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Caporale Seyssel Répression

ginette entretient le souvenir de sa grand mere deportee en fevrier 1944 des fusilles et de toutes les victimes de barbie et de la milice leylavergne alain 1200920 1479278308

Témoignage de Ginette Moreilleras-Harang recueilli par Leylavergne Alain.

“J’avais 12 ans, j’étais en 6ème. C’était un jeudi 10 février, il n’y avait pas cours.

À 85 ans ces horribles journées de février 1944 me hantent encore. Je vis chaque jour dans cette tourmente. Je ne peux pas en sortir ! Je n’ai jamais pu évacuer. Ceux qui osent nier salissent ma famille, mes amis. Je témoignerai jusqu’à mon dernier souffle, totalement engagée dans les actions du Souvenir français auprès des enfants. Il faut, surtout en ce moment, leur apprendre la fraternité, la tolérance pour que ne reviennent plus cette horreur, les dénonciations, les interrogatoires menées par des Françaises et des Français de la milice. Les enfants m’écoutent et je n’ai de cesse de leur rappeler comment les nazis et leurs collaborateurs ont agi sous les ordres de Barbie. »


« Mon père, Franc-tireur partisan, qui tenait le café où se réunissaient clandestinement résistants et maquisards, a été dénoncé, mais c’est un client, André Mossière, qui l’avait averti de l’arrivée des Allemands. Il a fui sur la montagne des Princes et les sbires de Barbie ne le retrouveront pas ! Ils sont arrivés dans la maison, ont tout mis sens dessus dessous.
Je suis abasourdie par les cris, les hurlements, la violence. Ma grand-mère, ma mère enceinte, Josette, ma petite sœur de deux ans, ma cousine Josiane, moi, nous sommes emmenées à l’école, devenue Kommandantur.
Là où il y a maintenant une plaque. Seule Josiane, mon autre sœur, prise de convulsions sera confiée à une cousine grâce à la pitié d’un soldat de la Wermarcht.
Et puis les interrogatoires… Sauf ma grand-mère, nous serons ensuite libérées et pourrons rentrer à la maison, saccagée.
Afin de faire pression sur mon père pour qu’il se rende, ma grand-mère, Marie Moreilleras, est envoyée en déportation à Ravensbrück, puis à Mauthausen, avec Marie et Simone Borcier, qui est morte en camp. Ma grand-mère réussira à s’échapper juste avant la chambre à gaz et reviendra au pays. »

Les Déportés de Seyssel en février 1944:
Les hommes sont transférés à Montluc, puis Compiègne, qu’ils quittent le 22/03/1944 à destination de Mauthausen, par le convoi 1.191. Ils arrivent le 25/03/1944.
Fernand Aupetit, 37 ans, Matr. 59510, meurt à Gussen le 30/12/1944
Fornas Carlos, 26 ans, rentre de Mauthausen,
Trois femmes sont transférées directement à Paris, qu’elles quittent pour Rawensbrück.
Borcier Marie, meurt à Rawensbrück
Borcier Simone, meurt à Rawensbrück.
Moreilleras Marie, rentre de Rawensbrück.