Les Allemands sont signalés à Saint-Sorlin le 19 juin 1940 à 15 H 30. Dès la sortie du village, leurs premiers éléments motorisés sont salués par le canon en position à Vertrieu, près de la chapelle sur le flanc de la route du Serverin et le feu des mitrailleuses réparties sur toute la rive gauche du Rhône, du pont de Lagnieu au pont P.L.M.Vers 16 H, un avion de reconnaissance allemand survole le village, peu après il est l’objet d’un violent tir d’artillerie. La nouvelle école est atteinte, les gens se réfugient dans les caves voûtées, ou se mettent à l’abri derrière la première ligne de rochers.Au même moment les mines du pont de Sault-Brénaz explosent, faisant une brèche de 40m. L’avant-garde allemande débouche sur la place de Sault, puis Brenaz et pourchasse les soldats français qui n’ont pu s’échapper.Le chef de bataillon Letang, commandant le 3ème bataillon du 25ème RTS, a installé sur la falaise qui domine le pont, coté Vertrieu, une section de mitrailleuses, un mortier de 60 et un de 81. Les armes du camion “scorpion” sont précieuses, c’est l’adjudant-chef d’aviation qui assure le commandement de cette unité ainsi constituée. Les échanges de tirs de mitrailleuses de rive à rive sont nourris. Cette unité postée initialement sur la digue de l’écluse et le chemin de halage, tenant sous le feu toute tentative d’approche du pont, est prise en enfilade par des mitrailleuses positionnées à la sortie de Brénaz. A la nuit ce sont les canons qui donnent de la voix.Le 20 les Allemands tentent de traverser en utilisant le bac de Proulieu, mais sont pris sous le feu d’un mortier de 60 et renoncent. Ils essaient aussi à Sault-Brénaz, à l’aide de canots pneumatiques, ils subissent les tirs de mitrailleuses et F.M. des Sénégalais et ceux du camion “Scorpion” des aviateurs, perçant les embarcations et leurs passagers. Ils renoncent encore, mais tentent de jeter des madriers pour réparer le pont: les pièces installées par Letang sur la falaise tirent sur le pont et les Allemands n’insistent pas sur ce chantier, mais réessaient de traverser à l’aide de bateaux de pontage reliés par des plateaux. Les canons de Porcieu installés dans les bois qui longe la RN 75 s’unissent aux mortiers pour tirer sur le pont. Les échanges de tirs vont durer tout l’après midi.Les Allemands vont changer de tactique et envoyer une colonne de blindés depuis Meyzieu vers Crémieu. Devant cette menace d’encerclement, le général Cartier ordonne le repli.A 14:00h une colonne de15 blindés, 15 canons, 40 camions de troupes traversent Pont-de-Chéruy en direction de Crémieu et Bourgoin.