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Caporale Evosges Répression

Le samedi 6 février, 70 Allemands passent une première fois, ils sont accompagnés par 4 ou 5 miliciens. Ils abattent à 8H Jean Carrel devant sa maison ; c’est un prisonnier de guerre évadé, ils ont découvert dans sa cuisine un fusil de chasse et des cartouches. Il est tué devant son épouse et son jeune fils, puis ils mettent le feu à un ensemble de 3 maisons.
Ils enferment les 27 hommes de retour de la fromagerie pour soigner leurs bêtes, dans une maison dont ils ont fracturé la porte.
Deux jeunes réfractaires au S.T.O. qui se cachaient, tentent de s’échapper ; ils sont arrêtés et interrogés: Jules Brun, 21 ans, qui refuse de parler; est abattu sur place, Jean Giet est jeté dans un camion. Il est convoyé avec tous les autres de la région à Montluc à Lyon, puis Compiègne, enfin dans le convoi 1.191, le 5 avril 44. Il  reviendra le 5/05/1945.

Les Allemands montent ensuite à Marchat, ils surprennent 2 jeunes venus “au ravitaillement” qui tentent de s’enfuir, ils sont abattus.
Leurs cadavres sont abandonnés au bord du chemin, ils avaient tout deux 18 ans. Il s’agit de Frédéric Goldenberg, belge de confession juive et de Jean Lachambre originaire des Vosges.
Arrivés à la ferme de Marchat, les Allemands surprennent Claude Bouteille, jeune Burgien malade resté sur place, il est mitraillé. Les réserves sont pillées et le bâtiment est incendié..

Le lendemain, la même colonne revient à Evosges terminer son œuvre de destruction. Les Allemands continuent de fouiller les maisons, la mairie et l’école, font sauter les moteurs des voitures après avoir enlevé les pneus. Puis ils rassemblent la plupart des hommes devant la maison du maire, y mettent le feu en jetant des plaquettes incendiaires. Ils fusillent à coups de mitraillette le maire Mr Jean-Marie Jacquement, alors agé de 58 ans, Aristide Bruri, agé de 45 ans, André Magdinier, 21 ans sous les yeux de la population épouvantée. Puis l’un des assassins se tourne vers les assistants et leur crie : “Hé ! Bien Messieurs, continuez à ravitailler le Maquis, voilà ce qui vous attend tous”.