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Frülhing Ferme de Vernon Répression

Le 15 avril 1944, les membres de la famille Jouvray périssaient dans leur ferme, massacrés par les Allemands. Gabriel Reybard, un gamin de 9 ans à l’époque, habitait Granges, commune maintenant réunie à Matafelon. Il raconte le drame de Vernon.



Les Jouvray, une famille paysanne, habitaient la ferme de Vernon. Ce jour-là, on préparait les noces de Georges. Marguerite Joyard, qui devait épouser Georges quelques jours plus tard, était présente, tout comme le père de Georges, sa mère, son frère, Paul, sa cousine, Marcelle Rosset (13 ans), et sa tante, Céline Rosset.

« Victor Jouvray avait deux bœufs blancs, des Charolais, raconte Gabriel Reybard. Au début de l’après-midi, il était venu labourer une terre de mon père, Raymond Reybard. Quand on a vu arriver les Allemands, un car, deux camions, une grosse voiture, près du moulin, et quand on a vu les soldats monter le chemin de Vernon, ma mère m’a dit d’aller prévenir M. Jouvray. Il a vite dételé ses bœufs et il est parti rapidement en aiguillonnant les bêtes pour aller plus vite. »

Des Allemands, qui cherchaient sans doute le camp de Chougeat, ou celui de Granges, ou encore la ferme de Revers sur les hauteurs de la montagne, ont fouillé la ferme de Vernon puis l’ont quittée sans incident. Puis, des coups de feux ont été entendus plus haut, dans les bois. Un maquisard surpris peut-être ? Un allemand aurait été tué. Quelques instants plus tard, Vernon était encerclé, les Allemands faisant, à tort, le lien entre la ferme et le Maquis. Les membres de la famille sont massacrés un à puis un incendie se déclare. Le seul rescapé, Georges Jouvray, est blessé d’une balle au-dessus du genou.

« Nous avons vu la fumée noire s’élever au-dessus des bois, poursuit Gabriel Reybard. Le lendemain, je taillais un sifflet dans un rameau de frêne, devant la maison lorsque Georges est arrivé. Il marchait péniblement, appuyé sur un bâton. Chez les Benoît, on a soigné sa plaie puis, comme l’heure du train approchait, mon père et Henri Grattard l’ont emmené chez Michoux, à Bombois, sur une charrette à deux roues, puis à la gare. »

Vidéo, témoignage de G. Reybard