qui lui indique l’endroit, prés d’une ferme abandonnée qui possède un point d’eau.  La complicité alentour dont Francis bénéficie est une des raisons de l’implantation du camp.

La ferme du père Broult, proche  sert  de point de ralliement, de base de ravitaillement,  de centre de soins : visite du Dr Perrodin de Bletterans, opération par le Dr Jean Michel, sans anesthésie, du blessé par balle Louis Bertin de centre de « renseignements » : écoute de la BBC, alertes..

Les sabotages reprennent dès le mois d’août 1943. (13 opérations entre août et janvier 1944, dont le fameux train de permissionnaires allemands le 22 septembre. Voir action de la Résistance-Sabotages-Fer

Le Maquis FTP Francis en juillet 1943 est le premier maquis combattant du Jura, c’est un maquis combattant. Il prend le nom de Camp GAMBETTA en février 1944. Il forme en juillet 44 le bataillon PIERRE SEMARD, lorsqu’un autre maquis, dirigé par Jean Gautheron vient s’installer prés d’eux, à Bletterans, le 20 juillet 1944. (voir Maquis Liberté)  

MAQUIS DE LA SERRE  FTP

Un camp se forme en novembre 1943 dans le massif de la Serre prés de Dole. Il est crée par des résistants « grillés » comme Camille Cérignat et Bob Ponsard, mais aussi des réfractaires comme Bernard Verrier. Des prisonniers de guerre russes évadés les rejoignent en janvier 1944.

Ce maquis FTP de La Serre est un maquis refuge pour les hommes pourchassés, mais pour d’autres, un maquis combattant, de ceux qui sabotent pylônes et voies ferrées.

Ce maquis est rattaché à Maurice Pagnon de Dole.

Attaqué par les GMR, début mars 1944, le camp éclate et se regroupe conformément au plan prévu par Maurice Pagnon, à Lavernay. Il est pris en charge par Albert Pelot, chef du groupe Pasteur.

MAQUIS CESAR  FTP

A Poligny le maquis César s’étoffe grâce au parachutage reçu le 5 avril 1944 à Crançot. Son effectif atteint plusieurs dizaines d’hommes. Son existence n’est pas affectée par la répression qui atteint les sédentaires d’Arbois et de Poligny en mai, avec qui le maquis n’a aucun contact.

MAQUIS DE BACAILLAT

Prés de Beaufort, à Bacaillat prés de la ferme  de la famille Berthet, se constitue un maquis début mars 1944. Il regroupe des alsaciens réfugiés dans la région que la milice pourchasse, et des gens des alentours, comme Raymond Pageault. Ce maquis hébergera bientôt le P.C. départemental des FFI qui se reconstitue autour du commandant Vandelle, Louis, qui succède au commandant Foucaud après son exécution et la déportation de sa femme.

MAQUIS LIBERTE FTP

Quelques jours après le débarquement, Jean Gautheron, Nino, fonde avec René Martin, Frédo, et Robert Michaud, le maquis Liberté. Jean Gautheron exerce un pouvoir par le caractère intrépide de ses actions. Il est cheminot à Dole et participe aux passages des clandestins par la chaîne des cheminots, il organise des sabotages au dépôt. Il structure les F.T.P. à Lons. Interné au fort du Hâ à Bordeaux, il s’évade à Château-Thierry du train l’emmenant en Déportation le 3 février 1944. Militant communiste fanatique, il paye de sa personne. Le 6 juin 1944, il lance, au dépôt de Lons, sa 3ème  machine sur la plaque tournante (les 2 premières le furent sur la plaque tournante au dépôt de Dole le 8 et le 11 février 1943), alors que d’autres cheminots font sauter les machines. Sans s’être concertés les F.T.P. de Nino se retrouvent avec le groupe de René Martin Frédo appartenant au S.O.E.. Tout ce monde va aux Rippes-de- Blyes où est fondé le Maquis Liberté.

Jean Gautheron est blessé au cours d’une tentative le 1er juillet 44,  visant la destruction d’une grue de 50 tonnes où le « train blindé allemand » est intervenu. Opéré sur une table de cuisine sans anesthésie à Nantay, il est évacué à l’hôpital de Nantua, qu’il quitte pour créer un nouveau maquis à Fontainebrux le 20 juillet 1944. Il est à nouveau blessé à Chamblay le 4 septembre 1944.

LA FERME DES ETERPETS

Il semble que 2 groupes ce soient crées aux Eterpets 

Une différence s’établit entre le travail d’historien de François Marcot et le témoignage recueilli par Rancy dans « Maquis Haut-Jura ». Un même lieu pour apparemment deux groupes.

Dans le massif du Haut-Jura, à coté du groupe Margaine se crée, le15 avril 1943 prés de Lamoura un autre camp qui s’installe à la ferme des Eterpets, puis à la Magnine (voir les 100 000 gouttières Maquis – les groupes Francs).

LE MAQUIS JURASSIEN 

A sa base on trouve Pierre Poncet, jeune militant communiste, affilié au SOE et Jean-Paul Guyot, Jean  Guérin rescapé du camp de la ferme du Revers au-dessus de Thoirette, rive gauche. Jean Guérin est le chef du Groupe Franc Jurassien (voir Ferme du Revers)

Ce groupe est en rapport avec le SOE, par l’intermédiaire de  Jean-Pierre  (captain J. R. Starr du réseau STROKBROKER) et de Pierre Larceneux.

Ce groupe reçoit le ravitaillement de la famille Grosfilley. Jean Grosfilley travaille avec le SOE et avec l’AS. Sans discrimination, la famille Groffilley assure le ravitaillement des camps, qu’ils soient contrôlés par le SOE, l’AS ou mêmes autonomes.

Dénoncée, la famille Grofilley voit leur maison de fromage en gros incendiée par les allemands le 23 décembre 1943. (Voir Groupe Franc Jurassien) 

A Saint-Claude, le 14 mars 44,  des échauffourées aux Bains-Douche, lors d’une réunion portant création de la Milice, sont suivies d’arrestations.  Une manifestation a lieu le lendemain pour libérer les camarades arrêtés la veille  et incarcérés à Nantua  (cliquer sur la ville de Nantua, puis 1944). Celle-ci est contrée avec ardeur par des G.M.R. venus de Bourg.

Pour les jeunes menacés du S.T.O. et repérés, une seule solution : prendre le Maquis. Trois camarades de classe : Amadis, Fournier, Rodin, décident de rejoindre les hauts plateaux. Après une nuit de marche, ils s’arrêtent à la Chaux-Berthod chez Georges Salin, cousin de Rodin. Georges Salin les conduit au lieu dit les Eterpets où ils s’installent dans cette masure.

Le 10 avril 44, ils sont rejoints par Geauds, Luc Pile, et Max, qu’ils connaissent. Peu en sécurité dans cette ferme, ils décident de pénétrer dans les bois quelques centaines de mètres au-dessus, et de construire un abri sur les ruines d’une ferme, La Magnine qui domine la Combe de Tressus qui va de St-Claude à Haut-Crêt par Chaumont et la Main-Morte, et d’autre part, la combe des Eterpets et de la combe de Chaux de Berthod qui va de Septmoncel au début de la Combe Sabine en passant à l’ouest de Lamoura à environ une demie heure de marche.

Elle est aménagée avec des matériaux de récupération fournis par Georges Salin. Cette cabane est opérationnelle début mai, elle est nommée « les 100 000 gouttières », le toit laissant filtrer l’eau de pluie.

Le 6 mai, les 6 hommes reçoivent la visite de 3 gendarmes et leur commandant, de la brigade de Septmoncel. Ils sont venus les arrêter, quelque coups de feu des réfractaires leur permettent de s’enfuir et se fondre dans la forêt. Ils retournent ensuite aux « 100 000 gouttières ».

Une installation de l’électricité est tentée, grâce à des coups de main sur la ligne  téléphonique aux Cressonières le 15 juin et sur la ligne Tancua-La Mouille. Les épissures sont enduites de goudron mais le temps humide les fait renoncer.

Le 21 juin 43, le groupe rejoint par Dumidi et Charly, va s’intégrer au camp Margaine en place à la ferme du Mont-Fier fin juillet 43.                        

MAQUIS D ARINTHOD 

A Arinthod, un groupe de réfractaires se forme en mars 1943 autour de Bouquerod et Froment. Ce « maquis » se dit Maquis pacifiste, refuse de se battre et donc de s’armer. Harry Ree, « César », chef du réseau SOE « STOCKBROKER » enrage, alors que Pierre Larceneux admet cette option choisie. 

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CAMPS DE MONTROND

Deux circonstances ont favorisé la création des camps de Montrond. La dissolution de l’armée d’armistice le 27 novembre 1942 permet à certains sous officiers et officiers de rejoindre  la Résistance.

Le commandant Foucaud prend la tête de l’A.S. en mai 1943, son ami le capitaine Le Henri est nommé adjoint de M. Lachaussée, conservateur des Eaux et Forets pour le Jura.

Le commandant Foucaud  Quasimodo, entrevoit bien l’intérêt de ce poste, alors que le problème soulevé par l’arrivée d’un nombre croissant de réfractaires, devient un vrai casse-tête. Le Henri propose à M.Chausson de cacher les réfractaires dans les chantiers de forestage, munis de faux papiers et engagés comme des bûcherons payés à la coupe. La seule condition émise par le conservateur : pas d’arme au chantier.

Un immense camp refuge se crée. Le P.C. s’installe dans la maison Forestière du village. Le camp s’établit en septembre 1943 dans des baraquements montés par les jeunes. Ils sont encadrés par d’anciens sous officiers, eux-mêmes employés par le Eaux et Forêts.

Le chantier profite de la complaisance du maire qui leur procure faux papiers, et fausses cartes d’alimentation, et du secrétaire de mairie qui « assure » la sécurité.

Un complément de ravitaillement est soit acheté, ou encore fourni par des groupes francs, comme celui du Maquis d’Alieze, spécialisé dans cette activité.

Après l’attaque du camp de Lamoura (Margaine) du 18 décembre 1943, des maquisards du Haut-Jura descendent à Montrond avec leurs armes et leur expérience personnelle, comme Paul Sorgues qui devient chef de groupe et Henri Scherer qui prend le commandement du maquis-chantier.

Une instruction militaire débute secrètement. Ils sont 86 fin février 1944, lorsque décision est prise de scinder le groupe en deux. Quasimodo sait que ces refuges sont connus des allemands.

La moitié va s’installer Mont-sous-Vaudrey dans des baraquements ans le  bois de Tricornaux avec pour chef Henri Scherer, le reste demeure à Montrond sous les ordres de Paul Sorgues.

Le lendemain, le 27 février des troupes composés de 150 allemands, et 7 miliciens arrivent à Montrond, incendient la maison forestière, abandonnée la veille. Les jeunes alertés ont pu fuir. Bien renseignés, les troupes vont à Mont-sous-Vaudrey, surprennent les réfractaires en plein repas. 32 maquisards sont enfermés à la caserne Bouffez à Lons, puis déportés en Allemagne. 10 ne rentreront pas.

Un bon nombre de rescapés de Montrond trouve refuge à la ferme de Garde-Chemin au bord de l’Ain, prés du  Pont-de-la-Pile. Onze des treize maquisards sont surpris, torturés puis fusillés par une horde de 50 allemands guidés par des miliciens.

Leurs obsèques sont célébrées à Meussia, en présence d’une foule considérable, venue de tout le plateau. Le capitaine Le Henri est présent, mais discret.

CAMP DE VADANS 

Prés de Vadans, un maquis refuge s’installe début mars 1943, il est commandé par Robert Paris.

CAMP DE LA VIEILLE LOYE FTP 

La communauté communiste de Dole est fortement active dans la Résistance. Autour  de la personnalité de Gaston Outray, de Belmont. Elle s’implique dans la propagande, puis dans l’aide aux réfractaires au STO. En contact avec les FTP de la zone sud, ceux-ci lui envoie divers militants. Parmi eux, Eugène Gamier « Lucien », communiste originaire de Bourgoin-Jalieu crée un camp à la Vieille Loye qui accueille des personnes « grillées » et des réfractaires. Les groupes de résistants dolois vont  adhérer aux FTP. 

CAMP DE CHEVREAU 39  

A Chevreaux, un petit groupe se forme, lié aux frères Clerc, résistants de Saint-Amour.

LE CAMP MARGAINE Ht-Jura

Lucien Margaine est de Lyon, où il milite au mouvement Combat. A 24 ans il est recherché par la police et doit s’enfuir le 1er novembre 1942. Il se réfugie avec son camarade Pierre Albate de 26 ans, et 5 résistants de la région lyonnaise traqués par la Gestapo, exfiltrés par leur A.S., prés de Dole dans un chalet appartenant au diocèse de la ville d’Autun : au lieu dit Le Mont Fier.

Ils se livrent à des activités de « passeurs » entre les deux zones ou avec la Suisse.

Le ravitaillement du Camp Margaine est assuré par les cultivateurs des alentours, le boulanger de Lamoura, Charles Gruet-Masson (secondé par son frère Georges), le fromager en gros Jean Grosfilley (et sa famille) de Saint Claude ainsi, bien sûr, que par « la Fraternelle » de Saint Claude. Le curé des Rousses, Barthelet, le facteur Pierre Guillaume, Claudius Chevassus des Jacobey, … sont également de solides soutiens.

Ils se livrent à des activités de « passeurs » entre les deux zones ou avec la Suisse.

En place à la ferme du Mont-Fier, le groupe s’étoffe, mais chacun est inspecté avant d’être intégré. Ils sont neuf le jour du 14 juillet 1943. Le groupe est contrôlé par l’A.S. de Saint-Claude.

Le groupe s’étoffe rapidement, surtout après les événements survenus à Saint Claude (13 mars 1943: manifestation des femmes contre le S.T.O. 14 mars, manifestation musclée contre la Milice). La répression qui s’en suit pousse de nombreux jeunes menacés à gagner le maquis, et à rejoindre la Résistance, dans le Jura ou en Savoie.

Le Camp Margaine doit s’organiser. Trois sections sont mises sur pied : la section Pierrot (Pierre Albalate), section de commandement cantonnée au « Mont Fier », les sections Harry et Henriot installées aux Tuffes. Tous sont dans des chalets à l’abri des forêts de résineux du Haut Jura.

La croissance des effectifs oblige à se procurer du ravitaillement à l’extérieur de la région. Des produits du Bas-Jura et du Revermont, (farine, pommes de terre, …), fournis par des  cultivateurs sympathisants, sont transportés bénévolement par les camions de l’entreprise Lacroix de Lons le Saunier. Un camion (gazogène), « réquisitionné » dans la région lyonnaise permet au groupe de mener un coup de main fructueux en gare de la préfecture (crème de gruyère), et de constituer un stock de viande de porc salé dans un chalet. Deux magasins de chantiers de jeunesse, à Bourg et à Crotenay, sont visités et les tenues vestimentaires confisquées permettront au groupe d’affronter les frimas du Haut-Jura.

Mais l’armement fait cruellement défaut à ce groupe relevant de l’A.S. départementale. La visite positive du camp par son responsable (le commandant Foucaud) accompagné d’un agent anglais permet une première attribution d’armes. Le maquis devient enfin efficient et multiplie ses opérations contre l’ennemi.

Le matin du 26 octobre 1943 une compagnie allemande s’arrête à Prémanon. Le maquis est sauvé par l’initiative du jeune fils du facteur, qui court le prévenir. Une embuscade tendue par Margaine blesse un motocycliste et détruit un camion allemand. En représailles, 12 civils seront arrêtés à Lamoura et purgeront plus de 2 mois d’internement à Besançon. Les hommes de Margaine se replient momentanément dans  les Forêts-Monts.

 Le 17 décembre 1943 à 20 Heures, les allemands attaquent à nouveau le camp Margaine, composé de cinq groupes : le Mont-Fier, La Tuffe, les Jacobeys, Prémanon et Lamoura, rassemblant 80 hommes très mal armés.

 Témoignage de François SCHNEIDER,  Résistant d’origine alsacienne, placé par l’A.S. du Jura comme interprète de la Gestapo à Lons le Saunier. Réquisitionné par le chef de la Gestapo, il a été témoin des déclarations. « Récit de la journée tragique du 18décembre 1943 de Lamoura ».

 “A l’origine, la trahison d’un ancien « maquisard » originaire de Normandie, Clavière, qui, spontanément, dénonce le groupe, l’accompagne dans son repérage et l’exécution de trois victimes. Sur les indications de Clavière, la Gestapo appuyée par des troupes de montagne allemandes, (au total environ 600 hommes), arrive à Lamoura qui est encerclé le 18 décembre 1943. Le boulanger, Charles Gruet-Masson, dénoncé par le traître, doit, sous la contrainte et la violence, diriger les troupes vers les installations des maquisards. Il paiera de sa vie (avec son frère Georges et un jeune lyonnais raflé à Lamoura, Albert Massièra), d’avoir volontairement égaré les Allemands, permettant aux maquisards de lever le camp. Le pillage du chalet (dans lequel les résistants entreposaient leurs vivres) par les soudards leur fait perdre un temps précieux, temps utilisé par les maquisards pour se replier dans la « Forêt du Massacre ». Quand les Allemands entreprennent, vers 8 heures du matin, un combat très inégal entre 600 hommes puissamment armés et quelque 80 maquisards insuffisamment armés, il est trop tard pour décimer des Résistants dont la plupart pourront gagner la Suisse où, arrêtés par les douaniers suisses, ils seront incarcérés, mais sauvés.

 Cependant, au cours du combat, protégeant leur repli, deux maquisards trouveront la mort : Louis Brunel et Simon Monnet. Une troisième victime, Lèon Grenard, un vieillard qui, malencontreusement, se trouvait sur le passage de la troupe allemande, fut fusillé sur le champ. Le forfait de Clavière ne s’arrêta pas là. Il dénonça Claudius Chevassus ainsi que Jean Grosfilley. Le premier mourut en déportation, le second, dont la maison fut incendiée le 23 décembre, fut également déporté, et, s’il rentra des camps, les séquelles de sa déportation l’emportèrent rapidement.

 Quant au traître Claviere, jugé à la libération, il reconnut sans hésitation sa forfaiture. Il fut condamné à mort, puis libéré, par recours en grâce, après 5 ans d’internement à la centrale de Clairvaux.”

 C’est la fin du Camp Margaine. 4 maquisards et deux civils tués. La plupart des hommes passent en Suisse où ils seront arrêtés et emprisonnés. Ceux restés en France intègrent des camps de l’Ecole des Cadres du Service Péricles.

 Lucien Margaine parvient à s’échapper, il est nommé par Chambonnet, Didier, chef des Corps Francs de R1. Il est arrêté le 2 mai 1944 et déporté à Dachau.

Service et camp Péricles Ht-Jura

Le camp du Service Péricles se situe dans un triangle Lamoura, Haut-Crêts, Longchaumois et comprend cinq chalets.

Robert Soulage veut, au de-là d’une instruction militaire, inculquer  une conscience révolutionnaire, aux élèves maquisards. Il veut que ce mouvement, né en France se propage dans le monde. Seuls obstacles (mais lesquels !) : l’ « Impérialisme anglo-saxon », et les deux forces de « Satanocraties » que sont le nazisme et le communisme.

Malgré la qualité des débats, les jeunes paysans, ouvriers se désintéressent de ce discours. Ils sont là pour apprendre à combattre.

 Le camp est constitué de 5 centres:

 –         La Bamboche : Centre d’accueil situé tout près des Hauts-Crêts,

 –         Le Replat : centre de triage géré par Cyrus,

 –         L’Impérial : centre d’instruction  des jeunes, sous la responsabilité de Pontcarral, situé à 30 minutes du Replat,

 –         Ripaille : PC de Robert et d’Hugues. Hugues est chargé de l’entrainement des sections d’éclaireurs-skieurs.

 –         La Nouba : situé en direction de Longchaumois.

 Après le coup de main sur le Camp des Chantiers de Jeunesse de la Chaux de Crotenay,  Soulage Robert décide de rechercher des chalets plus adaptés à l’hiver.

 Le camp déménage le 10 octobre 1943 sur un plateau dominant le Tacon dans un périmètre entre : le Tacon à l’Ouest, les Moussières au Nord-Est, la Pesse au Sud et les Bouchoux au Sud-Ouest. Ce nouvel emplacement de l’école est désormais appelé Tahure. 

 Tahure est composé du PC et 5 chalets :

 –         le PC est situé Sous la Joux, dans une combe prés de la ferme du Pré-Granveau,

 –         le chalet Guynemer, situé aux Fournets, dans uns clairière à un carrefour de sentiers des Moussières aux Bouchoux  et des Moussières à la vallée du Tacon,

 –         Le chalet de l’Intendance est situé tout prés du chalet Guynemer,

 –         Le  chalet du (CEF) Centre d’Etude et de Formation, est situé sur La Roche, sur le sentier allant des Fournets à Coyrière.

–         Le chalet Pontcarral, puis des « Trois Canards », domaine de Cyrus, situé dans une combe voisine.

–         Le chalet du Centre d’Accueil (CA), est situe  En Assis, au débouché d’un sentier montant de Coyrière au plateau.

 Robert Soulage veut, au de-là d’une instruction militaire, inculquer  une conscience révolutionnaire, aux élèves maquisards. Il veut que ce mouvement, né en France se propage dans le monde. Seuls obstacles (mais lesquels !) : l’ « Impérialisme anglo-saxon », et les deux forces de « Satanocraties » que sont le nazisme et le communisme.

 Malgré la qualité des débats, les jeunes paysans, ouvriers se désintéressent de ce discours. Ils sont là pour apprendre à combattre.

 Début décembre  Robert, le PC et le CEF quittent Tahure pour rejoindre Paris et Lyon. Le commandement de l’Ecole des Cadres est assuré par Hugues qui est cantonné à Bidon V sur le Frene au-dessus de Septmoncel. Le chalet des Trois Canards s’est disloqué en différents camps du maquis : le camp Pauly, le camp Cyrus, le camp Pelvoux, tous repliés sur le versant Ouest de la Bienne. Tahure est alors commandé par Martin, avec Dunord comme adjoint.

Le 18 décembre lors de l’attaque du camp Margaine par les allemands, Tahure est évacué et se replie sur les Tapettes, au Sud de la Bienne.

 Les formations cesseront en janvier. Il y a peu de volontaires pour aller encadrer les nouveaux maquis qui se forment, les jeunes sont contents de leur situation et veulent rester ensemble pour combattre ensemble.

 F. Bénézi (Annibal) et Pierre Chassé (Ludo), issus de l’Ecole des cadres du service PERICLES de Lamoura, intègrent le camp des Maquis de l’Ain de Granges, dirigé par Georges Béna (Michel), et prennent chacun la responsabilité d’un groupe.

 Les camps du maquis du Haut-Jura restent sous le responsabilité du Service Péricles, des MUR de  Lyon. Jean Duhail (Vallin), officier à Saint-Cyr prend en janvier 1944 le commandement de ce qui constitue désormais le Maquis du Haut-jura.

 Après la mort (voir répressions) de Vallin, début avril 44, les Maquis du Haut-Jura sont versés dans les Maquis de l’Ain de Romans.

Maurice Guêpe, Chevassus son second assure le commandement sous les ordres de Noël Perrottot, chef du Groupement Nord des Maquis de l’Ain.

Le Camp Pelvoux Ht-Jura

 Le mercredi 20 septembre 1943, le groupe de la Magnine (voir ferme des Eterpets : « les 100 000 Gouttières ») arrive et s’installe à Bled, ferme située entre la Combe du Lac et la Chaux Berthod, dans le bois de Trésberruy. 

Ce groupe est composé de 10 hommes: Fournier, Amadis, Rodin, Charly, Jeauds, Lux, Dax, Nick, Dumidi, Charly et Bob, St-Cyrien venus quelques jours plus tôt. Ils rejoignent 10 autres hommes: Bled, Pelvoux, Marsouin (autre de St Cyr), Cambrone, Daguerre, William, Bury, Lafayette, Kid, Spark et Théo.

 Fin octobre 43, une ligne téléphonique est installée, reliant Bled au P.C. Hugues, à Thoramys, de l’autre coté de la Combe du Lac. L’instruction se poursuit, il est fait provision de bois.

 Le 3 novembre 43, un coup de main sur le camp de chantiers de jeunesse de Versoix, procure blousons et pantalons bientôt teints en noir par Delaborde et des chaussures. Des plastrons de peau de mouton tiendront les maquillards au chaud.

 Un autre coup de main à Haut-Crêt, permet de récupérer des skis. Ainsi ce forme une S.E.S., section d’Eclaireurs Skieurs, entraînée par Daguerre.

 L’intervention des Allemands sur le camp Merghen fin octobre semble le prélude à une attaque plus sévère.

 Robert vient visiter le camp et la décision est prise de lever le camp et à ski le groupe Pelvoux se dirige vers le Crêt de Chalam. Après une nuit passée aux Fournets, le groupe atteint le chalet Malatrait, au pied du Crêt du Merle, tout à coté du Crêt de Chalam.

 Le 18 décembre le camp rejoint le chalet des Adrets, où il fête Noël. Un petit coup de main sur un collaborateur de Mijoux leur procure un petit « superflu ».

 Ordre est donné d’éclater.

 Mi- février 44, après une période d’errance, où les contacts sont maintenus, tous les hommes du groupe Pelvoux sont à nouveau réunis et prennent le départ pour la colonie des Frasses.

 Le groupe Pelvoux s’entraîne à l’opération prévue d’un sabotage des locomotives en gare de Morez.

 Le 27 févier à 21 heures, c’est le départ vers Morez, d’abord par des sentiers vers à la voie qu’ils suivent jusqu’à la gare. La marche est pénible à cause de la neige. Les lignes téléphoniques sont coupées car il existe une ligne en liaison avec le poste allemand ; les vigiles sont neutralisés et ligotés dans la salle d’attente ; deux sentinelles observent le poste allemand. Le reste de l’équipe procède au sabotage, il faut mettre or d’usage le piston droit. Le matériel utilisé est des pétards de cavalerie relié à du cordon Bickford. Les maquillards ne sont pas encore fournis en matériels du S.O.E. : plastic, crayons allumeurs…

 Sur le retour, le bruit des détonations prouvent le succès du sabotage ; ils rentrent exténués et soulagés à la Frasse.

 Les hommes de Pelvoux apprennent le lendemain le plein succès de l’opération.

 La nuit du 5 mars 44, la chambrée est en émoi, Pelvoux est malade. Madame Camelin, infirmière aux Mouilles, prévenue brave la neige abondante et accourt ; elle pense à une péritonite et qu’il convient de l’hospitaliser. Elle lui administre de la morphine. Le docteur Delarbre est alerté et vient en voiture jusqu’aux Mouilles. Le reste du chemin est fait à ski. Le diagnostic est confirmé, emmené en brancard à une ferme proche, Pelvoux est mis sur un traineau tracté par un cheval et descendu aux Mouilles ; Pelvoux le ramène en voiture à l’hôpital de Morez où il l’opère. Pelvoux, après une convalescence rejoindra son camp, situé alors à Peyriat dans l’Ain en mai 44.

 Après l’hospitalisation de Pelvoux, le camp, maintenant Groupe Mobile Pelvoux rejoint Viry, à Rochetaillée et se place sous le commandement de Pauly. 

 Peu de temps après arrive le camp Cyrus qui s’installe sur le Leing.

 Le 3 mars 44, le commandent Duhail, Vallin, prend le commandement du Maquis du Haut-Jura et décide du rassemblement des camps dispersés.

 Le 18 mars 44, les 3 camps Pelvoux, Cyrus et Pauly sont réunis sous l’appellation Camp Pauly ; Pauly assure son commandement. Voir Camp Pauly

Le Camp Cyrus Ht-Jura

Début avril, le camp Cyrus est installé au Chalet sur le Leing, prés du lac de Viry et à 1 km du camp Pauly.  

 La journée est occupée à l’instruction et au ravitaillement :

 –         lait recueilli dans une ferme tenue par un Italien prés du lac et le pain doit être recherché jusqu’à Arbent.

 –         Formation militaire avec manœuvre, théorie, maniement d’armes et parfois exercice de tir. L’armement du camp est de 2 F.M. français, de fusils français et allemands avec un nombre de cartouches limité en fonction des armes.

 Le camp est divisé en 2 groupes mobiles commandés par Vial et Brunnel.

 Le vendredi 7 avril, Vendredi Saint, à 7 heures du matin le camp est réveillé brutalement par un bruit de rafales d’armes automatiques. Les hommes font leur sac en vue d’un départ au combat. Le bruit vient du Nord-Est, grossièrement de la région de Vulvoz. Les hommes comprennent que le camp Martin est attaqué à la Versanne.

 Le camp Cyrus rejoint le camp Pauly. Prudemment les 2 camps prennent la direction de Choux en file indienne. Là, des balles sifflent au-dessus de leurs têtes. A travers bois les hommes cherchent à gagner une position dominant la zone de combat, il est 11 heures.

 Le camp Pauly restent sur la crête et recherchent une position de tir, le camp Cyrus descendent dans la pente pour faire de même. Les 2 camps restent en liaison par l’intermédiaire de Sacha du groupe Cyrus. Les maisons de Vulvoz sont visibles à travers le feuillage.

 Bientôt le camp  Pauly « arrose » les Allemands depuis la crête, lorsque Sacha envoyé par Cyrus le rejoint. Les premiers obus de mortiers allemands sifflent et tombent heureusement derrière eux, au de-là de la crête.

 Les allemands sont bloqués dans les fossés et derrière des rochers bordant la route sur laquelle sont alignés leurs camions.

 L’après-midi avance alors que l’activité des armes automatiques faiblit par moment pour redoubler ensuite. Pauly renvoie, Sacha vers Cyrus pour l’informer qu’il décrochera à la nuit tombée. Sacha descend dans la pente et retrouve le groupe Vial qui a peu tiré en raison d’une visibilité réduite. Le groupe Brunel, emmené par Cyrus est descendu beaucoup plus bas, à proximité de la route. Vial décide de garder Sacha avec lui, la nuit tombe et le groupe retourne au chalet par le sentier menant à Choux. Il passe prés du camp Pauly où tout le monde est rentré sain et sauf. Le groupe Vial et Sacha rejoignent leur chalet : Cyrus et le groupe Vial n’est pas rentré.

 Le lendemain, le 8, au petit jour la garde donne l’alerte, il a entendu des bruits de moteurs sur la route venant de Viry et Sous le Rosay. Vial et ses hommes se cachent dans la forêt, Vial envoie une liaison à Pauly qui a quitté le chalet avec ses hommes pour la forêt, alors qu’une colonne de fantassins allemands se dirige vers son chalet.

Tous les hommes se regroupent dans la forêt sous le commandement de Pauly

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Le camp Daty Ht-Jura

 A près les opérations d’avril 44, Daty, adjoint de Chevassus qui remplace Vallin, prend le commandement d’un camp issu d’éléments de Conversy du groupement Yann et d’anciens du P.C. du Haut-Jura.

 Ces hommes se sont soudés en venant participer à ce combat de La Versanne le 7 avril 1944.

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Le camp Martin Ht-Jura (suite de Service Péricles)

 Début décembre 1943  Robert, le PC et le CEF quittent Tahure pour rejoindre Paris et Lyon. Le commandement de l’Ecole des Cadres est assuré par Hugues qui est cantonné à Bidon V sur le Frene au-dessus de Septmoncel. Le chalet des Trois Canards s’est disloqué en différents camps du maquis : le camp Pauly, le camp Cyrus, le camp Pelvoux, tous repliés sur le versant Ouest de la Bienne. Tahure est alors commandé par Martin, avec Dunord comme adjoint.

 Le 18 décembre lors de l’attaque du camp Margaine par les allemands, Tahure est évacué et se replie sur les Tapettes, au Sud de la Bienne. Le camp Martin occupe 3 chalets et les recrues arrivent encore. Martin décide d’organiser 2 groupes. Le 1er reste aux Tapettes sous la responsabilité de Daty et le 2nd rejoint un chalet prés de Taillat baptisé Les Huchettes dirigé par Kinley. Le P.C. d’Hugues est prés de La Vie Neuve, prés de Chancia.

 Début février 44, suivant les ordres Martin fait « éclater » le camp. Les hommes sont répartis entre les familles, de Vulvoz, Samiat, Samiset, Larrivoire, Ranchette et Chevry. Cela simplifie le ravitaillement et permet d’améliorer les rapports entre les « maquillards » et la population. C’est la période de « 4 heures pantagruéliques » et de lit douillet en échange de services à la ferme.

 Le camp est de moins en moins Service Péricles et de plus en plus Maquis du Haut-Jura. Mais il convient d’armer ces hommes.

 Martin prend alors contact avec Romans des Maquis de l’Ain et Perrottot son adjoint. Martin et Brest partent en reconnaissance et détermine un terrain de parachutage prés de Viry, qui est enfin homologué par Londres. Le parachutage est prévu pour Mars.

 Un groupe mobile de Brest est chargé de préparer la population. Ce groupe s’installe sur recommandation de l’A.S. locale dans une grange, appartenant à la famille Colomb, au centre de Viry.

 Le groupe et l’A.S. locale, qui sous la responsabilité de Monsieur Burdeyron, prévoient le balisage à l’aide de ballots de paille, les chariots pour évacuer les containers.

 Tous les soirs Brest se rend chez Monsieur Burdeyron pour écouter les messages personnels de la B.B.C., le message est : « Roseline attend ses 21 ans ».

 Il passe 3 fois le 10 mars. Alors que le groupe de Brest est sur le terrain, le reste du camp Martin établit des bouchons autour de Viry sur les routes qui vont à Rogna, à Molinges, à Désertin, à Arbent.

 A 1 heure du matin le 11 mars,  des chapelets de corolles se déploient dans le ciel par un beau clair de lune. 3 quadrimoteurs Sterling, guidés par les feux de paille, larguent chacun 15 containers et quelques colis. La neige amortit le choc, mais les bœufs peinent à ramener les containers sur le chemin. Le Maquis du Haut-Jura est armé.

 Tout l’armement est évacué vers le camp de la Versanne, nouvellement installé. 

 Le camp martin regroupe alors 80 hommes. Ce camp est divisé en 5 groupes mobiles sous la responsabilité de Brest, Spark, Basané, Rémy, et Garrivier.

 Francis Lippman La Chèvre raconte les évènements à Noël Gayet Cara en ces termes. Des bruits inquiétants circulaient sur l’arrivée des Chleuhs. Le 6 avril, Martin reçoit de Saint-Claude l’avertissement d’une attaque allemande pour le lendemain. Cet avis succède à plusieurs fausses alertes. Martin n’en tient pas compte et néglige de prendre des mesures en conséquence.

 Or au lever du jour, le 7 avril, la sentinelle arrive affolée : les Allemands sont là, et sautent des camions et se dirige vers le bois. Joseph Montagne, Aramis et Maurice Hénon, Mimeaux, sautent sur leur F.M. et balayent les uniformes verts. Le camp réveillé en sursaut, chacun prend ses positions, tous les F.M. sont mis en action, les allemands qui sautent des camions alignés le long de la route sont fauchés. D‘autres tentant de décrocher un mortier d’un camion pour le mettre en batterie sont descendus aussi. Ceux plus avancé dans le pré menant au bois sont cloués au sol. Un allemand blessé au volant de son camion, en essayant de se dégager retombe à chaque fois sur son klaxon, ce cri déchirant rythme ainsi la bataille. Un autre allongé  derrière la roue d’un camion se fait arroser dès qu’il essaye de se dégager. Il reste ainsi toute la journée.

 Les Allemands parviennent enfin à mettre un mortier en batterie, les obus commencent à pleuvoir sur nos positions. Bien abrité derrière une butte, ils arrosent systématiquement le terrain, mètre par mètre.

 Les obus cassent les branches, soulèvent la terre et les cailloux. Henri Perceval, Rémy et Marcel Boulanger, Bonhomme sont tués, deux autres le sont encore. Aramis et moi-même, Cara sont blessés par des éclats.

 Les camps Pauly et Cyrus arrivent à la rescousse l’après midi et mettent hors de combat d’autres Chleuhs en les prenant à revers.

 De son coté un groupe du P.C., avec Daty et Conversy se postent en embuscade au Charavallet au-dessus de Molinges, sur la route Mollinges Viry. Là, ils accrochent encore des Allemands. Daty à l’aide d’une grenade gammon (grenade munie d’une poche remplie de plastique) fait sauter un camion remorquant un mortier.

 La bagarre est finie. Les allemands ramassent leurs morts, plus de cent.

 Hecquevard blesse, réfugié dans une petite bicoque est soigné plusieurs fois par Dupré, le toubib du P.C.. On retrouvera son corps plus tard dans la forêt, une balle dans la nuque.

 Deux autres qui ont fui, sont enterrés à Molinges. Les autres blessés avec leurs éclats dans le corps ont pu suivre le gros de la troupe commandé par Daty et rompre le cercle d’acier dans lequel ils étaient enfermés.

 Conversy et ses hommes se sont fait coincer dans la Grotte du Mont, prés de Saint-Claude. Après avoir cravaté leurs sentinelle, les Chleuhs ont encerclé la grotte. Les types de Conversy balancent des grenades pour effectuer une sortie. Ils laissent 7 hommes sur le terrain.

 Pendant 15 jours Daty et ses hommes errent dans la forêt, passent le Tacon et atteignent le plateau des Moussières.

Le camp Pauly  Ht-Jura              

 Le camp Pauly est formé en novembre 43 a partir d’éléments venant de Tahure (voir Service Péricles dans Maquis). Pauly est originaire d’Alsace, membre d’une famille très nombreuse. Il arrive dans le Jura le 28 juillet 43. Son frère Delaborde est au camp Pelvoux. Pauly arrive des Chantiers de Jeunesse où son était chef avec une grande autorité. La mentalité des réfractaires est toute autre et une petite fronde accompagne les sessions de formation que Pauly assure.

 Robert, trouve que le camp de Tahure est devenu trop important, et décide d’envoyer quelques  groupes dans des régions plus proches de la vallée de la Bienne.

Le 8 novembre 43, un groupe d’éclaireurs, Condé, Hermés, Gigas s’installe sous la direction d’Amiral dans une ferme inoccupée située entre Vaux Les Saint-Claude et Rogna, au lieu-dit la Combe du Lac aussitôt baptisée Le Honek. Pauly les rejoint quelques jours après accompagné de Pouteau, Maurin, Pétanque, Rousset et Mathis.

C’est l’origine du camp Pauly. Il reste à La Combe du Lac jusqu’au 4 décembre 43, puis part s’installer dans un autre chalet inoccupé au lieu-dit la Rochetaillée baptisée L’Amirauté, situé entre Viry et Sous Le Rosay prés de la ferme de la Boissière et du lac de Viry.

Après l’hospitalisation de Pelvoux, début mars 43, le Groupe Mobile Pelvoux rejoint la Boissière et se place sous le commandement de Pauly.  

Peu de temps après arrive le camp Cyrus qui s’installe  la ferme le Leing.

Le 3 mars 44, le commandent Duhail, Vallin, prend le commandement du Maquis du Haut-Jura et décide du rassemblement des camps dispersés, il visite plusieurs fois le camp Tony courant mars.

Le 18 mars 44, les 3 camps Pelvoux, Cyrus et Pauly sont réunis sous l’appellation Camp Pauly ; Pauly assure son commandement. Le commandant Vallin visite plusieurs fois le camp Pauly durant le mois de mars 43.

Le 3 avril 44, ce camp Pauly renforcé est mis sous les ordres Perrin-Jassy, Mantin. Voir  Maquis, Nivigne, Chavannes. Difficile de se retrouver « parachuté » par Romans, chef des Maquis de l’Ain, à la tête d’un camp qui rassemble des hommes unis depuis plus de 6 mois. Peu présent, Mantin ne possède pas le charisme d’un Vallin, Pauly assure définitivement le commandement de son nouveau camp, ainsi  renforcé. Le 7 avril 44 Vendredi Saint, les allemands attaquent le camp Martin à La Versanne. .Le camp Cyrus rejoint le camp Pauly. Prudemment les 2 camps prennent la direction de Choux en file indienne. Là, des balles sifflent au-dessus de leurs têtes. A travers bois les hommes cherchent à gagner une position dominant la zone de combat, il est 11 heures Le camp Pauly restent sur la crête et recherchent une position de tir, le camp Cyrus descendent dans la pente pour faire de même. Les 2 camps restent en liaison par l’intermédiaire de Sacha du groupe Cyrus. Les maisons de Vulvoz sont visibles à travers le feuillage.

Bientôt le camp  Pauly « arrose » les Allemands depuis la crête, lorsque Sacha envoyé par Cyrus le rejoint. Les premiers obus de mortiers allemands sifflent et tombent heureusement derrière eux, au de-là de la crête.

Les allemands sont bloqués dans les fossés et derrière des rochers bordant la route sur laquelle sont alignés leurs camions.

L’après-midi avance alors que l’activité des armes automatiques faiblit par moment pour redoubler ensuite. Pauly renvoie, Sacha vers Cyrus pour l’informer qu’il décrochera à la nuit tombée. Sacha descend dans la pente et retrouve le groupe Vial qui a peu tiré en raison d’une visibilité réduite. Le groupe Brunel, emmené par Cyrus est descendu beaucoup plus bas, à proximité de la route. Vial décide de garder Sacha avec lui, la nuit tombe et le groupe retourne au chalet par le sentier menant à Choux. Il passe prés du camp Pauly où tout le monde est rentré sain et sauf. Le groupe Vial et Sacha rejoignent leur chalet : Cyrus et le groupe Vial ne sont pas rentrés.

Le 8 avril 44, les Allemands arrivent à Rochetaillée en venant à la fois de Viry et de Sous Le Rosay ; les maquillards s’échappent par le sentier qui monte en direction de Belleydoux et de la forêt d’Echalon. Les Allemands brûlent le chalet et emmènent le fermier de la Boissière.

Tous les hommes se regroupent dans la forêt sous le commandement de Pauly.

Le camp Pauly et le groupe Vial du camp Cyrus nomadisent, crapahutent 3 jours, sous la pluie, le froid et passent dans l’Ain. Ils franchissent la route entre Oyonnax et La Cluse entre des convois allemands, atteignent Gèovreissiat le 10 avril 1944. Enfin ils ont droit à leur première  soupe épaisse et chaude depuis le 6, chez l’habitant.

Le soir même ils traversent la ligne entre La Cluse et Nurieux, le 11 au matin et se cachent dans un bois à Volognat, puis Giriat prés de Peyriat, où ils sont ravitaillés par les familles Mathieu et Dupont. Ils passent la nuit dans une ferme abandonnée. La nuit suivante est passée dans un bois au-dessus de Maillat à l’abri de bâches et de couvertures, données par des habitants de Giriat.

Le camp Pauly et le groupe Vial restent là parmi les sapins jusqu’au 22 avril ravitaillés par les gens de Giriat et Peyriat. Béraud, promu boulanger, fait le pain dans le four de Giriat. Rien de marquant si ce n’est l’exécution d’un suspect en bicyclette, arrêté, il avouera le lendemain, être au service des Allemands.

Des contacts sont pris. Romans débarque un jour, et le groupe est  intégré aux Maquis de l’Ain. Ils apprennent la mort de Vallin et l’arrestation de Norante la sœur de Sacha.

Enfin une bonne nouvelle, Cyrus et le groupe Brunel sont de retour après de multiples péripéties. Pelvous rejoint à son tour le groupe après sa convalescence suite à sa péritonite.

Le goupe Pauly-Cyrus- Pelvoux est désigné pour assurer la sécurité du P.C. de Romans, situé à Balvay. Le groupe s’installe dans une clairière à une centaine de mètres de la route nationale entre Berthiand et Sérrières à proximité du chemin menant à Balvay. Le camp est alors commandé par Pauly, il assure la protection du P.C. de Romans et contrôle la R.N. Bourg-Nantua.

Le 23 mai 1944, le groupe Pauly est chargé d’assurer la protection et la réception d’un parachutage entre Balvay (prés du P.C.) et Solomiat. 3 avions parachutent plus de 40 containers d’armes, munitions, grenades et autres matériels de sabotage, chaussures, cigarettes et chocolat.

La clairière s’ornent de tentes faites des toiles des parachutes. Les hommes de Romans initient le groupe Pauly au maniement de ces nouvelles armes que sont les F.M. anglais, les bazookas, les grenades mills et gamon, le plastic et crayons retardateurs…..

Le 29 mai, un groupe de 30 hommes, emmenés par Pelvoux part, en camion, effectuer un sabotage de la voie ferrée Morez-Lons, prés de Saint-Etienne du Bois.

Le 3 juin, un groupe, toujours en camion part effectuer le sabotage de la plaque tournante de la gare de La Cluse.

Le 6 juin, C’est le Débarquement, le groupe Pauly a ordre d’aller contrôler le pont de Chancia, c’est le départ pour Chancia.

Le groupe organise la défense de la rive Sud de la Bienne, pour en interdire son franchissement. Le pont est barré en partie et miné dès le lendemain. Pauly établit son P.C. au Café-Restaurant, à 100m du pont.

Il apparaît que la position est difficile à tenir face à une attaque venue du nord, elle déboucherait de la roche de Montcusel qui surplombe Chancia de 300m. Une section (3×8 hommes) est  envoyée à Montcusel pour construire un barrage et préparer une embuscade sur la route de Martigna.

En quelques jours les effectifs passent de 60 à 120 hommes. Le groupe Pauly est rejoint par des membres des A.S. de Morez, Longchaumois, Cinqretal et Saint-Claude.

Les nouvelles recrues reçoivent une instruction militaire. Tout le monde loge dans les villages de Chancia et Uffel.

Le 10 juin, Pelvous emmène une section exécuté un coup de main sur des camions à Arinthod, qui permet de créer un « garage » à Uffel.

Le 11 juin 1944, un groupe effectue un coup de main sur des Chantiers de Jeunesse à Poligny.

Le 11 juin, au soir départ en renfort pour Bellegarde. Pauly est tué le 14 juin 1944. Cyrus est proposé pour le remplacer, un contingent préfère rester rattaché à un camp du groupement Nord des Maquis de l’Ain.

Le camp Tony Ht-Jura

Le décrochage du camp Martin, au soir des combats de La Versanne s’est effectué dans le désordre.

Une partie des rescapés du camp  Martin, regroupés autour de Brest sont amené par Daty au PC du Château de Vaux.

Craignant à juste titre l’arrivée des Allemands, la ferme est brulée le lendemain, Daty emmène le 2 mai 44 ses hommes plus prés de la rive gauche de la Bienne où il forme son camp.

Athos, Pépé et le groupe De Conversy qui se trouve aussi au P.C. du Château de Vaux au soir des combats de La Versanne, fuient cette zone de combats et se dirigent vers Bellecombe et le crêt aux Merles. Ils trouvent un bon abri prés de La Pesse dans une ferme où un paysan les loge et les nourris pendant quelques jours, alors que les Allemands sont proches.

Le 16 avril 44, le groupe se dirige vers Tacon et les Tapettes avec la volonté de traverser la Bienne et se mettre au vert dans la région de Moirans où ils ont beaucoup de connaissances.

Les différents groupes  du  camp Martin après avoir erré une dizaine de jours se rassemblent  le 25 avril au Leing, à coté du lac de Viry.

Martin quitte le camp emmenant avec certains de ses hommes. C’est la fin du camp Martin. Tony, membre du P.C. en prend le commandement, avec Brest comme adjoint militaire.  Le camp Tony s’installe le 3 mai 44, au Bois de La Chaux, prés du lac de Viry.

C’est  Chevassus Guèpe, qui commande maintenant le Maquis du Haut-Jura. Après une dernière visite de Robert, l’information passe que désormais le Maquis du Haut-Jura sont rattachés au groupement Nord des Maquis de l’Ain, sous la responsabilité de Noël Perrotto, Montréa