Ce camp a été créé par deux cheminots d’ Andelot, Léon Tonnaire et Paul Chatot, qui doivent partir pour l’Allemagne le 28 janvier 1943. Ce jour là, ils partent à vélo vers la Suisse, passage vers l’Afrique du nord, puis l’Angleterre ! Ils sont bloqués par la neige et trouvent refuge dans une ferme à Nozeroy. Jugeant l’asile peu sur, ils contactent Albert Thomasset, garde des eaux et Forêts d’Ivory et « passeur » très connu, qui les encourage à s’installer dans ”sa forêt”. Ils décident de rester en France et optent pour une cabane comme logement. Albert Thomasset leur fait rencontrer un vieux bûcheron du pays, Félicien Roux qui emmène les deux réfractaires, au lieu dit ”La Creux de Fer”, situé dans la deuxième sommière de la forêt d’Andelot-en-Montagne (anciennes mines exploitées au Moyen-âge), proche d’un point d’eau, la source du Brochet.
La baraque est construite à partir de planches « récupérées » la nuit-même. La technique est d’insérer entre deux épaisseurs de planches, une couche épaisse de mousse tassée, afin de se protéger de la rigueur de février. D’autres réfractaires les rejoignent.
En août 1943, ils sont une quinzaine. Tous ne sont pas prêts à affronter l’inconfort dès lors qu’ils ont pu obtenir de fausses cartes d’identité, fournies par Albert Thomasset et Marcel Aimé, instituteur à Andelôt ; si bien que fin août 1943 ils ne restent qu’une dizaine.
Le ravitaillement est assuré par les paysans des environs. Entre autre, Henri Angonnet et le père d’un ”résident”, Louis Lhomme ancien boucher et même sa sœur qui les inclue dans la tournée qu’elle effectue pour le compte d’une boulangerie de Chapois. Les leçons de braconnage du père Félicien Roux portent bientôt leurs fruits, ceci améliore l’ordinaire.
Fin août 1943 ils touchent leurs premières armes : 3 fusils de chasse et un vieux Lebel.
En octobre 1943, Paul Chatot et les maquisards de la « Creux de Fer » apprennent l’existence d’un stock d’armes abandonné par l’armée en 1940 au village de La Chapelle d’Huin (Doubs) à 30 km. L’opération est montée grâce au docteur Hurter de Salins qui accepte de les conduire en voiture.
Ce camp aura une activité militaire très limité jusqu’au 6 juin 1944, son lien avec la Résistance organisée se limite à son contact : Albert Thomasset et quelques membres de l’AS de Salins.