Menu Fermer

Témoignage Ghislain Lancel Montanges

Publication en partie inédite (photographies et documents d’archives municipales locales) par Ghislain Lancel. Documents familiaux et photographies aimablement mis à disposition par Alfred Hottlet (frère de Louis, demeurant à Chanay), avec nos remerciements.

Ce 8 avril, à une heure du matin, les maquisards passent sous les fenêtres du café Nicollet qui se trouvait non loin du Pont d’Enfer de Champfromier (à la sortie du village vers Chézery, actuelle route des Burgondes, après la maison aux arcades).

Furent-ils alors vus et les allemands prévenus de leur arrivée, ou bien l’ennemi était-il déjà informé comme on le présumera plus tard ? En tous cas le groupe est pris pour cible par les allemands après avoir traversé la Semine au pont de Coz (Commune de Montanges) et doit rebrousser chemin. L’ouvrage Cristal 4, rappelle que M. Hubert Dreyer, alors résistant comprenant un peu l’allemand (Suisse), “résistant de Châtillon, a pu discuter avec les allemands qui avaient installé des armes lourdes près de sa ferme qui domine le site.
Il affirme que dès leur arrivée, ils ont voulu protéger le tunnel de la Crotte qui était précisément l’objectif du lieutenant Minet et qu’ils déclaraient attendre la venue des maquisards de la direction de Montanges”.
Les allemands auraient donc été informés avant Minet lui-même qui, la veille, avait fait l’aller-retour à pieds à Oyonnax pour avoir des compléments d’information. Informés ou pas, les allemands étaient alors en action dans cette région et bien entendu le tunnel de la Crotte et le pont de Coz étaient des lieux de passages convoités par tous.

Le combat de Montanges est bien connu par la publication Cristal 4, on ne le relatera pas à nouveau.
Rappelons seulement qu’au cours d’un combat sévère, onze maquisards sont tués, dont Minet lui-même. Selon Gilbert Gonthier, Louis Hottlet tente de s’échapper après le combat, en compagnie d’un groupe des six rescapés conduits par Paul Satin, mais il est arrêté, seul, à Communal, hameau de Champfromier. Une information, bien que non datée devrait se situer ce jour là et très peu de temps après la capture de Louis et de ses camarades ; elle est donnée par Martial Nicollet de Champfromier :
“Un jour que je redescendais d’une coupe [de bois] au Roc à l’Aigle avec Maurice Grenard et Robert Famy, les allemands ont fait feu sur nous. Ils nous ont emmenés vers chez Prost [Rue de l’Eglise] où attendait un camion. Heureusement, nous avions des papiers en règle. Après vérification des documents, nous avons été relâchés. Au fond du camion, des maquisards étaient attachés dont le jeune Hotlet. Nous fîmes comme si nous ne les connaissions pas” [Les Moissons de la Mémoire, Champfromier, p. 156].
Louis est ensuite emprisonné à Saint-Germain-de-Joux, battu et torturé avec d’autres camarades.
On rapporte aussi que ces captifs furent exposés sur le seuil de la porte et que d’autres résistants capturés furent attachés aux ridelles à l’arrière d’un camion militaire pour être exhibés dans les villages avoisinants, dont Louis Hottlet à Bellegarde (son lieu de résidence), avant, pour certains, d’être exécutés au retour à Saint-Germain-de-Joux.

Ce dernier fait, en tous cas est attesté par une plaque au cimetière de Montanges qui rappelle les noms de cinq fusillés à St-Germain : Asp. Jean Parriel, Paul Buillard, René Giganot, Simon Girod et Robert Maison, noms auxquels s’ajoutera celui d’Alfred-Louis Hottlet à Champfromier.

En effet, le lendemain du Combat de Montanges, le 9 avril au même café Nicollet, la patronne voit cette fois passer un jeune du maquis – on saura plus tard qu’il s’agit de Louis Hottlet – attaché le dos contre la cabine d’un camion allemand. Elle se lamente : « J’ai bien peur qu’il ne revienne pas, ce petit gars ! ». Le camion prendra ensuite la route des Avalanches, en direction du Crêt-de-Chalam, le repère des résistants.

A Montanges, on compte les morts des combats de la veille. Le registre des décès consigne que le 9 avril, “sur invitation des autorités allemandes d’occupation, tendant à relever les corps de leurs victimes tuées au combat du 8 avril pour les inhumer à Montanges, nous nous sommes transportés au lieu-dit Etraz [à droite en descendant vers le pont de Coz] où nous avons constaté le décès de 7 individus du sexe masculin dans l’identité n’a pu être établie, et les avons numérotés de 1 à 7 en vue d’une reconnaissance ultérieure par leur famille. Puis nous nous sommes transportés au lieu-dit La Bâtie [sur le plateau, entre Montanges et la jonction de la Valserine avec la Semine] où nous avons constaté le décès de 3 individus (…)”. Le lendemain 10 avril un onzième corps (celui de Lucien Tavel) sera retrouvé au lieu-dit Sous les Mollards (à droite en descendant avant le Pont des Pierres).

Les anciens de Montanges se souviennent qu’ Alphonse Bornet et Gaston son fils étaient allés chercher les corps et les avaient ramenés, allongés à plat sur un char à foin tiré par un cheval. Il fut observé que les corps, dont celui de Minet, avaient été achevés par les allemands. Léon Ballet, menuisier (et futur maire), eut bien de la peine à réaliser tant de cercueils, onze en une fois… Christiane Martin, enfant de Champfromier qui habitait alors en face de l’église de Montanges se souvient aussi avec émotion que par hasard elle se trouvait là lorsque le char funèbre est arrivé devant l’église avec les corps recouverts par une bâche mais des bras pendant sur les bords… La veille elle avait nettement entendu les détonations alors qu’elle jouait insouciante sur la route qui monte derrière le château, mais elle n’avait pas eu conscience que les balles des puissantes armes auraient pu l’atteindre aussi. Les corps furent placés au presbytère en attendant de les inhumer le lendemain, en présence de quelques personnes et du curé Pochet de Champfromier. Louis Merme, maire de Montanges, décida de les enterrer au-dessous du mur de clôture du cimetière, côté est, regroupés afin qu’ils restent ensemble dans la mort comme dans la vie.

Plus tard les corps seront officiellement identifiés par procédure judicaire, en général sur les témoignages de ceux qui avaient reconnus les morts lors de l’inhumation, ou à partir des signalements minutieux portés pour chacun d’eux dans le registre des décès. Parmi les onze hommes identifiés se trouve Paul de Vanssay dit Minet, leur chef bien connu. Par contre l’un d’entre eux restera inconnu à jamais… Les autres sont Lucien Tavel, Arsène Favre, Georges Vénière, Jean Bombardier, Marcel Tavel, Jean Jollivet, Roger Moureaux, Pierre Letienne et André Jost (tué à Etraz). André Jost, tué aux Etraz, avait fuit la Lorraine occupée avec sa famille pour trouver un habitat à Champfromier, à l’ONU, et un emploi pour ses fils, à la scierie.

Ce dernier fait, en tous cas est attesté par une plaque au cimetière de Montanges qui rappelle les noms de cinq fusillés à St-Germain : Asp. Jean Parriel, Paul Buillard, René Giganot, Simon Girod et Robert Maison, noms auxquels s’ajoutera celui d’Alfred-Louis Hottlet à Champfromier.

Le corps de Paul Hottlet n’est retrouvé que le 11 avril, dans la montée des Avalanches à Champfromier, près d’un gros fayard (100 mètres plus bas que la stèle actuelle). Là aussi le registre témoigne : “L’an 1944, le 11 avril, nous, Chappuis Marius, maire de Champfromier, Canton de Bellegarde, Département de l’Ain, Officier de l’État Civil, avisé de la découverte d’un corps sur le Chemin des Avalanches au lieu-dit « Le Buisson », par autorisation des Autorités Occupantes, nous sommes rendus au dit lieu, où nous avons trouvé un homme étendu sur le chemin, le crane fracassé par une arme à feu à bout portant et le front tuméfié par un objet contondant, la mort paraissant remonter à 36 heures environ [le 9 avril], avons procédé à la fouille de ses vêtements qui n’a donné aucun résultat permettant d’en établir l’identité. Seul un insigne sportif de rugby était accroché à la ceinture. [Fait] en présence de Thomasset Charles, âgé de trente quatre ans, cantonnier, demeurant à Champfromier, et de Ducret Charles, âgé de quarante ans, cultivateur à Champfromier, témoins, qui après lecture faite ont signé avec nous, Chappuis Marius, Maire de Champfromier.”

Suit son signalement : ” Dressé le douze avril 1944, l’acte de décès d’un inconnu dont le signalement est ci-annexé : âgé de vingt ans environ, forte corpulence, taille un mètre quatre-vingt, large visage, grand front, petit nez légèrement écrasé, imberbe, longs cheveux châtain foncés. Signe particulier : mutilation de l’extrémité du pouce gauche, vêtu d’une tenue de Camp de Jeunesse sur un costume marron clair. Chemise gris vert, souliers militaires usagés. [Signé : Chapuis, Ducret, Thomasset]”. Des mentions marginales puis un acte d’identification préciserons ultérieurement qu’il s’agit bien d’Alfred Louis Hottlet, né à Chanay le 30 mars 1926, Mort pour la France.

Son corps sera ramené au cimetière de Champfromier, probablement pour y être placé en attente dans le petit bâtiment (au fond à droite) qui servait à la garde des corps lorsque le sol du cimetière était trop gelé en hiver pour pouvoir y creuser des fosses. Une femme, de Bellegarde, prit à ce moment quelques photos. On y reconnaît bien le petit bâtiment, et les croix en fer voisines (alors recouvertes de croix et ornements en perles). Le fossoyeur est l’Henry Nance (Henry Ducret-Nance).

 

Cristal 4

Témoignages de M. BALLET, ancien maire de Montanges, de M. SATIN, survivant et enquête effectuée par les élèves de l’école communale de M. CADOZ.

«Le 8 avril 44, au lever du jour, un groupe de maquisards sous le commandement du lieutenant Paul DEVANSSAY, dit « MINET» venant d’une ferme de la combe d’Evuaz où il était campé depuis quelque temps, traversait le village de Montanges pour aller saboter la voie de chemin de fer Bellegarde-La Cluse au tunnel de la Crotte. Il était important de bloquer les voies de communication pour d’évidentes raisons militaires. Mais cela pouvait aussi éviter la déportation aux malheureux raflés dans la région. Après avoir traversé la Semine au pont de Coz, les maquisards, lourdement chargés et harassés par une longue marche effectuée en partie dans la neige, s’étaient arrêtés pour se reposer et attendre le moment favorable, dans un petit bois de pins en contrebas de la gare de Châtillon-en-Michaille. Le lieutenant MINET est particulièrement fatigué car il a effectué la veille, l’aller et retour d’Oyonnax à pied pour obtenir un complément d’information sur cette mission. Il faudra maintenant attendre le soir pour poser les charges explosives.
Mais une patrouille allemande découvre le groupe qui se trouve contraint d’engager le combat. Il faut repasser le pont et remonter du côté de Montanges sous la protection de Minet au fusil-mitrailleur. Sur son ordre, un premier groupe de six hommes parvient à gagner le plateau de Montanges et à s’échapper en passant à Echazeau, chez DUCRET…

En position sur le chemin à côté de la ferme d’Etraz, mal dissimulés par une végétation encore sans feuilles, le deuxième groupe de maquisards est la cible des mitrailleuses lourdes et canon de 37 installés sur le rocher de la Tour de Châtillon par les Allemands.

Dans la maison d’Etraz, Mme Vve COLLET Félix, Mme COLLET Henri et leurs enfants vivent un moment difficile. Les maquisards leur ont demandé de se mettre à l’abri dans une pièce de la maison dont un mur épais les protège des projectiles allemands. Mme COLLET Félix est déjà blessée aux bras par balles ou éclats d’obus. Les maquisards ont installé un F.M. devant la porte et tentent de poursuivre le combat. Sept d’entre eux sont tués.
Les survivants réussissent à se replier plus haut sur le plateau de Montanges au lieu-dit « La Batie » poursuivant un combat par trop inégal.
Là, le lieutenant MINET, déjà blessé, est mis hors de combat ainsi que deux de ses hommes. Selon certains témoignages, MINET fut achevé mais il avait eu le temps de détruire son carnet de route en le mangeant. Six maquisards parvenaient enfin à se dégager mais quatre d’entre eux furent repris par une colonne motorisée qui avait cerné le plateau de Montanges pendant le combat, et assassinés le lendemain.
Dans l’après-midi, les Allemands refusent qu’on aille chercher le médecin pour Mme COLLET. Ils l’emmèneront eux-mêmes à l’hôpital de Nantua le lendemain. »
M. DREYER, résistant de Châtillon, a pu discuter avec les Allemands qui avaient installé des armes lourdes près de sa ferme qui domine le site. Il affirme que dès leur arrivée, ils ont voulu protéger le tunnel de la Crotte qui était précisément l’objectif du lieutenant MINET et qu’ils déclaraient attendre la venue des maquisards de la direction de Montanges. La rencontre d’une patrouille avec le groupe de MINET n’était-elle pas aussi fortuite qu’il y paraît ? Cela non plus ne sera jamais éclairci.

Le lendemain, jour de Pâques, les corps furent relevés par le maire M. BALLET et M. BORNET puis ensevelis en présence de toute la population, remarquablement unanime dans la douleur et l’admiration et qui, chaque année, renouvelle fidèlement son hommage aux morts. Bilan : 16 morts dont les Bellegardiens Roger MOUREAUX, Georges VENIERES et Alfred HOTTELET.

Ce dernier avait pu s’échapper au moment du combat mais fut repris à Champfromier et mourut sous la torture. Le seul survivant, à ce jour est Paul SATIN. Un monument a été érigé en bordure de la route de Trébillet ainsi qu’une flèche de pierre à l’endroit ou le lieutenant MINET a perdu la vie.

Louis Hottlet, au cimetière de Champfromier (près du cabanon, au fond à droite)

Il n’est pas certain que Louis Hottlet ait été inhumé à Champfromier, mais plus probablement à Montanges, en compagnie des autres résistants morts comme lui dans le combat de Montanges. Il fut ensuite exhumé et son corps est actuellement à Chanay dans le caveau familial.Bien après les faits, la presse s’est faite l’écho de récits concernant le moment de l’exécution et des mutilations. Naturellement personne sauf les allemands n’était présent pour voir l’exécution, encore moins pour entendre les paroles prononcées. Quant aux mutilations, le signalement de l’acte de décès de la mairie ne rapporte que celle de l’extrémité du pouce gauche, et la famille rappelle que Louis se l’était faite bien avant la guerre, accidentellement, probablement en fendant du bois sur un billot. La braguette du pantalon est ouverte (voir photo) mais, de l’avis de la famille, personne n’est allé voir si ce que l’on a écrit est justifié.D’autres questions restent sans réponse : Pourquoi Louis a-t-il été séparé des autres prisonniers de St-Germain ? Pourquoi le camion allemand s’est-il arrêté au gros fayard ? Sur ce dernier point, tentons une réponse, celle que la route des Avalanches aurait encore été trop enneigée à partir de cet endroit pour que les allemands puissent continuer leur route vers les Sauges en camion ? On l’a encore observé en 2014, deux semaines plus tôt, mais avec un hiver bien moins rigoureux qu’en 1943/44)Plusieurs stèles furent érigées pour le souvenir de nos Morts pour la France lors de ce combat de Montanges, l’une est au sommet de la côte de Trébillet avant Montanges, une autre est en plein champ, dans la même direction, lieu-dit de Montanges, pour Paul de Vanssay, et une aussi pour le souvenir de Louis Hottlet, route des Avalanches à Champfromier. Signalons aussi les plaques et tombes groupées à l’entrée du cimetière de Montanges. La stèle Hottlet est toujours entretenue par la municipalité et une cérémonie du souvenir s’y déroule encore chaque année. Signalons que la stèle se trouvait initialement à 100 mètres environ plus bas, en face du fayard ou Louis avait été exécuté. Pour cause d’élargissement de la chaussée, elle fut déplacée en un renfoncement de la route là où elle est dorénavant.A titre posthume, Louis, Mort pour la France, sera décoré de cinq médailles, dont la Croix de Guerre avec étoile de vermeil le 30 décembre 1947 avec une citation à l’ordre du Corps d’Armée (décision n° 740). Pour l’anecdote, signalons qu’il reçut les mêmes médailles que son père (sauf celle de la Belgique), mais à une guerre d’écart, son père s’étant engagé lors de la Première guerre mondiale ! Le 9 avril 1944, Louis n’avait eu 18 ans que depuis une dizaine de jours.Les représailles envers les résistants ne se limitèrent pas à l’élimination des hommes, et pas seulement à ce 8 avril. Plusieurs granges de Champfromier, lieux présumés d’hébergements clandestins, furent incendiées. Concernant Champfromier, dans l’après-midi du 9 avril 1944, il semble qu’il n’y ait eu que la grange des Sauges (Forêt de Champfromier) qui brûla, Gilbert Grenard était formel. Les 22 granges brûlées à la Combe du Collet (Montanges et Champfromier) ne furent la proie des flammes que les 13 et 14 avril. Mais juillet fut aussi un mois de représailles de grande ampleur. Le 11 juillet a lieu une autre terrible bataille à Trébillet (5 hommes du maquis tués et une centaine de morts parmi les allemands). D’autres granges sont incendiées derrière Monnetier et 3 patriotes sont tués le 14 juillet 1944 à Champfromier.Voir les compléments concernant le Combat de Montanges du 8 avril 1944, dans le Réveil Patriotique du 6 avril 1945 (date anniversaire, récit complet en première page, par M. Ballet, de Montanges), dans Cristal 4, p. 46 (Aller-retour à pied à Oyonnax la veille par Minet pour complément d’informations, passage du Pont de Coz et repli, les habitants de la ferme des Etraz à Montanges pris entre deux feux, allusion aux Allemands informés et protégeant le tunnel de la Crotte).Louis Hottlet tente de s’échapper après le combat, en compagnie d’un groupe des six rescapés conduits par Paul Satin, mais il est arrêté, seul, à Communal, hameau de Champfromier. Une information, bien que non datée devrait se situer ce jour là et très peu de temps après la capture de Louis et de ses camarades ; elle est donnée par Martial Nicollet de Champfromier : “Un jour que je redescendais d’une coupe [de bois] au Roc à l’Aigle avec Maurice Grenard et Robert Famy, les allemands ont fait feu sur nous. Ils nous ont emmenés vers chez Prost [Rue de l’Eglise] où attendait un camion. Heureusement, nous avions des papiers en règle. Après vérification des documents, nous avons été relâchés. Au fond du camion, des maquisards étaient attachés dont le jeune Hotlet. Nous fîmes comme si nous ne les connaissions pas” [Les Moissons de la Mémoire, Champfromier, p. 156]. Louis est ensuite emprisonné à Saint-Germain-de-Joux, battu et torturé avec d’autres camarades. On rapporte aussi que ces captifs furent exposés sur le seuil de la porte et que d’autres résistants capturés furent attachés aux ridelles à l’arrière d’un camion militaire pour être exhibés dans les villages avoisinants, dont Louis Hottlet à Bellegarde (son lieu de résidence), avant, pour certains, d’être exécutés au retour à Saint-Germain-de-Joux.