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Administration

L’ Ain est en insurrection Romans répondant aux appels à la guérilla et aux différents plans : vert, violet et autres diffusés de Londres, ordonne à ses F.F.I. de les appliquer. Tous les axes routiers du département sont verrouillés par des barrages, les sabotages neutralisent les voies ferrées. Le chef lieu du département Bourg, reste seul sous contrôle de Vichy.

Les départements limitrophes n’ayant pas ou moins suivi, les forces allemandes largement aidées par les forces de Vichy, G.M.R. et milice rétablissent en quelques jours les voies routières et reprennent le contrôle des plaines de la Dombes et de la Bresse.

La zone libérée couvre toute la partie montagneuse de l’Ain et du Haut-Jura.

La IVè République

Témoignage Paulette Mercier

Romans – Petit  délègue son pouvoir de préfet qu’il a reçu d’Alban Vistel à un haut fonctionnaire qui a rallié officiellement la Résistance le 6 juin. Il s’agit de Georges Dupoizat, sous préfet de Nantua qui exerce désormais l’autorité civile dans la zone libérée.

Fernand Davenas, ex-procureur de la République, préside un tribunal militaire à Nantua ”conformément aux lois républicaines en vigueur en mai 40, avec toutes les garanties prévues par cette législation pour les prévenus”. Reprenons la plaquette “Alphonse Baudin”  “Pendant toute la période insurrectionnelle, il n’y eut pas une seule exécution sommaire ; dès le premier jour, un Tribunal militaire fut mis sur pied par notre Procureur de la République (Fernand Davenas,ndlr), ami précieux de la Résistance de 1940 jusqu’à la Libération. Il veilla à ce qu’aucune irrégularité juridique ne fût commise ni dans la constitution du Tribunal, ni dans les débats qui devaient se dérouler..… Les peines prononcées furent sévères mais justes, elles sont allées de la simple amende à la peine de mort.
Les condamnés à mort furent des francs-gardes de la milice ayant pris part active à des opérations contre le Maquis, et des espions de la Gestapo. Les prévenus pouvaient librement choisir leur défenseur (souvent l’Abbé Bouvet, ndlr). La première séance fut tenue solennellement dans la Salle du Conseil, sous la présidence du capitaine Romans. Les autres eurent lieu dans la grande salle du Palais de Justice.”

Eugène Verel est nommé le 1er juillet directeur des P.T.T. ; le courrier n’avait pas cessé d’être acheminé par les postiers, les timbres portaient la surcharge ”F.F.I.”.

Harry Geoffray, directeur de la Mutualité sociale agricole de l’ Ain, est nommé directeur du ravitaillement pour la zone libérée. En réalité c’est Georges Dupoizat qui gère, qui réglemente car il fixe les prix et les rations. De nouveaux tickets de rationnement sont émis portant le sigle ”F.F.I.” F. Geoffray, par sa fonction de directeur de la mutualité, fait appel à la générosité des agriculteurs de la Bresse et de la Dombes, pour approvisionner le territoire libéré. Les fonctionnaires continuent à être rémunérés. Les pensions sont versées aux allocataires.

La presse est contrôlée, car le visa de censure est maintenu.

Les chefs de délégation (maires nommés par Vichy) sont destitués et remplacés par un C.D.L. (Comité de Libération), dont les membres sont nommés par les Résistants.

Dans l’Ain ce sont 29 communes qui sont concernées dans l’Ain et 16 dans le département du Jura.
Le territoire libéré couvre 600 km². Une confusion naîtra sur le sens du mot guérilla, de la notion de territoire contrôlé, libéré…..Romans devra rendre des comptes.