Menu Fermer

Anecdotes

Tous les mardis à 14H, le bureau tenait réunion ouverte à tous et fréquemment des anciens Maquisards ou Déportés, tous jeunes retraités alors, venaient « tailler une bavette » et raconter leurs souvenirs. Souvent, ils se rappelaient alors posséder tel document, ou telle chose. Nous sautions sur l’occasion, et les collections s’enrichissaient.

Règle à calcul du B24 de Port :

De ce B24 atterri en catastrophe, nous avions récupéré un bout de fuselage (1,5 m2) et une règle à calcul; des lettres et des chiffres étaient imprimés sur son étui en cuir. Ce devait être l’immatriculation de l’avion. Ni une ni deux, nous écrivîmes aux Archives de l’armée américaine. Il nous fut répondu qu’il n’était pas possible de donner des renseignements, secret défense car cet avion était considéré comme perdu (lost in action).

On écrivit de nouveau, en insistant sur les motifs de notre demande. Une lettre confirma la première réponse négative, on nous conseillait de nous adresser à une revue d’anciens combattants. Ce que nous fîmes, un article et des photos et une demande d’information parurent dans leur revue. On nous envoya la liste des membres de l’équipage. Quelques mois plus tard la lettre d’une fille d’un des membres nous annonçait que son père venait de mourir deux mois avant. Il aurait été intéressant d’avoir son témoignage de l’évènement.

Mitrailleuse allemande MG 34 :

Un garagiste de Saint Germain de Joux désirait nous voir, nous nous exécutons. Il nous emmène au fond de son garage ; enveloppé dans un sac en toile de jute, qu’il déroule, il extrait une mitrailleuse en parfait état, engluée de graisse, prête à fonctionner ! Trophée de guerre.

Welrod :

Pistolet avec silencieux, arme du SOE. Arme des coups de main très efficace. Marco a toujours assuré qu’il en avait un. A l’époque nous avons vainement exploré l’extérieur d’un mur du cimetière d’un village de la Combe du Val au dessus de Saint Martin du Fresnes, où il l’avait enterré enjuillet 44. Le détecteur de métaux resta muet. Il nous a été transmis par un membre du SOE par l’intermédiaire de l’ambassade britannique.

Container :

C’était avec la plus grande excitation que René et moi, nous rendîmes à Grand-Corent, village perché au dessus de la rivière d’Ain. On nous proposait un container. Dans une grange, le long du mur, ce fameux cylindre métallique! Nous n’en avions pas, celui là était en très bon état. Ce brave homme ne s’attendait pas à nous faire autant plaisir.

Celta 4 :

Nous cherchions pour faire mieux « vivre » notre gaz au bois, un arrière de véhicule de l’époque. Mr Jo Bailly garagiste et ancien maquisard nous fit venir à Hauteville, où dans une carrière il nous montra une voiture ! Non, une boule de rouille, sans roue, sans vitre, bref une ruine. Sans vouloir le vexer nous faisions tout de même pâle figure. « Ne vous inquiétez pas, les tôles des carrosseries d’avant n’étaient pas les feuilles de papier à cigarette, qu’elles sont aujourd’hui ! »

Nous lui donnions les dimensions de la porte d’entrée du Musée, afin qu’il coupe la voiture à bon escient. Trois mois plus tard nous l’installions, c’est en la portant sur champ qu’elle passa l’entrée. Elle avait deux belles roues arrière avec enjoliveurs, sa lunette arrière, sa plaque d’immatriculation, son dossier arrière, bref elle était impeccable. Nous qui avions douté. Des personnes ont comme cela de la magie dans les mains.

Valise émetteur-récepteur B2 :

Cette valise contenait le poste émetteur récepteur type B2 du SOE. Nous avions aussi une valise de poste E/R mais pas pour ce type. Venez contrôler sur place ! Marco l’a réduite aux dimensions de la B2, il a aussi refait la crosse pliante d’une carabine USM1, il a fabriqué le poste de pilotage d’un avion (voire l’Aide des Alliés). Il était le seul, parmi les anciens, à savoir démonter toutes les armes : anglaises, américaines, et même allemandes, plus de 50 ans après. Pierre Marco, décédé il y a quelques années, a été un homme très précieux pour le Musée.

Canne de Himmler :

Canne en bois clair dont le pommeau est orné d’une swastika en marqueterie. Cette canne fut trouvée par un agent anglais de l’IS dans le bunker en cendres d’Hitler à Berlin. Il a assuré à un collectionneur anglais de véhicules et avions de la deuxième guerre mondiale à qui il l’avait remise, qu’elle avait appartenu à Himmler. Il conviendrait de vérifier en étudiant des photos, la véracité de ce fait. Elle a certainement appartenu à un dignitaire nazi. Guy Black, ce collectionneur nous l’a donnée.

La Médaille des 80 parlementaires ayant refusé les pleins pouvoirs à Pétain :

Cette médaille permet de décrire le parcours du Député Maire d’Oyonnax, René Nicod. Élu communiste du Front populaire, René Nicod fut, nous le pensons, le seul député communiste à critiquer ouvertement la signature du pacte germano-soviétique. Le parti le mit à l’index. Cela démontre sa force de caractère et son courage. Il refusa les pleins pouvoirs à Pétain. Ne pas plaire ni aux communistes ni à Pétain expose : il fut arrêté et interné. Il fut réélu à Oyonnax à la Libération.

En fait cette médaille et le livre qui l’accompagne listant avec leur portrait ces 80 parlementaires viennent de ma famille. La médaille fut attribuée à la Libération aux 80 parlementaires qui refusèrent le 10 juillet 1940, de voter les pleins pouvoirs au général Pétain. Une cousine, chanteuse lyrique amateur, virevoltait dans les salons parisiens .Un politicien de 40 ans son aîné la courtisa, et il l’épousa. Il était de ces hommes politiques de tous les ministères, il termina Garde des sceaux, il fut inquiété dans l’Affaire Stavisky. Cette médaille est donc celle de Mr le sénateur René Renoult. ( 1867-1946).