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Le B.C.R.A. Aide des alliés

Le BCRA était totalement dépendant des services britanniques, concernant la formation des agents, les liaisons aériennes et les liaisons radios. La volonté du Général de Gaulle de préserver l’indépendance de la France, se heurte à la volonté de Winston Churchill de rester le maître des opérations. Les querelles d’état major ne nuisent pas à la fraternité qui unit les hommes sur le terrain.

Les premiers membres du BCRA à intervenir dans l’Ain sont Louis- Eugène Mangin, délégué militaire national par intérim, Maurice Bourgès-Maunoury, délégué militaire régional en R1 tout comme Paul Leistenschneider (Carré), qui inspecte les Maquis de l’Ain. Jean Rosenthal (Cantinier) appartenait à la mission interalliée de Richard Heslop (Xavier). Parmi les réseaux de renseignements existant dans l’Ain, il faut citer “Gallia“, “Phalanx”, “Hunter”.
Ceux-ci disposent de leurs propreschaînes radio et services d’opérations aériennes, parmi eux, citons Marcel Sandeyron, chef du réseau “Azur” qui opère à Pont de Vaux.

Les agents du B.C.R.A. les plus présents dans l’Ain comme dans le Jura dépendent du S.A.P. (Section Atterrissages et Parachutages) implanté dans la zone sud. Cette organisation fondée à l’origine par Jean Moulin est dirigée par Paul Rivière, secondé par sa secrétaire Geneviève Fassin et son adjoint Jean Triomphe pour la région R1. Les responsables départementaux du S.A.P. pour l’Ain sont successivement Paul Debat, arrêté près d’Artemare le 4 février 1944, mort en déportation. Il est remplacé par André Lacroix et Serge Lacraz. Il faut aussi citer René Bouvret, opérateur radio de Rivière qui se suicide le 4 janvier 1944, au moment où la Gestapo vient l’arrêter à Hauteville.

Les opérations de parachutages et d’atterrissages sont essentielles aux mouvements de résistance et aux maquis. Elles leur permettent de se développer en assurant le transit des hommes, des matériels, des fonds et des courriers.

Avions et équipages sont fournis par la Royal Air Force.
Les missions sont toujours programmées de nuit, entre le premier et le dernier quartier de lune, pour profiter de conditions favorables d’éclairement, ce qui ne laisse en pratique qu’une marge d’une quinzaine de jours par mois pour opérer. La recherche des terrains constitue une part importante du travail des agents, qui doivent en fournir un descriptif précis à la RAF, seule habilitée à accorder l’homologation.

« Courgette », « Arc-en-ciel », « Orion » du côté de Bletterans (Jura), « Poire » près de Roanne (Loire), « Aigle » et « Marguerite » (Saône-et-Loire), Aigle, Junot (Ain) , comptent parmi les dénominations attribuées par la SAP aux quelque 186 terrains homologués dans notre région.

La responsabilité de la réception incombe à un chef d’opération, habilité au terme d’une série de stages effectués sur le sol anglais : Paul Rivière,  est ainsi responsable de la SAP à partir de juin 1943, succédant pour la région R1 à Raymond Fassin et Bruno Larat.
A chaque mission sont affectés un nom et une équipe propre, qui connaît son « message personnel ». Les équipes de terrain sont à l’affût de la phrase d’exécution, diffusée sur la BBC lors des trois émissions de messages personnels, à 13h15, 19h30 et 21h30.
Celle-ci valide l’opération et donne le feu vert aux préparatifs.
Le jour dit, le pilote est aidé dans sa tâche par un signal de radioguidage émis du sol, au moyen d’appareils de type “Eureka” et/ou par le biais d’une communication vocale, établie par liaison radio grâce aux ” S-pones”.
L’avion en vue, le chef d’opération envoie en morse, au moyen d’une lampe torche, la lettre convenue qui l’identifie et confirme au pilote que l’équipe de réception est la bonne. Dès que l’avion répond par sa propre lettre, le balisage du terrain peut commencer et l’appareil se poser. Le transfert en hommes et en matériel se fait en moins de quinze minutes, dans le vrombissement des moteurs.

Le succès des atterrissages et des parachutages doit beaucoup aux opérateurs radios clandestins. Leur savoir-faire en matière de codage/décodage des messages envoyés/reçus vers et depuis Londres sous forme de clés numériques, relève d’une grande technicité, obscure pour le quidam. Nombreux sont ceux qui, débusqués par les moyens de repérage goniométrique des émetteurs clandestins mis en œuvre par l’occupant dès le mois d’août 1942, y ont laissé leur vie.

[Pour les atterrissages et les parachutages voir S.O.E. ci-dessous]