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Camp de Triage Caporale Camp Michel

Michel a reçu de Montréal des ordres précis à appliquer en cas d’attaque massive. Ils se résument ainsi: résister vigoureusement et dans la mesure des moyens propres jusqu’au soir; décrocher et franchir dans la nuit, de vive force si nécessaire, la route N. 84 Bellegarde-La Cluse; faire jonction au Mont avec le Centre de Triage où il y aura des vivres et des nouvelles consignes.

Pierre G. Jacquot nous dit:
“Et ils montent vers le Mont (ferme du Mont – Camp de Triage) qu’ils regardaient depuis l’embuscade. Mais ils ne sont pas perdus, les gars du Maquis. Ils savent où ils vont et qui les attend. Ils sont en dehors du cercle infernal. Pour la première fois vous êtes joués messieurs les Allemands, tacticiens de la guerre moderne. Vous ne comprendrez jamais rien à ces fantômes qui vous glissent entre les doigts après vous avoir laissé de cuisantes blessures…”

Ils arrivent enfin harassés à la ferme du Mont, où les attend Jeanne Moirod, agent de liaison de Gaby Jeanjacquot.

“Le lendemain, à 22 heures un agent de liaison confirme la décision du Chef et sonne le branle-bas général. Le stock de vivres de Mystère a notablement diminué car ses nouveaux rationnaires ont un bel appétit.
Cependant il en reste encore plus que ne peuvent en porter les gars du Centre de Triage; ceux de Michel bourrent donc leurs sacs. Les boches n’auront pas le ravitaillement. Quant à Mystère, habitué aux vicissitudes de la vie, il fait appel à sa douce philosophie: il ne reverra plus ce qu’il a laborieusement économisé, mais grâce à lui peut-être bien des estomacs ne connaîtront pas les affres de la faim.

Une heure a suffi. Robert, Marius et Henri sont en tête d’une colonne de cent cinquante hommes dont la moitié du corps disparaît dans la neige.