Le bombardement de la gare de Bourg
Le 16 juin 1940 la population burgienne vaque à ses occupations tout en regardant « passer les troupes » françaises en replie lorsque que plusieurs avions, que certains civils repèrent dans le ciel, venant en direction de Lons-le-Saunier, volant à basse altitude. Ce ne sont pas les premiers avions qui passent, puisque depuis plusieurs jours des avions étrangers survolent la ville. Ceux-ci, toutefois ouvrent le feu. Rue de la Liberté, « le dimanche 16 Juin 1940 vers 4 h de l’après midi on entendit un avion qui passait bas sur la gare puis le sifflement des obus et leur explosion. Cela dura 5 bonnes minutes. Chacun se coucha au sol ».
La panique et le bruit se font entendre jusqu’au centre ville où se trouve Maguy Dunand, « ce fameux 16 Juin 1940, avec ma camarade, nous sommes descendues en ville. Il faisait très chaud…On s’est assises au petit café en face de la Préfecture…lorsqu’on a entendu un grand sifflement puis des militaires nous ont dit de rejoindre…les caves de la Préfecture car il y avait un bombardement. Des bombes tombaient sur le haut de la ville et nous étions terrorisées… car nos parents s’y trouvaient. Une bombe est tombée non loin de la rue Jules Ferry ».
Ms Blanchet et Perret, présents faubourg de Lyon, crient « sauvez-vous » à la population présente. Mme Fenouil qui est chez elle, commence à descendre dans la rue tandis que Louis Blanchet se précipite au 16 faubourg de Lyon couper les compteurs de Gaz. A ce moment une bombe tombe sur la maison, soufflant Claude Perret et faisant tomber à terre Louis Blanchet qui avait eu le temps de courir 20 mètres. « D’autres obus tombèrent sur la voie ferrée près du passage à niveau du mail, d’autres enfin à l’entrée de la rue de la Citadelle ce qui causa des dégâts à la maison du tailleur de pierres. Des personnes assises sur un banc du mail furent tuées. Un camion transportant des soldats fut pulvérisé si bien qu’à Ste Madeleine on trouva dans le parc un thorax de soldat sur le toit d’un bâtiment et dans le potager, les deux jambes d’un autre ». Une bombe tombe sur un wagon se trouvant sur les voies de garage où a lieu une formation de train, blessant très gravement Gaston Cabaud. La maison du 16 faubourg de Lyon est eventrée et dans les décombres gis le corps de Lucie Fenouil, décédée « tandis que son enfant passait sa main sur sa tête qui portait une blessure ». Il décède plus tard, après avoir été transporté en ambulance.
De retour sur le plateau, Maguy Dunand voit « énormément de fumée et de poussière. La tréfilerie était toute en flammes, des tuyauteries explosaient, de l’eau coulait de partout La bombe avait creusé un entonnoir de 7 m de diamètre et 4 m de profondeur ».
Le bombardement italien est si mauvais que la gare est épargnée mais 13 personnes décèdent, 15 autres sont blessées et 15 personnes ont des biens endommagés voir détruit. Un service funèbre pour les victimes du bombardement à lieu le 11 août à l’église du Sacré-cœur avec la présence de l’évêque de Belley, Maisonobe.
Jérôme Croyet