Menu Fermer

Carte Réseau Scholar SOE Jura

SCHOLAR

Un autre réseau S.O.E. va œuvrer dans le Jura. Il se nomme SCHOLAR pour les britanniques. LOUIS MESNARD pour les Français et RADIO PATRIE pour les jurassiens, du fait de son origine. Cela “remonte” au réseau CARTE d’André Girard, qui crée à Londres l’émission Radio Patrie.

Les premiers contacts sont établis par Raymond Lazzeri, qui travaillait à la fois pour André Girard et Brian Rafferty du réseau HEADMASTER. Après le départ de Girard pour Londres en février 1943 et la rafle qui décapite le P.C. du réseau à Arles en mars 1943, la succession est assurée par Jean Méjean, Lucien Mesnard.

Le réseau, actif par intermittence, s’étend sur la Haute-Savoie, il envoie les agents “Arthur” et “Francis” prospecter dans le Jura, à la recherche de terrains et d’équipes de réception afin de recevoir des parachutages, pour armer les forces locales.

Arthur et Francis travaillent avec des militants de COMBAT (la Fraternelle de Saint-Claude abrite un temps leur émetteur) et des membres du réseau S.O.E. de Pierre Larceneux.

RADIO PATRIE s’installe aussi dans la région de Dole et de Poligny d’où sont originaires Raymond Lazzeri et Maurice Therville.

Après l’arrestation de Lucien Mesnard le 27 janvier 1944, Charles Alloin prend sa succession à la tête du réseau et confie au Dr Robert Morel la charge du Jura. Morel reçoit un renfort considérable avec l’arrivée de 2 agents du S.O.E.: le baron Gonzague de Saint-Géniez, “Lucien” et son opératrice radio Yvonne Baseden, “Odette”, tous deux français. Saint Geniez installe immédiatement son état major en avril 1944 à Dole, au pavillon des Orphelins, entrepôt des fromageries Graf. Leur tâche est de pouvoir accueillir des parachutages important dans le nord du Jura. Ils réceptionnent  le 25 juin 1944, entre de nombreux autres, le fameux parachutage de jour de l’opération Cadillac.

Le réseau est décapité le lendemain 26 juin dans “L’Affaire des orphelins”:
Le lendemain du parachutage CADILLAC, le 26 juin 1944, les Allemands établissent des barrages sur toutes les routes alentour. Le P.C., ne peut rejoindre l’emplacement prévu pour le rendez-vous radio d’Odette, avec Londres. Lucien décide que tous retournent aux Orphelins, entrepôt des fromageries Graf, tenus par Frédéric et Gabrielle Mayor. Le jeune agent de liaison qui ramène le poste émetteur d’Odette, utilisé durant l’Opération est arrêté par les Allemands. Pensant que le P.C. n’a pas rejoint le nouveau repère prévu, il donne l’adresse des Orphelins.

Madame Mayor annonce que les Allemands cernent la maison alors que tout le monde est à table.  Ils ont juste le temps de se glisser dans le double toit. Les couverts sur la table dénoncent des « invités » et Madame Mayor ne peu plus nier.
Les Allemands fouillent partout sans succès ; mais un Allemand laissé en sentinelle au grenier est effrayé par la mise en route automatique de la pompe tirant l’eau de la citerne. Il lâche une rafale de mitraillette en l’air qui atteint Charles Alloin. Le sang qui coule le long de sa jambe et perle au sol du grenier les trahit.  L’Allemand lance une grande et appelle des renforts. Lucien annonce au Docteur Morel : « Adieu Robert, j’ai ordre de me tuer ! » Il avale son ampoule de cyanure et meurt foudroyé. Les résistants sont menottés deux à deux, durement frappés à l’aide de barres de fer et de crosses de fusil. Ils sont emmenés à la prison de Dole.
Seul Frédéric Mayor, caché entre des meules de comté en réchappe en profitant d’un violent orage qui se déclenche vers 22 heures.
Le groupe Dubois décide d’entreprendre une opération contre la prison de Dole. Trop tard les prisonniers étaient en cours de transfert vers Dijon.

L’état-major est décimé: Lucien, chef de réseau est mort, Charles Alloin meurt de ses blessures, Jean Nicole, chef de groupe est retrouvé pendu dans sa cellule de la prison de Dijon.

Les autres, Lucien Monjouis chef de groupe, Robert Michaud, et Jean Pol sont déportés et meurent dans les camps. D’autres en reviennent, le Docteur Morel (chef du réseau pour le Jura), Jean Falcucci (chef de groupe), Gabrielle Mayor des Orphelins et Yvette Baseden, “Odette”, la radio.

Le réseau Lucien est anéanti car d’autres arrestations surviennent en Juillet 1944.